Filière laitière : Les producteurs de lait claquent la porte de l'interprofession
Après des mois de négociations, le collège des industriels de la filière laitière régionale refuse toujours d'avancer collectivement sur la valorisation de la matière grasse. En conséquence, les producteurs ont quitté le bureau du Criel Alpes Massif central, ce lundi 21 juillet.
Après des mois de négociations, le collège des industriels de la filière laitière régionale refuse toujours d'avancer collectivement sur la valorisation de la matière grasse. En conséquence, les producteurs ont quitté le bureau du Criel Alpes Massif central, ce lundi 21 juillet.

Les producteurs de lait militent pour une réouverture des grilles interprofessionnelles
Face à une pénurie durable et croissante de matière grasse, possibilité était donnée aux interprofessions laitières régionales de réouvrir les grilles de prix interprofessionnelles, grilles qui, au passage n'avaient pas été revues depuis une quinzaine d'années.
En mai 2025, après avoir tergiversé, la Fédération nationale des industries laitières (FNIL) consent au niveau régional à s'engager sur un indicateur. Deux mois plus tard, le travail est au point mort.
« L’ordre du jour du bureau du Criel Alpes Massif central du lundi 21 juillet prévoyait l’adoption d’une motion commune sur la matière sèche utile (MSU). Cette motion visait à acter la création d’un indicateur régional de valorisation de la matière utile du lait (matière grasse et matière protéique) fondé sur le mix produit régional. Il s’agissait d’un signal fort : affirmer une ambition collective pour mieux valoriser la matière grasse, dans un contexte de déficit structurel en beurre et en crème, et donner de la lisibilité à l’ensemble des acteurs de la filière », rappelle Jean-Paul Peyral, président de la section laitière du Cantal, qui siège au bureau du Criel.
Revalorisation du prix du lait : une nécessité pour installer des jeunes
Sauf qu'encore une fois, la Fnil a reculé. « Après avoir elle-même proposé, lors du bureau du 23 mai, la mise en place d’un indicateur, elle renie aujourd’hui ses positions en évoquant de vagues « outils méthodologiques ». Ce changement de pied est inacceptable et illustre un profond manque d’engagement interprofessionnel », dénonce l'éleveur cantalien.
Pourtant, la profession avait levé tous les freins juridiques avec les juristes du Cniel.
Pour lui comme pour ses homologues du collège producteurs, cette volte-face et cet immobilisme sont en totale contradiction avec les enjeux d'avenir.
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« Le rôle d'une interprofession est précisément de construire un cadre commun au service de tous les maillons. On n’installera pas des jeunes demain en lait si la valorisation ne profite pas à tous », estime Stéphane Joandel président de la section régionale laitière.
« La population agricole vieillit. Demain, la moitié des producteurs de lait partiront à la retraite. Pour que la filière laitière perdure, il faut qu'elle avance ensemble. Il n'y aura pas de production, s'il n'y a pas de prix ! Les industriels doivent enfin comprendre que la richesse du lait doit être valorisée », résume Jean-Paul Peyral.
Et maintenant ?
Dans un communiqué de presse, le collège des producteurs du Criel Alpes Massif central précise sa stratégie pour la suite : « poursuivre le travail collectif, mais avec des partenaires fiables, cohérents, et réellement animés par l’intérêt général de la filière laitière régionale ».
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