PRIX DU LAIT
Fin de l'ultimatum
L'ultimatum du 12 août fixé par la FNSEA, les JA et la FNPL n'a pas trouvé écho auprès des entreprises laitières. La FNIL et la FNCL n'ont rien voulu céder… Les représentants des producteurs mettent donc leurs menaces à exécution. Des délégations vont se rendre dans les sièges sociaux de 5 grands groupes : Lactalis, Bongrain, Bel, Laita et Sodiaal, pour les convaincre de revenir à la table des négociations. Côté producteurs, ça commence à chauffer…
Jeudi 12 août, fin de l’ultimatum… La Fédération Nationale des Industriels Laitiers (FNIL) et la Fédération Nationale des Coopératives Laitières (FNCL) n’ont rien voulu céder et ne sont pas revenues à la table des négociations comme le leur avaient demandé, le 4 août dernier, la Fédération Nationale des Syndicats des Exploitants Agricoles (FNSEA), Jeunes Agriculteurs (JA) et la Fédération Nationale des Producteurs de Lait (FNPL), par la voix de leurs sécrétaires généraux. Les entreprises ont même durci le ton annonçant, selon la FNSEA, “que le 12 août n’était pas dans leur calendrier de négociation…”.
Les dés sont donc jetés. En réaction, hier soir, mardi 10 août (NDLR : nous bouclons ce journal mercredi 11 août à midi), lors d’une réunion de bureau de la FNPL, les responsables professionnels ont décidé de passer à l’action et de mettre leurs menaces à exécution. Jeudi 12 août donc, des délégations de responsables de chaque région se rendront dans les sièges sociaux des grands groupes : Lactalis à Laval (53), Bongrain à Viroflay (78), Sodiaal et Bel à Paris, et Laïta à Brest (29). L’objectif de cette action est de faire pression sur ces entreprises pour qu’elles demandent à leurs fédérations nationales (FNIL et FNCL) de reprendre les négociations. Par ailleurs, dans de nombreux départements, les producteurs poursuivent leur mobilisation…
La porte est restée ouverte
Les producteurs avaient pourtant dans un premier temps choisi de garder la porte ouverte afin de trouver rapidement et dans la concertation, une issue à ce conflit récurrent sur le prix du lait.
“Nous avons donné 8 jours aux industriels pour respecter leur engagement pris le 3 juin 2009. Sans réaction de leur part, nous appellerons les producteurs à venir demander des comptes aux dirigeants des groupes concernés. Et nous prendrons la presse et les consommateurs à témoin” ont-ils écrit en lançant le compte à rebours.
Durant ces 8 jours, dans les deux camps, ce fut la guerre froide. Mais du côté des producteurs, ça commence sérieusement à chauffer.
Ça et là en France, des actions ont été conduites pour alerter les pouvoirs publics et leur demander d’intervenir pour faire respecter l’accord du 3 juin 2009, mais également auprès des consommateurs pour leur expliquer la situation et les inciter à boycotter les produits issus des grands groupes qui refusent d’honorer leurs engagements. Des opérations de stickage - marquage fluo des produits à ne pas mettre dans son caddy - ont eu lieu un peu partout notamment en Rhône-Alpes, en Bretagne, en Normandie, en Isère ou dans l’Aveyron…
Ces opérations de stickage sont destinées à alerter l’opinion publique. Comme l’a expliqué Dominique Barrau secrétaire général de la FNSEA, le 5 août dernier à l’antenne de Sud Radio, “nous signons les produits d’industriels qui ne veulent pas payer le lait à son juste prix, pour que les consommateurs puissent faire un choix en leur âme et conscience par leur acte d’achat…”. En choisissant les bons produits, ceux qui ne sont pas marqués au fluo, chacun peut apporter son soutien aux producteurs de lait.
La patience a ses limites
En Haute-Loire, compte tenu, notamment, d’une situation compliquée en terme de collecte, les responsables professionnels de la FDSEA et des JA n’ont pas encore lancé de grandes actions. Ils ont réuni la presse pour expliquer la situation (comme nous l’indiquions dans notre journal de la semaine dernière), et veillent à l’évolution du dossier.
Néanmoins, Gilbert Guignand et Jean-Julien Deygas ont clairement laissé entendre qu’ils pourraient durcir le ton si les industriels restent sourds à l’appel des producteurs en insistant sur l’importance d’une union des producteurs pour peser face à l’aval de la filière.
Joint ce mercredi matin, Yannick Fialip président de la Section laitière de la FDSEA et de la section régionale se dit déterminé à obtenir un geste fort de la part des entreprises. Si elles refusent une rencontre interprofessionnelle dans le courant de la semaine prochaine, il faut s’attendre, selon lui, à des actions d’envergure d’ici fin août. Y compris en Haute-Loire…