Intempéries
Gel : Castex annonce un milliard d'euros d'aides
Convoquées à une réunion de crise le 12 avril, les filières les plus affectées par le gel ont présenté leurs demandes de soutien au ministre de l’Agriculture. Une deuxième réunion était prévue le 19 avril pour les arbitrages.
Convoquées à une réunion de crise le 12 avril, les filières les plus affectées par le gel ont présenté leurs demandes de soutien au ministre de l’Agriculture. Une deuxième réunion était prévue le 19 avril pour les arbitrages.
Plusieurs centaines de milliers d’hectares de cultures ont été touchés ou détruits par le brutal épisode de gel qui a saisi la France, la semaine du 5 avril. Le 12 avril dernier, Julien Denormandie réunissait en cellule de crise les filières agricoles et l’APCA pour faire un premier état des lieux et recenser les demandes de chaque filière. Une réunion à laquelle ont aussi participé le secteur assurantiel, le secteur bancaire et la MSA, pour indiquer quel soutien ils peuvent apporter aux producteurs affectés par les gelées. Chaque acteur devait envoyer par écrit au ministère, en début de semaine, un récapitulatif de ses positions d’ici une nouvelle réunion de crise le 19 avril.
Des dégâts historiques
A cette heure, FranceAgriMer estime qu'environ 90 % du territoire était touché. Certaines zones le sont à 100 % quand d’autres, à l’image des deux Charentes et de l’Alsace ont subi un moindre impact. Jérôme Despey, président du Conseil spécialisé Viticulture s’attend au minimum à 1/3 de perte de production, soit l’équivalent de 20 millions d’hectolitres et un manque à gagner de " plusieurs milliards d’euros ". Près de 100 % des productions ont été touchées avec des pertes pouvant aller " jusqu’à 100 % sur certaines fermes ", a détaillé Françoise Roch, présidente de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF). En maraîchage, l’impact semble avoir été variable selon les régions et l’évaluation des dégâts est en cours. Il en est de même sur les grandes cultures. Une partie du colza a souffert et des dégâts sont à craindre sur certaines céréales d’hiver. Ce serait entre 25 000 à 50 000 ha de betteraves qui auraient gelé. S’il est encore temps de re-semer, le coût avoinerait environ 700 euros/ha soit entre 17 millions et 35 millions d’euros pour les agriculteurs victimes du gel, a estimé la CGB.
1 milliard d'euros d'aides
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé, le 17 avril à Montagnac (Hérault), un milliard d'euros d'aides pour les agriculteurs touchés par le gel, notamment via la création d'un "fonds de solidarité exceptionnel". Ce montant, a précisé une porte-parole du ministère de l'Agriculture, est celui d'une enveloppe globale incluant le nouveau fonds. Celui-ci s'ajoute aux autres aides versées. Parmi elles, Jean Castex a évoqué ainsi le report et l'exonération de charges sociales, des dégrèvements de taxes foncières sur le non bâti (TFNB), ainsi que la mobilisation des dispositifs existants en matière d'activité partielle. Une enveloppe d'urgence sera par ailleurs allouée "sous dix à quinze jours" aux préfets pour apporter un soutien immédiat aux exploitations les plus en difficulté.
L'indemnisation des arboriculteurs au titre du dispositif des calamités agricoles sera portée jusqu'à 40% pour les pertes les plus importantes.
Pour les autres filières qui ne sont pas aujourd'hui couvertes par ce régime de calamités agricoles, notamment les viticulteurs, un soutien exceptionnel similaire sera mis en place. C'est donc dans l'attente de ces aides, qui nécessitent de connaître encore l'ampleur des pertes agricoles, qu'une aide forfaitaire basée sur la perte de chiffre d'affaires mensuel sera accordée "sur le modèle du fonds de solidarité mis en place pour la crise sanitaire". Ce fonds sera aussi ouvert aux entreprises en aval de ces filières et qui sont impactées par l'absence de récolte à conditionner ou à transformer (fabrication de confitures...).