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Groupement hospitalier de territoire : ça va bouger à Aurillac, Saint-Flour et Mauriac

L’hôpital d’Aurillac va à nouveau changer de visage, avec un accueil des urgences repensé, le déménagement de l’ophtalmologie,… Les autres établissements du GHT vont également évoluer.

L’actuelle entrée des urgences, qui avait été aménagée pendant la période Covid dans les garages des 
véhicules d’ambulances.
L’actuelle entrée des urgences, qui avait été aménagée pendant la période Covid dans les garages des
véhicules d’ambulances.
© M. V.

Arrivée depuis à peine quelques mois à la direction commune des centres hospitaliers d’Aurillac, Saint-Flour, Mauriac, Chaudes-Aigues et de l’Éhpad caldaguès, Christine Wilhelm n’a pas attendu longtemps avant d’ouvrir de nombreux chantiers et ce, dans tous les établissements du Groupement hospitalier de territoire (GHT).


Le scanner opérationnel à Mauriac
La première bonne nouvelle est à mettre au crédit de l’établissement mauriacois, qui a enfin reçu le feu vert de la commission de sécurité pour utiliser le scanner. “Les premiers rendez-vous sont programmés le mardi 31 janvier”, se réjouissait Stéphanie Samyn, directrice déléguée. 2023 verra également la fin des travaux d’isolation extérieure et à l’issue, “tout le centre hospitalier aura été rénové”. Un chantier global débuté en 2016…
À Saint-Flour, le projet principal concernera l’imagerie, avec une mise en commun des clichés et des résultats avec Aurillac et Mauriac via le Ris (transmission de documents d’imagerie), le renouvellement du scanner (ainsi que du mammographe) et l’acquisition de différents équipements. La directrice adjointe a également rappelé l’installation du service ambulatoire dans de nouveaux locaux, “plus proches du bloc opératoire”, et salué le service maternité, qui méritait bien une “vidéo humoristique pour valoriser les différents métiers”, à découvrir en ligne.
Véronique Martres a pris ses fonctions  l’an dernier au CH Pierre-Raynal et à l’Éhpad de Chaudes-Aigues. “Pas de gros projets en tant que tels” cette année, mais la directrice déléguée aura à cœur de “développer l’image de ces deux établissements”. Et de mettre en avant une unité Alzheimer de douze lits, “avec du personnel qualifié”, et deux hébergements temporaires “afin de permettre aux aidants de souffler”, avec le soutien de l’Agence régionale de santé (ARS). Le centre hospitalier abrite lui 56 lits, 5 d’hébergement de jour. “Les deux structures sont à 50 mètres l’une de l’autre, je vais donc regarder pour mieux mutualiser certains moyens.”

Aurillac : du changement aux urgences et en ophtalmo
En raison du Covid, l’entrée des urgences à Aurillac, qui se faisait via des escaliers peu pratiques, avait été modifiée, avec un accueil transféré dans… le garage des ambulances… “Il fallait gérer les flux des patients Covid et non Covid”, justifie le Dr Kuentz, président de la commission médicale d’établissement et de la commission médicale de groupement. D’ici quelques mois, ce sera de l’histoire ancienne, avec la “reconstitution d’un vrai accueil des urgences”.
Des travaux seront également engagés très prochainement à la régulation du Samu, afin d’accueillir la nouvelle permanence des soins assurée par les médecins libéraux. Un projet national d’une “permanence sur deux pieds : hospitalière et libérale. Mais ça ne changera évidemment rien au nombre de médecins libéraux volontaires…”, lâchait le biologiste.
Deuxième service concerné par une réorganisation : l’ophtalmologie. Une “spécialité en tension” qui profite de deux titulaires et “deux assistants partagés avec le CHU de Clermont”. L’objet des travaux sera en fait un déménagement dans les anciens locaux de l’IRM, pour un montant de
500 000 €, entièrement pris en charge par l’hôpital. Un “cadre neuf, à la fois pour stabiliser nos jeunes ophtalmos et en faire venir de nouveaux”, poursuit Mathieu Kuentz. Six box devraient être créés, abritant des salles de consultation en face de salles techniques, le secrétariat,… Avec une livraison prévue fin 2023. Le centre hospitalier a également investi dans un microscope opératoire, d’un montant de 120 000 € et dans l’informatisation du service, “pour assurer la même qualité de prise en charge des patients que dans les grands centres”.

L’addictologie bientôt généralisée au GHT ?
Restauration des services également en addictologie, avec l’ambition de “développer la discipline dans tout le GHT”. Deux addictologues officient à Henri-Mondor.
Même ambition avec une filière de prise en charge des insuffisances cardiaques dans la droite ligne d’une priorité nationale afin d’éviter les “hospitalisations récurrentes”. Celle des enfants sera également améliorée en cas d’amygdalectomie, avec des opérations en ambulatoire, “moins invasives”, et une évolution de la technique opératoire qui permettra d’éviter une ablation totale.
Le Dr Waël Abdallah, chirurgien digestif, et le Dr Marie Barrière ont eux rappelé l’importance de sensibiliser à nouveau la population à l’obésité, après une période Covid qui a relégué les conséquences médicales d’un surpoids au second plan. Une prise en charge “globale”, avec une diététicienne, un éducateur sportif,… est proposée, à partir de  2 ans.
Enfin, le Dr Kuentz a fait valoir l’unité de recherche clinique installée au sein d’Henri-Mondor, en partenariat avec le CHU. “De nombreux services se sont montrés intéressés.” En 2023,
21 protocoles de recherche clinique seront lancés, aussi bien dans l’activité médicale que paramédicale. “C’est motivant pour un praticien de continuer à faire de la recherche clinique, confirme le biologiste. Ça peut également profiter aux patients, en proposant de nouvelles thérapeutiques, notamment en oncologie”.


Une dynamique de recrutement “plus incisive”
La nouvelle directrice des soins l’a annoncé clairement : l’hôpital va se lancer dans une “dynamique de recrutement plus incisive. Il faut mettre en visibilité ces métiers, notamment les infirmiers et les aide-soignants”. Tous les métiers sont concernés. Ainsi, un premier job dating sera organisé en mars, avec l’ambition d’en proposer “au moins trois fois par an”.
“C’est un vœu pieu” mais Christine Wilhelm le formule tout de même : “sortir d’une situation où l’on fait appel à de l’intérim”. C’est aussi une volonté nationale, avec la loi Rist, qui encadre les salaires des médecins intérimaires à l’hôpital, et qui devrait être applicable dès ce printemps. “Tous les centres hospitaliers doivent sortir en même temps de cette logique pour stopper la concurrence inter-établissements, appelle la directrice. Sinon, la loi de l’offre et la demande continuera de s’appliquer.” Concrètement, “tous les jours, il y a des intérimaires aux urgences. On devrait être 25 à 26 (titulaires) quotidiennement, on en a 11 ou 12 en ce moment…, illustre le Dr Kuentz. En anesthésie, ils sont quatre, on devrait en avoir huit. En orthopédie, nous avons deux titulaires, il en faudrait quatre. En maternité, on tourne avec de très nombreux remplacements. En gynécologie, il y a 2,6 équivalents temps plein (ETP), il en faudrait beaucoup plus pour assurer des permanences.”
L’établissement sanflorain est lui aussi “énormément soumis à l’intérim ; et à Mauriac, si l’équipe d’urgentistes est “assez stable, c’est plus problématique sur la médecine”. “Nous faisons peu appel aux agences d’intérim, nous avons des médecins remplaçants réguliers mais le coût est le même…”, soulève Stéphanie Samyn. Un coût important, avec “1 043 € pour
24 heures. Parfois jusqu’à 2 000 €, déplore Christine Wilhelm. Ce n’est pas juste par rapport aux équipes présentes. Il y a certes une prise en charge mais quid de nos projets, de notre démarche qualité ? Ils ne s’inscrivent pas là-dedans…”

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