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Journée nouvel installé des JA 03 : Rémy Guillaumin s’installe et partage son expérience de double actif

Dans une démarche nationale de sensibilisation au renouvellement des générations en agriculture, le syndicat des Jeunes Agriculteurs de l’Allier a  officiellement inauguré l’installation de Rémy Guillaumin sur son exploitation aux Chignaux Vieux, à Chezy. Il a raconté son parcours à des lycéens.

Journée nouvel installé des JA 03

Rémy Guillemin, 29 ans, s’est installé en novembre 2023 à Chézy. 

Ses parents, eux-mêmes éleveurs à Dornes, dans la Nièvre, le poussent d’abord à suivre des études. 

Après une classe préparatoire Agro Sup à Dijon, un DUT, une licence, un master, il se retrouve chargé d’affaires dans le nucléaire « un peu par hasard ». 

Mais sa passion pour l’élevage bovin reste intacte. 

Il bénéficie d’une dérogation de conversion de ses diplômes supérieurs dans l’agricole et suit une formation complémentaire dans l'Allier. 

La transition s'est faite grâce à une rencontre avec le cédant, Didier Thomas, avec qui il partage sa passion pour l'élevage et la génétique.

Sur une surface de 100 hectares, Rémy Guillaumin possède 64 vaches et 4 taureaux charolais, un élevage 100 % en herbe. 

Cette activité principale s’autofinance, mais est insuffisante en matière de revenus personnels. 

Il est donc aussi salarié dans une ETA (Entreprise de Travaux Agricoles). 

La double activité permet de sécuriser les revenus et d’équilibrer la gestion du temps.  

Car, insiste-t-il, « le plus gros impératif, c'est l'organisation du temps de travail. Je pense qu'il faut vraiment avoir une activité qui est en corrélation avec votre activité principale ». 

La proximité géographique des lieux de travail est aussi un point important : « mon employeur est à 5 km de chez moi. Donc, en termes de facilité d'intervention, si j'ai un vêlage, si j'ai un souci, je peux intervenir rapidement ».

 

 

Être passionné et solide

Le jeune exploitant peut compter également sur Didier Thomas, qui vit toujours sur les lieux et donne encore un coup de main bien utile. 

On observe d’ailleurs une similitude de parcours entre le cédant et le repreneur

Double actif toute sa vie professionnelle, Didier Thomas est né sur une ferme et a toujours été attiré par la vie agricole. 

Mais faute de place sur l’exploitation familiale, il a étudié et travaillé dans les Travaux Publics (TP). 

Lors de son service militaire, il réfléchit à s’installer tout en poursuivant sa carrière dans le bâtiment. 

Pari réussi : en 1972, il commence son élevage de Charolaises à Saint-Menoux, tout en conservant son emploi dans le secteur TP. 

Au début des années 80, il crée sa propre entreprise dans le bâtiment, et acquiert sa ferme à Chézy.  

Son message aux jeunes ? « Pour l’élevage, il faut être passionné et solide », affirme-t-il.

Xavier Faivre-Duboz, maire de Chézy, note que « cette installation est assez exemplaire, car Rémy Guillaumin a repris une exploitation où il n’y avait pas de successeur familial ». 

Chézy a une prédominance à l’activité agricole avec 2 500 hectares de terres agricoles et 15 exploitations différentes (bovins, ovins, équins, polyculture). 

 tissu dynamique où certains exploitants travaillent en CUMA  (Coopératives d'Utilisation de Matériel Agricole). 

« Pour que cela perdure, il faut poursuivre ce travail de renouvellement des générations », insiste-t-il.

Un renouvellement des générations que les Jeunes Agriculteurs accompagnent. 

Tomas Dufrègne rappelle que le syndicat professionnel, composé de jeunes âgés de moins de 38 ans, est présent pour surmonter les freins potentiels aux installations, « étapes importantes de ces projets de vie ». 

Les Jeunes Agriculteurs contribuent au partage d’expérience permettant de trouver des solutions à toutes sortes de questions. 

Il encourage fortement les étudiants à explorer différentes options, comme le salariat, pour mieux préparer leur projet. 

Tomas Dufrègne reste optimiste sur la capacité à installer des jeunes dans l’Allier. 

Avec 50 % des exploitants qui vont partir en retraite d’ici 2030, « nous devons être attentifs à tous ceux qui vont céder leurs exploitations et toutes celles et ceux qui reprendront », insiste-t-il. « Je le redis, je le répète : c'est surtout l'anticipation de la transmission qui fera des installations plus sereines par la suite. »

 

Importance des témoignages et de la transmission

Pauline Pernollet, enseignante en zootechnie et en production animale au lycée agricole du Bourbonnais, a amené ses élèves à cette inauguration pour qu'ils et elles « puissent échanger avec des jeunes installés et affiner leur parcours ». 

Florence Darras, enseignante en économie au même lycée, souligne la pertinence de leur présence : « ici, nous avons déjà trois étudiants qui sont en procédure d’installation », tout en travaillant à l’obtention de leur diplôme.

Victor Roumeau et Antoine Charbonnier sont en terminale Bac professionnel CGEA (Conduite et Gestion de l’Entreprise Agricole). 

Victor Roumeau compte s’installer dans deux ans sur l’exploitation de son père, bientôt à la retraite. 

Que pense son camarade Antoine et lui-même de cette rencontre ? 

« Cela nous donne des connaissances pour s’installer, et le parcours d’autres personnes nous apporte un plus », explique Victor Roumeau. 

Avant de s’installer, Antoine Charbonnier souhaite quant à lui suivre un BTS, puis travailler en tant qu’employé agricole.

« La double activité d’un exploitant, le fait que Rémy Guillaumin travaille en ETA, c’est super intéressant », explique-t-il.

Membre des Jeunes Agriculteurs de l’Allier, Rémy Guillaumin veut montrer qu’une double activité peut permettre l’installation

Il souhaite motiver la nouvelle génération, souvent peu attirée par l’élevage, en leur montrant des alternatives et la diversité du secteur.

 

Lire aussi : Quelles sont les clés d’une installation durable ?

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