Grand gibier : des avancées dans la concertation entre forestiers et chasseurs
Face à la multiplication des cervidés, chasseurs et forestiers renforcent leur dialogue pour aboutir à des compromis favorables pour tous, notamment au travers de méthodes innovantes éprouvées ailleurs.
C'est un enjeu de gestion qui « reste toujours un peu tendu » reconnaît Loïc Molines, du Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF). Entre chasseurs et forestiers, il n'est pas toujours évident de se comprendre et de s'entendre pour intégrer les besoins de chacun. Surtout quand une partie des forestiers témoignent d'une « augmentation constante de la population de cervidés » en Lozère, alors qu'une partie des espaces boisées doivent aujourd'hui être replantés après coupe. Une opportunité liée au plan France relance qui a dédié 150 millions d'euros pour un fond forêt dédié selon le ministère de l'Agriculture « au renouvellement et à l'adaptation au changement climatique ». Selon le CRPF, près de 300 hectares de plantations sont en cours ou prévus en Lozère durant les prochaines saisons. Sauf que ces replantations sont particulièrement vulnérables aux chevreuils et aux cerfs, avec des pertes pouvant atteindre plusieurs milliers d'euros par hectare. Mais contrairement aux sangliers sur les cultures, les dégâts en forêt n'entraînent aucune indemnisation. L'action des chasseurs ne peut donc être que préventive. « De manière générale, la population de cervidés est stabilisée » estime Joseph Matera. Directeur depuis le printemps 2020 de la fédération départementale des chasseurs de Lozère, il convient de la subsistance de « quelques zones en déséquilibre » pour lesquelles « tout ce qui pourra être fait sera mis en oeuvre et intégré aux plans de chasse ».