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Ils autoconsomment leur énergie solaire

Face à la hausse des charges, la Ferme des Volcans et la Ferme Chazal ont opté pour l'autoconsommation de l'électricité produite par leur panneaux photovoltaïques.

Panneaux photovoltaïque sur un toit
La ferme Chazal, à Bulhon, a équipé la toiture d'une stabulation existante de panneaux photovoltaïques pour alimenter son bloc traite en électricité.
© Léa Durif

Face à la hausse des prix de l'énergie qui sévie depuis plusieurs années, l'autoconsommation de l'électricité produite par centrale photovoltaïque séduit de plus en plus de chefs d'exploitation.

 

Des bornes de recharge pour consommer le surplus

C'est le cas notamment de Julien Aymard, gérant de la Ferme des Volcans à Malintrat (Puy-de-Dôme). En 2022, l'entreprise spécialisée dans la production et la commercialisation de bulbes (aulx, oignons, échalotes...) multiplie la surface de ses bâtiments par trois, pour accueillir de nouvelles chambres froides, agrandir son atelier de conditionnement ainsi que ses bureaux. À cette occasion, la toiture est équipée de panneaux photovoltaïques, dont l'énergie produite est autoconsommée par la Ferme, avec injection du surplus sur le réseau électrique. La centrale permet d'alimenter les machines utilisées pour le conditionnement des produits (tri, pesage...) mais aussi et surtout les 400 m2 de chambres froides, qui représentent le poste de consommation électrique le plus important. « L'autoconsommation a répondu à 50% de nos besoins au mois de juin 2024 » rapporte Julien Aymard, « et ce malgré une météo capricieuse ». Récemment, l'entreprise s'est également équipée de deux bornes de recharge pour véhicules électriques

Nous souhaitions acquérir un utilitaire hybride pour livrer notre réseau de clients basés à une vingtaine de kilomètres à la ronde. L'idée est d'utiliser l'excédent de production électrique pour recharger le véhicule » - Julien Aymard, la Ferme des Volcans

Toutefois, le surplus ne suffit pas toujours à recharger entièrement les batteries de l'utilitaire, qui nécessitent une heure de chargement pour 110 km d'autonomie. En attendant que des solutions satisfaisantes de stockage soient développées, « nous comptons installer des panneaux photovoltaïques complémentaires, qui nous feront passer d'une capacité de production de 93 kWc à 130 kWc. »

 

Des économies importantes en bovin lait

À Bulhon, Bertrand Chazal, éleveur bovin, a également passé le cap de l'autoconsommation. En décembre 2022, il installe des panneaux photovoltaïques sur une petite stabulation existante. « C'est beaucoup plus rapide à mettre en route qu'une centrale en vente totale (deux ans en moyenne), car il n'y a pas besoin de raccordement au réseau » souligne-t-il. Ainsi, l'éleveur autoconsomme l'électricité qu'il produit depuis juillet 2023, seulement quelques mois après le début des travaux de renforcement de la charpente, remplacement de la taule par du bac acier, et pose des panneaux. Reliée au compteur de la ferme, la petite centrale de 36 kWc permet d'alimenter l'ensemble des machines de l'exploitation laitière : tank à lait, robot de traite, etc. En moyenne, plus des deux tiers de sa production électrique est consommée sur place, et assurent 31% de sa consommation totale, malgré un ensoleillement plus faible que la normale en 2024. Pour optimiser son système, l'éleveur envisage d'investir dans un pré-refroidisseur à lait, afin de réduire les pics de consommation de son tank en dehors des heures d'ensoleillement. Quant à la revente du surplus, le prix de rachat est si faible que Bertrand estime qu'il « vaudrait mieux le stocker ».

Lire aussi -> "S'il n'y a plus de robot de traite, il n'y a plus de vaches sur la ferme !"

 

En attendant une solution de stockage satisfaisante

Les entreprises privées qui proposent une batterie virtuelle peuvent changer le prix du contrat à tout moment » - Thierry Roche, Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme

Pour stocker le surplus d'électricité produit, peu de solutions abordables existent. Pourtant, un stockage physique favoriserait grandement l'autoconsommation, en évitant que le réseau ne prenne le relai durant la nuit et lorsque la consommation dépasse la production des panneaux. Il est néanmoins possible de recourir à une batterie virtuelle, qui permet de comptabiliser l'excédent d'énergie solaire envoyé dans le réseau électrique. L'énergie est ensuite rendue au producteur lorsqu'il en a besoin. Toutefois, ce service n'étant pas (encore) encadré par l'État, « les entreprises privées qui proposent cette solution peuvent changer le prix du contrat à tout moment » alerte Thierry Roche, conseiller modernisation à la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme.

En attendant des solutions de stockage plus sécuritaires, le conseiller invite les producteurs à « faire coïncider autant que possible le fonctionnement des machines avec les pics de production électrique »

Lire aussi -> Agrivoltaïsme et photovoltaïque au sol : Ce que précise le décret du 9 avril et les zones d'ombre qui perdurent

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