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"Je suis convaincu que la presse agricole départementale a un avenir"

Henri Bies-Péré, président du groupe de presse agricole Réussir et administrateur çà la FNSEA, était en Haute-Loire le 14 mars, invité du Congrès de la FDSEA. Il nous a livré sa vision de la presse agricole départementale.

«Il faut être vigilant à la qualité des personnes qui font le journal, à la qualité des informations en gardant ce lien de proximité» : Henri Bies-Péré, président du groupe de presse Réussir.
«Il faut être vigilant à la qualité des personnes qui font le journal, à la qualité des informations en gardant ce lien de proximité» : Henri Bies-Péré, président du groupe de presse Réussir.
© HLP

La presse agricole départementale souffre d'une augmentation de ses charges et d'une diminution de ses recettes. Comment percevez-vous son avenir ?

Henri Bies-Péré : La presse agricole est dans la même situation que toute entreprise qui s'adresse aux agriculteurs : le nombre de lecteurs diminue, les charges augmentent comme dans tout autre secteur et les ressources publicitaires se tassent. Mais je suis convaincu que la presse agricole départementale a un avenir ; les agriculteurs ont besoin de cette information de proximité et la presse agricole doit absolument garder ce lien de proximité en relatant ce qu'il se passe dans le département, dans les cantons, et les organisations professionnelles.Chaque semaine le journal agricole départemental apporte aussi de l'information sur l'évolution des dossiers de politique agricole et accompagne les agriculteurs sur le plan technique au quotidien.Toutefois, pour préparer son avenir, la presse agricole doit veiller à réduire ses charges et cela passera sans doute par de la mutualisation (au sein du groupe Réussir, avec leur voisin).

Qu'attendent au juste les agriculteurs de leur journal agricole ?

Henri Bies-Péré : Lorsqu'on  interroge les lecteurs sur cette question, ils répondent qu'ils sont curieux de voir les petites annonces et les cours et marchés ; toutefois, aujourd'hui, le digital nous concurrence vivement en la matière. Il faudra  trouver un nouvel attrait pour le journal.  En même temps, notre lectorat apprécie toujours la version papier du journal ; il faut donc veiller à garder une information de qualité. De mon point de vue, certains journaux n'investissent pas suffisamment dans les journalistes,  des personnes qui font le journal, qui contribuent à l'élaboration et à l'évolution de la maquette du journal. Je ne crois pas à ceux qui me disent qu'ils vont faire des économies sur le personnel. S'il ne voit plus la qualité rédactionnelle journalistique, le lecteur ne s'y trompe pas ! Il faut être vigilant à la qualité des personnes qui font le journal, à la qualité des informations en gardant ce lien de proximité.

Avec l'installation des grandes régions, les OPA se régionalisent, qu'en est-il des journaux agricoles départementaux ?

Henri Bies-Péré : Le groupe Réussir n'a pas de recommandations à faire en la matière. La fusion n'est pas toujours la bonne opération mais les services commerciaux, par exemple, ont sans doute des choses à faire ensemble sur le plan régional et au niveau du rédactionnel c'est pareil.Il faut regarder tout ce que l'on peut faire en matière de mutualisation. On a aussi tout intérêt à se rassembler dans les relations avec les imprimeurs.En tout cas, un journal régional ne remplacera jamais les journaux départementaux car l'information ressemblera trop aux journaux quotidiens et aux hebdomadaires nationaux.


Sur quels grands dossiers travaille le groupe de presse Réussir à l'heure actuelle ?

Henri Bies-Péré :  Notre groupe de presse a un vrai challenge à relever : celui de la digitalisation.Même si le lecteur reste attaché au papier, il regarde de plus en plus internet, il aime avoir quelques infos qui arrivent sur les réseaux sociaux. Il faut pouvoir arriver à capter le lecteur par une information qui va passer sur les réseaux sociaux et qui renverra sur l'article du journal.On voit aussi que des journaux uniquement digitaux sont en train de naître et sont appréciés par les jeunes. Il faut donc travailler sur ce sujet-là.D'autre part, en matière de publicité, les grands annonceurs nationaux demandent du multi-média. Aujourd'hui, dans les grands médias nationaux, on ne vend plus le papier seul. À notre échelle, on doit pouvoir proposer du multi-média (vidéo...). D'autre part, on attend des journaux départementaux que tous s'équipent d'un site internet mis à jour régulièrement et franchissent le pas de la vidéo. De son côté, Réussir travaille à la digitalisation de ses titres nationaux (mensuels Réussir Lait, bovins viande...) et réfléchit à des formules uniquement proposées sur le web.

Propos recueillis par Véronique Gruber

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