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Guerre Mondiale : la vie des femmes à l’arrière

Au conseil général de Haute-Loire, une expo «Les femmes dans la Grande Guerre» dévoile le quotidien de ces femmes qui doivent faire vivre leur famille sans leur mari ou fils envoyés au front.

Une exposition consacrée à l’implication des femmes dans la Grande Guerre, à voir jusqu’au 31 décembre 2014.
Une exposition consacrée à l’implication des femmes dans la Grande Guerre, à voir jusqu’au 31 décembre 2014.
© HLP

La première guerre mondiale est fréquemment abordée sous l’angle de ses ravages humains sur les troupes d’hommes envoyés au front. En revanche, on connait moins la vie au quotidien de ceux et surtout de celles qui restaient à l’arrière, dans nos villes et campagnes. L’exposition en place depuis mars dernier dans les locaux du Conseil general met un coup de projecteur sur le vécu des femmes qui ont vu partir leur mari, père ou fils en âge de combattre et qui ont dû les remplacer. Dans nos campagnes auvergnates, la Grande Guerre à littéralement bouleversé la vie des femmes. «Du jour au lendemain, elles sont devenues des chefs de famille, des chefs d’exploitations ou de commerces, des infirmières bénévoles, et, dans certains départements, des ouvrières au sein d’usines d’armement» explique Juliette Fortunato, mediatrice au Conseil général. Et tout cela non sans douleur à la fois morale et physique...
Le 2 aout 1914, en pleine période de moissons, les troupes de soldats français sont mobilisées. Le 7 août, le président du Conseil des Ministres René Viviani lance un appel national à toutes les femmes françaises : «...Remplacez sur le champ du travail ceux qui sont sur les champs de bataille. Préparez-vous à leur montrer demain la terre cultivée, les récoltes rentrées, les champs ensemencés...».

Suppléer les hommes

Récoltes, vente des récoltes, plantations, soins aux animaux..., dans nos campagnes, les femmes se sont mises au travail sans aucun matériel ni boeuf (requisitionnés pour le front) mais avec courage ! Pour les aider, les femmes n’ont d’autres solutions que de faire appel aux enfants, ou aux hommes non appelés ; «certaines d’entre elles ont meme été amenées à remplacer les boeufs en s’attelant elles-memes au joug !» indique Juliette Fortunato. L’un des temps forts de cette expo réside dans le témoignage vidéo de Mme Delolme, qui raconte le quotidien de sa belle mere qui dût gérer et faire fonctionner le moulin familial à St Julien Molhesabate durant l’absence de son mari pendant 4 années. A voir egalement, des lettres d’épouses à leur mari mobilisé... En vue de venir en aide aux femmes, le 6 aout 1914, la Préfecture de Haute-Loire a pris un arrêté demandant la réquisition des instruments agricoles nécessaires à la levée des récoltes (moissonneuses, faucheuses, lieuses...) pour les mettre à disposition des agriculteurs.

Deuil, absence et colère

Certaines exploitations ont vu arriver des prisonniers de guerre qui furent contraints à travailler dans les exploitations. L’ennemi, tant haï, apportait ainsi son aide aux femmes rongées par le deuil, l’absence et la colère ; une situation pénible. Outre le remplacement des hommes mobilisés, l’exposition s’intéresse aussi à l’effort de guerre fourni par les femmes françaises, que ce soit dans les usines où elles fabriquent des munitions, auprés des bléssés en tant qu’infirmières, en tant que marraine de guerre ou espionne... En Haute-Loire, terre d’agriculture qui ne comportait aucune usine d’armement, la participation des femmes à l’effort de guerre se caractérise essentiellement par le remplacement des hommes aux champs. Les altiligériennes ont egalement participé à la confection de vêtements chauds pour les soldats. L’expo évoque aussi la prostitution, une pratique qui s’est developpée à proximite du front, à la faveur de la baisse du moral des troupes. Enfin, cette immersion au coeur de la Grande Guerre termine par la question de l’émancipation des femmes. Malgré leur prise d’autonomie durant ces années de guerre, après le conflit, les femmes sont encouragées à rejoindre leur foyer, notamment pour repeupler la France... Leur émancipation (droit de vote,..) n’interviendra que bien plus tard.

 

VERONIQUE GRUBER

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