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Forêt
Fransylva, un syndicat au service de la forêt

À l’heure actuelle, plusieurs dangers menacent les espaces forestiers, et la Haute-Loire ne fait (surtout) pas exception. Fransylva 43 œuvre pour assurer la durabilité des bois sur le territoire altiligérien.

"La taille minimale idéale d'une parcelle est d'environ 4 hectares. En dessous, les scieries ne se déplacent pas. Alors, les petites parcelles sont souvent rasées à blanc, ce qui complique la reproduction des espèces", explique Philippe Beignier.
© Fransylva

L'urgence autour du bois altiligérien

« Fransylva est sorti du bois », tel est le slogan du syndicat que préside Philippe Beignier en Haute-Loire et qui était récemment en assemblée générale. Une phrase qui résume justement le dynamisme et les actions réalisées par l'organisme, alors que la forêt altiligérienne est au bord du précipice.

Faire bouger les collectivités pour résoudre les défauts

« Il y a deux ans, nous avons rencontré le préfet Yvan Cordier. Dès lors, nous avons pu nous ouvrir aux administrations », énonce M. Beignier, à la tête d'un groupe composé de près de 1700 adhérents. Le milieu forestier s'est heurté et se heurte toujours à des problèmes fiscaux, fonciers, législatifs et faunistique. Pour progresser dans ses démarches, Fransylva 43 doit solliciter les collectivités locales, qu'il convient de convaincre pour résoudre ce qui ne convient pas. « Le but est de supprimer ce qui énerve les gens », affirme Philippe Beignier. Avec Daniel Chatelon, l'inspecteur départemental des Finances publiques, le syndicat a récemment annulé la requalification des terrains forestiers (résineux) après 30 ans de possession, qui imposaient aux propriétaires de lourdes taxes foncières. P. Beignier et ses acolytes ont aussi obtenu une hausse du taux d'exonération d'impôts sur les terrains non bâtis (passage de 20 à 30 %).

« Nous avons également demandé au préfet une baisse de la surface minimale des bois devant obligatoirement être replantés après avoir été rasés (de 1 ha à 0,5 ha) ». Désormais, lorsqu’un propriétaire procède à une coupe à blanc sur une surface de plus de 0.5 ha, ce dernier est tenu de replanter ; le but étant de pousser les propriétaires de petits terrains à replanter et à éviter le développement de broussailles, véritables refuges de cervidés. Enfin, Fransylva reçoit indirectement le soutien du député de Haute-Loire Jean-Pierre Vigier, qui est impliqué dans la validation d'une loi concernant le morcellement des parcelles de bois. Les plans cadastraux forestiers sont en effet une mosaïque de petites parcelles, qui incite leurs propriétaires à les raser à blanc. La loi devrait être examinée à l'automne au Parlement. 

« Nous attendons de la fédération des chasseurs de Haute-Loire qu'elle prenne ses responsabilités ». Philippe Beignier, président de Fransylva 43.

D'autres acteurs attendus

Justement, un autre défi est à relever dans le cadre du reboisement : les forestiers subissent le dérèglement climatique, mais surtout la prolifération des chevreuils et des cerfs en Haute-Loire. Ces derniers détériorent les arbres et les jeunes plants en les piétinant, en les broutant ou en s'y frottant. Philippe Beignier parle de « déséquilibre sylvo-cynégétique ». En clair, le nombre de cervidés s'accroît alors que les arbres reculent. Face à cela, Fransylva 43, après s'être exprimé à maintes reprises pour informer du double effet de ce déséquilibre, attend de la fédération des chasseurs de Haute-Loire (FDC 43) qu'elle « prenne ses responsabilités » : « Nous demandons plus de prélèvements de ces ongulés. Si personne, ni la FDC 43, ni la Direction Départementale des Territoires, ne fait rien, alors nous saisirons la justice pour trancher et faire valoir nos droits », prévient Philippe Beignier. De l'eau dans le gaz, donc, mais les démarches du syndicat l'amènent à s'accorder aux côtés d'autres structures : avec le lycée de Bonnefont, Fransylva 43 va mettre en place une formation d'utilisation du « Trico », un répulsif pour ongulés à base de graisses de mouton, dont l'usage, bientôt certifié, a vocation à s'étendre.

Le bois, richesse altiligérienne et voie de développement

Selon P. Beignier, la Haute-Loire dispose d'un important atelier de transformation (parquet…), avec plusieurs scieries implantées (Borie, Moulin, Gallien…) : « La Haute-Loire devient un département de référence en 2e transformation du bois », estime le président de Fransylva 43, qui a déjà pu échanger avec David Marian, président du syndicat des scieries altiligériennes. Un des moteurs du territoire ? Si oui, ces entreprises devront durablement être alimentées en bois. Pour cela, les investissements dans les espaces forestiers sont essentiels ; Fransylva aide ainsi ses adhérents à trouver les subventions nécessaires pour reboiser : « Une forêt s'inscrit dans le long terme, elle peut se transmettre sur plusieurs générations. Il faut donc aider les propriétaires, sinon personne n'investira, car tout le monde aura peur de ne jamais retrouver ses sous », juge Philippe Beignier.

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