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Finition des vaches de réforme allaitantes : Les clés d’une carcasse de qualité et d’une valorisation optimale

En France, la finition des vaches de réforme est un enjeu économique et technique majeur pour les éleveurs. Alors que 90 % des vaches allaitantes arrivent à l’abattage avec une Note d’État Corporel (NEC) égale ou supérieure à 3, garantissant une bonne qualité de carcasse, les vaches laitières peinent à atteindre ce niveau, avec des conséquences directes sur leur valorisation. Cet article explore les stratégies gagnantes pour optimiser la finition des vaches allaitantes, des données économiques récentes et des pratiques éprouvées. 

© Réussir

La Note d’État Corporel (NEC) : un indicateur clé pour la qualité et le prix 

La NEC, qui varie de 1 (très maigre) à 5 (trop grasse), est un outil essentiel pour évaluer l’état de finition des vaches

Une NEC de 3 est considérée comme idéale : elle reflète un équilibre entre gras de couverture et persillé, deux critères déterminants pour la qualité de la viande et sa valorisation commerciale

Pourquoi la NEC 3 est-elle la cible ? 

- Gras de couverture visible : Il protège la carcasse et indique une finition suffisante. 

- Persillé optimal : Ce gras intramusculaire améliore la tendreté et la saveur de la viande, très recherché par les transformateurs et les consommateurs. 

- Rendement économique : Une NEC de 3 permet d’éviter les décotes liées à une sous-finition (NEC < 3) ou les pénalités pour excès de gras (NEC > 3,5). Données économiques (source : Interbev, 2025) 

Les écarts de NEC ont un impact direct sur le prix de la carcasse : 

- Une vache avec une NEC de 3 est valorisée en moyenne à 4,10 €/kg. 

- Une NEC inférieure à 2,5 entraîne une décote de 0,30 €/kg, soit une perte de 7 % sur le revenu. 

- À l’inverse, une NEC supérieure à 3,5 peut aussi pénaliser le rendement, avec une légère décote de 0,05 €/kg. Ces chiffres montrent l’importance d’un pilotage précis de la finition pour maximiser la rémunération. 

Comprendre les types de gras et leur chronologie de dépôt 

Pour optimiser la finition, il est essentiel de connaître les trois types de gras chez le bovin et leur chronologie de dépôt : 

- Gras interne : Il se dépose dès le jeune âge, autour des organes (rognons, bassin). Il sert de réserve énergétique mais n’est pas visible à l’abattage. 

- Gras intermusculaire : Il apparaît entre les muscles, notamment dans l’entrecôte, et se dépose en début de finition. Bien qu’il soit visible, il n’améliore pas directement la qualité de la viande. 

- Gras de couverture : C’est le dernier à se déposer, en fin de finition. Il est visible sur le dessus des côtes et à l’attache de la queue. C’est le repère clé pour déterminer le moment optimal d’abattage. 

Pourquoi le gras de couverture est-il si important ? Il indique que la vache a atteint un niveau de finition suffisant pour garantir une carcasse de qualité. Une fois ce gras visible, la NEC est généralement proche de 3, et le persillé est optimal. 

Stratégies pour une finition réussie 

La phase de finition est déterminante pour la valorisation de l’animal : elle conditionne à la fois la qualité de la carcasse, la satisfaction du client et la rentabilité de l’élevage. 

Pour l’aborder efficacement, quelques principes essentiels sont à respecter : 

- Une alimentation adaptée : une ration riche en énergie (céréales, tourteaux) en fin de carrière favorise le dépôt de gras. L’équilibre entre protéines et énergie est crucial pour éviter un engraissement trop rapide ou une finition déséquilibrée. 

- Pilotage par le gras de couverture : surveillance régulière de la NEC en fin de finition, par palpation et observation visuelle et abattage déclenché dès que le gras de couverture est visible et que la NEC atteint 3. 

- Adaptation aux attentes du marché : pour les gammes premium (persillé, gras de couverture) : privilégier une finition poussée (NEC 3). Pour les marchés standards : éviter la sous-finition (NEC < 2,5). 

Points de vigilance et bonnes pratiques 

Une finition réussie repose autant sur la maîtrise des apports que sur l’observation attentive des animaux. Certaines erreurs, souvent minimes en apparence, peuvent pourtant compromettre la qualité finale de la viande et la valorisation économique. 

Voici les principaux points à surveiller : 

- Sous-finition : une NEC inférieure à 2,5 entraîne des carcasses « crues », avec un persillé insuffisant et une valorisation réduite. 

- Confusion entre gras intermusculaire et persillé : le premier n’améliore pas la qualité de la viande, contrairement au second, qui contribue à la tendreté et à la saveur. 

- Hétérogénéité des troupeaux : adapter la durée de finition selon l’état initial des animaux. 

Bonnes pratiques 

Atteindre une finition optimale ne relève pas du hasard : cela passe par la compétence, la régularité et la connaissance des exigences du marché. 

Quelques leviers simples mais essentiels permettent d’y parvenir : 

- Former les éleveurs à l’évaluation de la NEC par palpation et observation. 

- Utiliser des outils d’autodiagnostic pour suivre l’état de finition des troupeaux. 

- Sensibiliser aux attentes des cahiers des charges (gras de couverture, persillé). 

Des pratiques alignées sur la qualité et le marché 

La finition des vaches de réforme allaitantes repose sur trois piliers : 

- Une NEC cible de 3 pour équilibrer gras de couverture et persillé. 

- Un pilotage rigoureux du gras de couverture pour déterminer la date d’abattage. 

- Une alimentation adaptée pour répondre aux exigences des cahiers des charges. 

En maîtrisant ces leviers, les éleveurs optimisent à la fois la qualité des carcasses et leur positionnement commercial, tout en répondant aux attentes des consommateurs pour une viande savoureuse et bien finie. 

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