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Installation et transmission agricole : quels sont les dispositifs de soutien en Auvergne-Rhône-Alpes ?

En Auvergne-Rhône-Alpes, au-delà de la Dotation jeune agriculteur, tout un arsenal de mesures est mis en place pour accompagner l'installation et la transmission en agriculture avec un épicentre : le point accueil installation.

2,7 millions d'euros sont consacrés au renouvellement des générations en agriculture, hors dotation jeune agriculteur (DJA) en Auvergne-Rhône-Alpes

PAI, PPP (plan de professionnalisation personnalisé), RDI (répertoire départ installation)…autant de sigles dont l'agriculture est friande qui traduisent la diversité des dispositifs gérés au niveau départemental et régional afin de favoriser l'installation et la transmission en agriculture. À cela s'ajoutent les stages 21 heures, les bourses de stage, les diagnostics d'exploitation à céder, les suivis des nouveaux exploitants ou encore les indemnités versées aux maîtres exploitants. Au global, c'est 2,7 millions d'euros qui sont consacrés au renouvellement des générations en agriculture, hors dotation jeune agriculteur (DJA).

Le point accueil installation, familièrement nommé PAI, est souvent le point de départ de la majorité des porteurs de projets en agriculture

En 2024, 2 700 personnes ont poussé la porte de l'un des douze PAI de la région. C'est 4 % de moins qu'un an auparavant, avec des dynamiques variées selon les départements : une baisse dans le Cantal, l'Allier, la Drôme, en Savoie, une hausse dans l'Ain et l'Isère, et une stabilité dans les autres départements.

  • Ces candidats à l'installation en agriculture ont en moyenne 33 ans, sont des hommes à 58 %,
  • 76 % d'entre eux ne sont pas issus du milieu agricole
  • Leurs projets sont plus ou moins aboutis, avec notamment 14 % qui ignorent encore leur orientation technico-économique
  • Ils sont 14 % à vouloir s'installer en bovins viande, 13 % en bovins lait, 12 % en maraîchage et horticulture, 8 % en ovin-caprin, 4 % en grandes cultures, viticulture et arboriculture, et 12 % en autres cultures notamment dans la filière plantes aromatiques à parfum et médicinales.

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La moitié des candidats à l'installation en agriculture est dépourvue de diplôme agricole

Plus de la moitié (51 %) n'a pas de diplôme agricole, tandis qu'ils sont 47 % à détenir la capacité agricole et 40 % à avoir un niveau Bac + 2.

Pour Justin Chatard, responsable installation des Jeunes Agriculteurs d'Aura, la question de la formation est primordiale : « Beaucoup de gens qui arrivent au PAI sont en reconversion professionnelle. L'enjeu est de ne pas leur fermer la porte en leur proposant des formations adaptées. Les stages, l'apprentissage, le salariat… constituent de bons tremplins pour confirmer son projet.

Lui-même, sait combien lorsque l'on s'installe en 2025, il est nécessaire de disposer d'un bagage technique solide pour produire des kilos de viande ou de céréales, mais pas que… Gestion, fiscalité, ressources humaines, vente directe, organisation des relations de travail… Le panel des savoirs et des savoir-faire que l'on demande aujourd'hui à un agriculteur s'est élargi.

« Lors de leur passage en PPP, les candidats sont interrogés sur tous ces volets là. Le métier a complètement évolué, la gestion d'entreprise est centrale dans la conduite d'une exploitation agricole ».

90 à 95 % des bénéficiaires de la Dotation Jeunes Agriculteurs sont toujours en activité cinq ans après

En moyenne entre 2022 et 2024, 28 % des personnes passées par le PAI ont pu bénéficier de la Dotation jeune agriculteur (DJA). La marge de progression est donc très importante. Rien que sur l'année 2023, seulement 561 personnes sur les 1 627 qui se sont installées en agriculture dans la région, ont perçu la DJA. Alors certes, un quart d'entre elles ayant plus de 40 ans ont été exclues, de fait, du dispositif…

« Un des gros leviers c'est l'âge, la notion de diplôme agricole insuffisant et ceux qui ne veulent pas repasser un Bprea ou effrayer par les contraintes administratives jouent aussi. Mais le montant en vaut largement la chandelle », assure l'éleveur de l'Ain. 90 à 95 % des personnes ayant perçu la DJA sont toujours installés cinq ans après. « L'accompagnement proposé, les critères mis en place en particulier sur la formation, cela sécurise le jeune ».

Comment financer le capital lors d'une installation en agriculture ?

En 2024, en Auvergne-Rhône-Alpes, 764 DJA ont été attribuées, d'un montant moyen de 41 146 euros. « En 2025, nous devrions être sensiblement sur la même dynamique, avec à fin avril, déjà 280 dossiers enregistrés », se félicite Justin Chatard. Fort d'une conjoncture agricole plus favorable, les projets sont au rendez-vous. Reste à relever un nouveau défi de taille : le coût de rachat du capital.

« Avec l'augmentation des cours et des charges, on monte vite à des niveaux de capital et d'investissement très conséquent. Pour ne pas décourager les jeunes, on travaille avec les banques et les filières agricoles notamment sur des plans qui permettent de recapitaliser à taux zéro. Avec tous nos partenaires, nous devons imaginer de nouveaux systèmes de manière à trouver un terrain d'entente entre cédants et repreneurs, notamment sur le cheptel ».

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