Conseil d’Administration de GDS Creuse
Fièvre catarrhale et autres dossiers sanitaires collectifs au menu
Mercredi 8 décembre, GDS Creuse a réuni son conseil d’administration afin de faire le point sur la campagne en cours et préparer 2010.
La gestion de l’épizootie fièvre catarrhale dans ses multiples aspects, mais aussi les nombreux autres dossiers sanitaires collectifs ont été étudiés par les membres du conseil d’administration de GDS Creuse. Sont présentés ici les points principaux.
Une forte implication de GDS Creuse dans la gestion de l’épizootie de la fièvre catarrhale…
Face à un phénomène épizootique non-connu depuis 50 ans, GDS Creuse s’est pleinement mobilisé, conformément à son objet (« contribuer par tous les moyens dont il dispose à l’amélioration de l’état sanitaire de toutes les espèces d’animaux d’élevage ») développé depuis 1953 avec la recherche du meilleur service pour ses adhérents. Du fait de quelques interrogations entendues par les administrateurs ou adressées à GDS Creuse, afin que tous aient une vision rationnelle, il a été rappelé l’implication de GDS Creuse. Au fur et à mesure de l’évolution de la situation épidémiologique, sanitaire et réglementaire de cette maladie, GDS Creuse, en collaboration avec la DDSV, a mis à disposition ses capacités d’organisation et son pragmatisme afin de faciliter la réalisation des différentes mesures générées par la situation et la réglementation (voir tableau récapitulatif). Certaines idées ont été reprises au niveau national (possibilité de réalisation de prélèvements en centre d’allotement…). Le tiers-payant, par la limitation des frais administratifs que cela procure, a permis d’avoir des coûts d’intervention situés parmi les plus favorables de France. En relation avec l’EDE, la mise en place du tableau de bord des naissances a malheureusement pleinement illustré l’impact conséquent que pouvait avoir cette maladie…
… qui débouche sur une situation sanitaire favorable
L’objectif affiché par GDS Creuse était l’obtention d’un matelas immunitaire suffisant (80 % des animaux des espèces sensibles vaccinés, loi de Charles Nicolle) afin de limiter fortement la circulation virale et ainsi permettre une protection de l’ensemble des élevages creusois de ruminants. Au delà de toutes les difficultés rencontrées, le résultat obtenu pour la gestion en urgence de cette maladie en Creuse est très favorable : plus de 1 000 foyers relevés en 2008 (avec un impact clinique conséquent) contre aucun en 2009. La vaccination généralisée (95 % de couverture vaccinale chez les bovins et 79 % chez les ovins) a permis cette protection recherchée de l’ensemble du cheptel. En plus de l’effet positif sur les troupeaux, cette situation sanitaire fièvre catarrhale favorable a permis une faible utilisation de la CSSA en 2009 d’où une absence d’appel de cotisation CSSA pour 2010. Pour 2009/2010, GDS Creuse a pris acte de la décision ministérielle de maintien de cette vaccination obligatoire avec une prise en charge du vaccin et de l’acte vaccinal et la possibilité de dérogations avec un encadrement sanitaire. Par contre, GDS Creuse a rappelé à la DDSV ce qu’il lui avait déjà été indiqué par écrit, à savoir l’iniquité de ce schéma et donc une demande de prise en charge qui aille du 1er juillet au 30 juin et la nécessité de faire évoluer le schéma parallèlement à ce qui a été observé dans le cadre de la réglementation sur le médicament vétérinaire.
Une campagne prophylaxie conditionnée par les impératifs de la vaccination fièvre catarrhale
A période équivalente, ce sont 50 % des prises de sang en moins au mois de septembre. Ceci s’explique par la mise en place de la campagne de vaccination fièvre catarrhale qui n’a débuté que le 2 novembre. En effet, du fait de la gratuité de la vaccination, d’autant plus si elle est couplée avec l’acte de prophylaxie, il était recommandé d’attendre que la campagne de vaccination démarre avant de faire la prophylaxie. Ainsi, au mois de novembre, il est noté 50 % de plus par rapport au mois de novembre 2008.
Un niveau d’impayés qui se régularise
GDS Creuse a toujours eu une approche « souple » pour le paiement des appels de prestation, particulièrement au cours de cette crise. La mise en place d’échéanciers est toujours possible afin de prendre en compte les difficultés que peuvent rencontrer les éleveurs. Concernant la mise en place du blocage des ASDA et conformément à ce que prévoit la délégation de mission des services de l’Etat, les documents sont bloqués lors d’une campagne de retard de paiement (~ 10 % des élevages creusois). Avec deux campagnes de retard, les dossiers sont présentés à l’huissier (~ 1 % des élevages creusois). Cependant, chaque situation continue d’être analysée de manière individuelle lors de contact de tout éleveur. En conséquence et pour éviter cette situation, le conseil d’administration a confirmé le système actuel mais demandé un suivi plus « rapproché » afin de retrouver une situation plus normale. Face à cette philosophie liée à la mission « mutualisme » de GDS Creuse, se pose la contrainte engendrée par la Loi de Modernisation de l’Economie votée en août 2008 et applicable en 2009 et qui demande un délai de paiement de 60 jours date de facture et la mise en place d’agios en cas de dépassement. Le conseil d’administration a donc demandé d’étudier quelles vont être les implications de cette loi pour GDS Creuse et son système de recouvrement.
La problématique de l’écornage adulte dans les questions diverses
Depuis le 1er janvier 2007, les recommandations de l’Union Européenne concernant le bien-être animal sont rendues obligatoires dans le cadre de la conditionnalité des aides. Celles-ci indiquent la nécessité de pratiquer une anesthésie locale ou une tranquillisation lors d’écornage sur un bovin de plus de 4 mois. Le vade-mecum « Inspection PA d’un élevage de Bovins » (version du 31 mars 2009) du ministère de l’agriculture, indique au point c) : « Si elles sont réalisées, les interventions suivantes doivent être pratiquées sous anesthésie locale ou générale uniquement par un vétérinaire : l’ovariectomie (« castration ») des vaches, l’écornage... ». Cette mention est à rapprocher de la réglementation française. Ainsi, la réalisation de l’anesthésie locale ou de l’analgésie s’inscrit pleinement dans l’évolution de la prescription du médicament avec le bilan sanitaire volontaire et le protocole de soin et peut donc être réalisée par l’éleveur. Nous avons alerté nos instances nationales sur ce sujet. Si un éleveur est confronté à cette problématique lors d’un contrôle, qu’il s’adresse rapidement à GDS Creuse.
Une forte mobilisation de GDS Creuse qui se poursuit
Deux mille neuf a vu une forte mobilisation de GDS Creuse du fait d’une problématique située au cœur de son métier avec une recherche de meilleure efficacité possible et apports (technique et financier) de solutions pragmatiques dans un contexte réglementaire et commercial très difficile et fluctuant. Ce grave épisode sanitaire est intervenu dans une situation économique très difficile avec une augmentation des charges de 15 à 30 % (aliments, engrais, carburants…) alors que le sanitaire collectif représente moins de 1 % (voir article du 4 décembre 2009). Dans cette période particulièrement mouvementée, la conclusion pourrait se résumer à une expression déjà utilisée : « Ne pas confondre l’incendie et le pompier ». GDS Creuse va poursuivre sa mobilisation en réactivant le travail de maitrise des risques sanitaires au sein du troupeau. Cet article ne représente qu’un bref aperçu du contenu de ce conseil d’administration. Vous trouverez d’autres informations dans le GDS Creuse Mémo n°9 qui vient de vous être adressé. Pour tout renseignement complémentaire, n’hésitez pas à nous contacter.