Julie Ginhoux : « C'est une belle expérience professionnelle avant de s'installer »
Après un an et demi en tant qu'agent de remplacement, Julie Ginhoux s'est installée en Gaec avec son conjoint. Une belle expérience professionnelle qui lui sert tous les jours.
Après un an et demi en tant qu'agent de remplacement, Julie Ginhoux s'est installée en Gaec avec son conjoint. Une belle expérience professionnelle qui lui sert tous les jours.

A 27 ans, ils sont installés en Gaec
Depuis mai 2024, Julie Ginhoux est associée à son conjoint Clovis Arsac sur le Gaec du Pont de Chadron, en Haute-Loire, sur la commune de Chadron. Ces jeunes gens de 27 ans tous deux installés en hors cadre familial et en agriculture biologique, élèvent, sur une surface de 150 ha, 200 brebis BMC, 35 mères aubrac et des porcs plein air, naisseurs engraisseurs (une activité en cours de cessation). Les ovins et bovins sont commercialisés, pour leur grande majorité, sous la forme de caissettes en circuits courts et auprès de bouchers lyonnais, via une prestation découpe auprès d'une entreprise.
Acquérir de nouvelles connaissances et voir d'autres exploitations agricoles
Avec un BTS ACSE en poche complété par un CS en brebis, Julie avait d'abord l'intention de s'installer avec son père à Yssingeaux. Elle a été salariée de 2019 à 2022, en remplacement de son père en arrêt maladie, puis le projet d'installation n'ayant pas abouti, la jeune femme a poursuivi dans le salariat mais, cette fois-ci, au sein du Service de Remplacement de Haute-Loire.
« Avant de m’installer, je m'étais toujours dit que j'irais travailler dans cette structure car je tenais à acquérir de nouvelles connaissances et à voir d'autres exploitations agricoles » dit-elle.
Durant un an et demi, de novembre 2022 à mars 2024, Julie est intervenue sur le secteur de Chadron, le territoire de l'exploitation de son conjoint et où ils ont acheté une maison. Une façon pour elle de mieux connaître ce secteur. Prise en charge par un agent référent pendant les deux premiers jours, elle est très rapidement intervenue seule sur les fermes, essentiellement en vaches laitières. Si traire n'était pas une tâche très concrète pour elle, elle a rapidement été opérationnelle.
« Le métier d'agent apprend à être autonome et débrouillard. On voit beaucoup de choses différentes, de bonnes choses à reproduire et des mauvaises à laisser. En tout cas ce travail a bien répondu à mes attentes. Cela m'a permis de connaître les fermes qui se trouvent autour de chez nous, d'échanger avec d'autres agriculteurs. C'est une belle expérience professionnelle avant de s'installer ».
Face aux a priori
Même si Julie a dû faire face à quelques a priori qui ont la vie dure dans le domaine agricole, elle ne retient que le meilleur de son passage au Service de Remplacement (SR).
« En tant que femme, parfois je sentais qu'on n’avait pas trop confiance en moi, surtout lorsqu'on parlait de matériel (pailleuse, mélangeuse) » ; « Alors comment va-t-on faire pour le tracteur ? » : une question que Julie a souvent entendue et qui n'a jamais posé aucun problème puisque « je savais conduire les tracteurs. Et puis je leur disais, si vous me montrez comment fonctionne cette machine, il n'y a pas de raison que je n'y arrive pas ! ».
La jeune femme n'a jamais mal pris cette forme de questionnement en lien avec sa condition féminine, d'autant que ces mêmes personnes demandaient à nouveau à être remplacées par elle par la suite ! Elle a tout particulièrement apprécié de changer souvent d'exploitations, ce qui rend le métier d'agent non routinier.
Prendre le temps d'accueillir l'agent
Convaincue de l'utilité du SR, même si cela a un coût pour l'exploitant, à présent, c'est en tant qu'exploitante que Julie cotise à cet organisme et entend y faire appel pour la fin de l'année. « J'attends un heureux événement, je vais donc avoir besoin d'un agent de remplacement pour congé de maternité et sans doute congé de paternité pour mon conjoint ». Et Julie anticipe déjà sur sa future rencontre avec son agent :
« Pour que tout se passe au mieux, l'agriculteur doit montrer le travail du quotidien et comment il l'accomplit. Il faut prendre le temps de l'accueillir et de lui expliquer les choses. Mais il faut aussi avoir confiance en la personne qui va nous remplacer et c'est par l'échange qu'on l'acquiert. Un agent qui prend le temps d'écouter et prend des notes, donne forcément confiance ».
Pour Julie Ginhoux, « le service de remplacement est un bon tremplin à l'installation ». Elle incite d'autre part les futurs installés à passer par la case "Service de Remplacement", ne serait-ce que pour voir autre chose que le modèle familial mais également pour se remettre en question sur ce que l'on fait au quotidien, car c'est bien connu, foncer tête baissée est loin d'être idéal...