Il ne faudrait pas prendre les chasseurs pour des lapins de trois semaines
Plus de 500 chasseurs cantaliens ont défilé samedi dans les rues d’Aurillac. Ils protestaient contre les dernières mesures prises concernant la chasse aux lièvres.
Le message est clair : “Ne touchez pas à nos lièvres sans nous concerter !” Samedi après-midi, l’Association départementale des chasseurs cantaliens responsables et solidaires avait appelé les chausseurs à manifester contre les mesures départementales prises par la fédération de Chasse du Cantal et paul Mourier, préfet du Cantal. Plus de 500 chasseurs ont répondu présent à l’appel de l’association, devant les locaux de la fédération départementale de la chasse, avant de défiler dans les rues d’Aurillac. Entre banderoles exhaustives, cors, cornes de brumes, fumigènes et autres pétards, les chasseurs de lièvres, mécontents des décisions prises, hurlaient et criaient leur désarroi. “Nous nous opposons à un Prélèvement maximum autorisé (PMA), tout comme nous nous opposons au plan de chasse pour les trois années à venir”, lâchait Robert Lafon, président de l’ADCCRS.
“Non au PMA...”
Et pour être vindicatifs, les chasseurs l’étaient assurément : “La trahison entraîne la rébellion” ; “Chasseurs de lièvres ou bécassiers, même combat. Non à l’incompétence, non à l’immobilisme, non au sectarisme, non à l’improvisation, non à l’inopposable, non à l’intégrisme cynégétique, non à l’impossibilité d’accord avec la Fédération départementale de chasse. Picard et ses boys, démission !” ; “Fédé, préfet, même combat. Non au PMA” ; “Mon grand-père chassait, mon père chasse, moi, je chasserai”... À l’origine du mouvement, le collectif des chasseurs d’Ytrac, Vitrac, Marcolès et Boisset. Les quatres présidents des Acca ont été reçus le 27 août dernier par le préfet. “Nous avons exposé nos griefs et lui s’est posé en garant de la chasse cantalienne. D’un côté, la Fédération de chasse nous dit que c’est le préfet qui a décidé. Mais ce dernier nous a expliqué que le plan de chasse, c’était lui, mais que le PMA, c’était la Fédé. C’est à dire un lièvre par chasseur et par saison”. Ce que reprochent le plus les chasseurs de lièvre, c’est le manque de concertation sur ce dossier. Du coup, ils ont bien l’intention de marquer les esprits. “Nous aurions préféré une négociation intelligente plutôt qu’une manifestation. Aujourd’hui, c’est une mobilisation pour dire non au PMA et au Plan de chasse. C’est également la volonté que des mesures spécifiques soient définies pour chaque territoire de chasse sur le département”. Bruyants mais disciplinés, les chasseurs ont défilé. Mais Robert Lafon prévient : “Au 28 septembre, si rien n’a bougé, nos actions seront plus dures. Nous appellerons peut-être à la désobéissance”.