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« France, veux-tu encore de tes paysans ? »

La FDSEA et la section bovine poussent un cri de détresse.

© JG

Stigmatisation permanente, violences intolérables, accords commerciaux déloyaux, distorsions de concurrence insurmontables et revenus en berne, la détresse du monde agricole a franchi le seuil du supportable. Aucun autre acteur économique français ne tolérerait ce que subissent les agriculteurs aujourd’hui.
Face à cette déconsidération qui dissuade les jeunes de s’installer, qui freine l’investissement et l’innovation et qui, au final, tue à petit feu l’agriculture, les agriculteurs de la FDSEA et de la section bovine ont donné un premier coup de semonce auprès du Gouvernement en mobilisant plusieurs dizaines de tracteurs et centaines d’agriculteurs à Guéret, ce mardi 8 octobre.
Venus des quatre coins du département, avec pour point de convergence le centre-ville de Guéret, une quarantaine de tracteurs et plus de 250 agriculteurs se sont rassemblés sur la place de Bonnyaud.
Avec l’arrivée de Madame la Préfète Magali Debatte en début d’après-midi, au milieu des agriculteurs, les échanges n’ont pas manqués avec les agriculteurs et en toute franchise. Prenant place sur la bennette du tracteur avec les responsables de la FDSEA, elle n’a pas manqué de rappeler qu’elle apportait tout son soutien et sa solidarité pleine et entière à la filière de l’élevage. « Après 2 années de sécheresse consécutives, nous sommes de nouveau en train de constituer le dossier des calamités agricoles avec les organisations professionnelles  agricoles  pour le prochain passage au CNGRA en décembre ».
« À chaque fois que l’occasion est permise, je m’attarde et défends notre agriculture creusoise avec son modèle d’élevage extensif et ses méthodes vertueuses qui reposent sur l’environnement et bien-être animal ». Parmi les sujets abordés, l’eau reste, l’une des préoccupations majeures des agriculteurs. « Ça bouge aussi au niveau national et le principe des retenues n’est plus tabou au ministère de l’Environnement, mais il faut encore que l’on progresse… ». Mais au-delà des discours, les échanges entre Mme la préfète, secondée par Mme Veau de la DDT, avec les agriculteurs furent riches et divers et sans tabou. En abordant de nombreux dossiers durant plus d’une heure, de nombreuses questions trouvaient leurs réponses dans les interventions des représentantes de l’État.
Pour sa part, la présidente du conseil départemental, Valérie Simonet apportait à son tour, son soutien aux agriculteurs. Comme elle le rappelait dans son message très militant, « le Département accompagne l’agriculture et les agriculteurs dans leurs actions et leurs projets. Je comprends votre colère et malgré les réformes et les contraintes, je vous accompagnerai dans tous vos défis de demain, car il n’y a pas de département sans ses paysans ».
Pour la FDSEA, « les agriculteurs attendent un discours sans ambiguïté et des décisions à la hauteur pour initier un sursaut », comme le souligne le secrétaire général de la FDSEA Christian Arvis, « nous demandons un refus des accords commerciaux internationaux comme le Ceta et le Mercosur qui ouvriront la porte à une alimentation que nous ne voulons pas ! Il faut stopper la surtransposition des normes qui affaiblit l’agriculture française en créant des distorsions de concurrence ».
Pour plusieurs responsables agricoles, « plus personne ne peut rester sourd, face au cri de colère des agriculteurs qui s’interrogent chaque jour sur leur avenir ». Pour cette raison, la FDSEA a adressé un premier avertissement au Gouvernement, comme dans l’ensemble des départements. « Nos craintes doivent trouver une réponse de la part du Gouvernement, mais aussi des Français, qui sont des « consommacteurs » qui peuvent nous aider par leur acte d’achat ».
Comme le soulignait le secrétaire général de la FDSEA Christian Arvis, « la France a la chance d’avoir une agriculture à fort potentiel, encore faut-il lui donner les moyens de se développer et de faire face aux évolutions futures. Nous nous tournons vers tous les citoyens avec cette simple question : voulez-vous encore de vos paysans ? ».

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