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François Purseigle : « cesser de penser l'agriculture comme on la souhaite mais comme elle est »

Ce sociologue spécialiste de l'agriculture décrit un monde agricole en pleine transformation, où le modèle familial laisse désormais sa place à de multiples entreprises plus complexes, avec un salariat agricole plus développé.

Ce sociologue spécialiste de l'agriculture décrit un monde agricole en pleine transformation, où le modèle familial laisse désormais sa place à de multiples entreprises plus complexes, avec un salariat agricole plus développé.
Ce sociologue spécialiste de l'agriculture décrit un monde agricole en pleine transformation, où le modèle familial laisse désormais sa place à de multiples entreprises plus complexes, avec un salariat agricole plus développé.
© GS

« Comment maintenir une agriculture paysanne quand la ferme se transforme en firme ? » C'est la question posée ce 6 juin à François Purseigle, sociologue de l'INP-Ensat de Toulouse, spécialiste des mondes agricoles. S'appuyant sur son travail « une agriculture sans agriculteurs », ouvrage paru fin 2022, le sociologue a lancé un appel à « cesser de voir la photographie de l'agriculture en sépia » et la « penser non plus comme on la souhaite mais comme elle est ».
Car à quoi ressemble l'agriculture française aujourd'hui ? Avec 1,5 % de la population active, « jamais la France n'a compté aussi peu de chefs d'exploitation » et la moitié d'entre eux aura l'âge l'égal pour partir en retraite d'ici 2030. Hormis dans les régions d'élevage, comme le Massif central où il persiste, le modèle d'agriculture familiale est également devenu minoritaire, 18 % des chefs d'exploitation travaillant aujourd'hui avec un conjoint du même statut. Un déclin qui est aussi le fait des familles elles-mêmes, moins attachées à la préservation de l'activité économique : « De moins en moins de collatéraux s'assoient sur le patrimoine. ».
Dans ce cadre, analyse François Purseigle, « la souveraineté alimentaire va être portée par une population moins nombreuse et des entreprises qui fonctionnent différemment ». Il n'est pas ici question que d'agrandissement et de concentration. Selon le sociologue, « l'élévation de la taille moyenne des exploitations (63 hectares aujourd'hui) ne dit rien de la complexité des activités agricoles ». « Des éleveurs qui avaient endossé le projet industriel breton, avec de forts investissements et une intensification de la production ne peuvent pas, ne peuvent plus monter en charge quand un industriel leur demande » et se retrouvent à leur tour en difficulté pour transmettre leur activité. Selon François Purseigle, en Bretagne, 70 % des producteurs de porcs vont cesser leur activité tandis que le nombre d'exploitations laitières passerait de 200 000 en 1980 à 50 000 à l'horizon 2030.

Dominique Granier : « sécuriser la terre nourricière »

Toujours heureux de venir en Lozère, « département le plus safériste de France, où tout le monde travaille pour le foncier », le président de la Safer Occitanie réélu lors de l'assemblée générale de ce 6 juin, à Aumont-Aubrac a rappelé l'importance de ce « parlement du foncier » qui « a la confiance de tout le monde et c'est là où tout se joue, on a besoin d'être encore plus forts demain ». L'occasion aussi pour lui de pointer les enjeux forts autour de la question de l'eau, abordée notamment lors du congrès des SAFER, dédié à l'environnement, en décembre 2022. Très attaché à « la préservation de la souveraineté alimentaire » en Occitanie, assurée en ovin et en bovin notamment par la Lozère, il est essentiel pour lui de « sécuriser la terre nourricière » et avec, le lien vital entre eau et foncier : « une terre sans eau ne vaudra plus rien demain ». C'est donc aussi selon lui le rôle de la SAFER « de voir avec les maitres d'ouvrage comment réussir à faire des retenues intelligentes pour retenir l'eau qui coule, et non pas pomper dans les nappes », et surtout accompagner la profession pour « changer notre mode de culture, et avec, nos modes de vie ».

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