La Brune, une race en expansion
La Brune a été introduite en 1786 dans les régions de Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or) et de Mazamet (Tarn). Ces deux départements sont les berceaux de la race. Elle est aussi présente dans les Pyrénées, autre région historique.
La race compte six millions de têtes dans le monde. Un succès lié à sa capacité d’adaptation à différents climats, elle est élevée sur les cinq continents (les pays africains montrent beaucoup d’intérêt pour sa capacité de résistance de la race à la chaleur), ainsi qu’à différents modèles d’élevage, productif ou plus centré sur une forte valeur ajoutée des produits. Les meilleurs élevages produisent jusqu’à 10 000 litres de lait par vache et par an. La zone traditionnelle de la Brune représente environ 60 % des effectifs nationaux. Depuis le début des années 1990, le cheptel brun connaît une progression régulière de ses effectifs, d’abord dans le grand ouest (Bretagne, Pays de Loire, Normandie) puis dans l’est et le nord. Ce phénomène d’expansion a dépassé l’effet de mode puisque 15 ans après l’arrivée des premières Brunes dans ces régions, la progression des effectifs y est régulière.
Caractéristiques et atouts
Le livre généalogique a été créé en 1911 (herd book). Jusqu’à la fin des années 1960, la Brune était une race mixte comme la plupart des races laitières. Aux États-unis, la sélection orientée sur la quantité de lait et la qualité de la mamelle a façonné une race laitière spécialisée : Brown swiss. En 1968, la France décide d’utiliser la semence des meilleurs taureaux américains pour améliorer le potentiel laitier de la Brune française. Le croisement de la Brune européenne avec la Brown swiss s’est alors généralisé en Europe. La grande force de la race Brune est d’avoir réussi sa spécialisation laitière sans affecter la richesse de son lait en protéines. Dotée d’une excellente résistance aux mammites, elle est capable de s’adapter à différents régimes alimentaires. Son excellente morphologie lui confère une grande facilité de vêlage, des membres solides ainsi qu’une bonne longévité (une moyenne de trois lactations). Le lait de Brune contribue fortement à la renommée des fromages AOC de Bourgogne : Langres, Chaource, Époisses. Dans un contexte laitier de plus en plus fluctuant, l’amélioration et la variabilité génétique deviennent des leviers permettant à la Brune de relever les défis de la production de demain.
La suite dans le Réveil Lozère, page 8, édition du 31 mars 2016, numéro 1353.
Les standards de la race
Une jolie Brune doit avoir une robe gris souris.
➊ Tête. Cornes courtes, légères, bien implantées, blanches à la base, noircies à l’extrémité. Elles peuvent être aussi striées ou veinées ou même à la rigueur complètement noires. Yeux gros, modérément saillants. Oreilles grosses, bien détachées de la tête. Front large et long, doit présenter une surface plane avec une légère dépression. Chanfrein court, naseaux largement ouverts, bouche large.
➋ Encolure. Courte, vigoureuse, mais non massive. Fanon moyennement prononcé, non interrompu, léger et souple.