GranAura, une filière dédiée aux protéines végétales
À travers le projet GranAura, initié par la chambre régionale d’agriculture Auvergne-Rhône-Alpes, une filière régionale de protéines végétales commence à se structurer.
« Nous sentions qu’il y avait un intérêt montant pour les cultures de protéines végétales dans la région mais sans arriver à connaître véritablement l’état de la production et de la filière, en dehors des deux déjà bien structurées que sont la lentille verte du Puy et la lentille blonde de Saint-Flour », explique Manon Gallien, cheffe de projet alimentation de proximité à la chambre d’agriculture Auvergne-Rhône-Alpes. C’est de ce constat qu’est né en 2021 le projet GranAura, dans l’idée de structurer la filière régionale de protéines végétales à destination de l’alimentation humaine. La première phase du projet a pris fin en septembre 2022 et a permis de mieux connaître les acteurs de la filière et les grandes tendances de la production régionale. « Nous avons rencontré les différents acteurs de la filière : des semenciers, des producteurs, des coopératives, des transformateurs, l’industrie agroalimentaire, la restauration collective, des enseignes de distribution… Notre objectif était de dresser un panorama de la filière pour savoir quelles étaient les cultures dominantes, les bassins de production, les débouchés… ? Et surtout, nous voulions vérifier qu’il y avait une appétence de ces acteurs pour un projet collectif et à terme, cerner en quoi nous pouvions les aider pour aller vers une structuration de la filière », résume Manon Gallien.
Un intérêt fort et des défis majeurs
Une journée de restitution, organisée le 16 septembre dernier, a permis aux différents acteurs de la filière de se rencontrer, de partager et de découvrir la richesse des initiatives en la matière. Elle a également permis de confirmer l’attrait pour cette démarche collective. Or, si la filière se développe, elle fait également face à de nombreux défis. Ainsi, parmi huit enjeux majeurs, les participants ont identifié trois axes de travail prioritaires qui orienteront les travaux des phases futures du projet. Il s’agira de surmonter les enjeux agronomiques qui se posent, notamment dans les cultures de lentilles et de pois chiches, prédominantes dans la région mais fortement sensibles aux aléas climatiques. L’accent sera également mis sur la recherche et l’innovation variétale, afin de développer et sélectionner des variétés les plus adaptées possibles au terroir, au climat, aux modes d’irrigation de la région… Enfin, la filière, qui connaît une forte hétérogénéité de mode de commercialisation avec des circuits courts et des filières longues, souhaite travailler à une juste rémunération des producteurs. « Dans le cadre de la deuxième phase de GranAura, qui démarrera début 2023, il s’agira d’abord de structurer le collectif et d’élaborer ensemble une feuille de route », indique Manon Gallien.