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"Il est hors de question de faire disparaître l'interprofession…"

Les tensions entre les différents collèges (industriels, coopératives, producteurs) du CNIEL étaient au cœur des échanges du séminaire organisé par la FNPL le 13 novembre dernier à Paris. Retour et explications avec Lionel Guy président de la section départementale.

La délégation régionale avec notamment Lionel Guy, président de la section laitière de la FDSEA43 et Éric Richard administrateur FNPL.
La délégation régionale avec notamment Lionel Guy, président de la section laitière de la FDSEA43 et Éric Richard administrateur FNPL.
© DR

La FNPL en séminaire

Un séminaire organisé par la FNPL (Fédération Nationale des Producteurs de Lait) a réuni le 13 novembre dernier, les présidents et animateurs (trices) des sections laitières départementales et régionales. Lionel Guy, président de la section laitière de la FDSEA de Haute-Loire y participait pour la première fois. Il était accompagné de Éric Richard administrateur FNPL, Christelle Maître, animatrice de la FDSEA 43, et d'une délégation de la région Auvergne Rhône-Alpes.

Prochain rendez-vous les Assises de la FNPL à St Malo les 3 et 4 décembre 2025

La vie du réseau, la tournée FNPL des départements 2025/2026, les leviers de compétitivité de la filière laitière, le plaidoyer pour l'élevage à porter pour les élections municipales, la mobilisation sur l'origine du lait dans les produits laitiers… furent autant de sujets abordés durant cette réunion.

"L'objectif de cette journée était d'avoir le ressenti du réseau à travers les présidents des sections laitières des différents départements" explique Éric Richard. C'était aussi une occasion pour ces responsables professionnels de se connaître mieux et de mieux appréhender les problématiques de chaque région. Pour Lionel Guy "ce séminaire a été très intéressant. Il a permis de participer aux travaux de la FNPL, de mieux connaître son fonctionnement et ses missions, et de faire remonter des problématiques rencontrées dans les régions".

Au CNIEL, c'est la crise !

Justement parmi les dossiers d'actualité, il en est un qui a été très largement débattu : le blocage au sein du CNIEL (Centre national interprofessionnel de l'économie laitière) ; un blocage rencontré dans la plupart des régions, tous les CRIEL au même titre qu'au niveau national. 

"Il n'y a plus moyen de travailler avec la FNIL (Fédération nationale de l'industrie laitière)" lance Lionel Guy. "Les industriels laitiers ne veulent rien entendre et la coopération ne prend pas position". 

Un discours de sourds

Les producteurs tiennent à maintenir une interprofession laitière, mais se heurtent à un discours de sourds entre les 3 familles du CNIEL. 

"Pour nous, il est hors de question de faire disparaître l'interprofession, mais nous avons besoin de propositions pour avancer" ajoute le responsable départemental.

Plusieurs points d'achoppement cristallisent les débats au CNIEL et aux CRIEL. Lionel Guy explique : "le collège producteurs finance à 70 % le CRIEL Alpes Massif Central, c'est donc de l'argent des éleveurs. Nous demandons que cette cotisation volontaire obligatoire (CVO) soit consacrée à la promotion, ce que refuse la FNIL". C'est pourquoi, une action syndicale, lancée depuis fin septembre, se poursuit sur toute la région ; les éleveurs sont invités à signer un courrier à l'intention du CRIEL pour demander cette affectation de fonds pour la promotion de la filière. 

En savoir plus : Lait : Les éleveurs veulent que leurs cotisations servent réellement les intérêts de la profession

"En Haute-Loire, nous avons à ce jour plus de 100 courriers. Nous espérons aller jusqu'à 500 sur la région Alpes Massif Central" note Lionel Guy. D'autres régions, réfléchissent aussi à des moyens de pression pour ramener la FNIL autour de la table.

"On n'est pas d'accord…"

Autre point de discorde, les producteurs demandent la réouverture de la grille de paiement du lait qui date de 25 ans, et qui n'est donc plus d'actualité.

 "Nous demandons notamment la valorisation de la matière grasse. Aujourd'hui, en France, le point de MG supplémentaire est à 2,7 cts d'euros alors que dans d'autres pays européens, elle est à + 6cts. malgré une baisse du cours du beurre, il reste quand même à plus de 5 000 €/tonne" explique Lionel Guy. 

Et de poursuivre : "la FNIL annonce vouloir baisser le prix du lait parce que le prix du beurre baisse. On n'est pas d'accord… On manque de producteurs, on manque de matière utile, on importe du beurre et nos coûts de production ont augmenté de + 5 %". Au vu de ces quelques éléments, on peut dire que les producteurs et les collecteurs laitiers sont dans deux mondes opposés, et que le dialogue semble rompu ou tout au moins sur un fil ténu. Alors, face à l'attitude des industriels laitiers, au CRIEL, les producteurs s'interrogent sur une autre façon de travailler sans eux.

Lire aussi : « Les industriels veulent-ils encore faire tourner leur usine avec du lait français ? »

Vers des journées laitières départementales 

Lors de ce séminaire à Paris, la FNPL a proposé des journées laitières départementales avec la participation d'un élu national pour des échanges sur le terrain entre l'échelon national et les producteurs.

En Haute-Loire, cette journée aura lieu cet hiver, en janvier ou février avec 2 temps : une demi-journée en salle et l'autre sur une exploitation. 

«Tous les éleveurs laitiers du département seront invités à cette journée. Ce sera pour eux l'occasion d'échanger en direct avec un responsable professionnel de la FNPL et ainsi faire remonter les problématiques régionales autour de la production laitière».

 

 

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