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Fièvre Aphteuse, une menace qui reste d’actualité

La maladie est enzootique dans de nombreux pays (Maghreb et Turquie notamment). Ce n’est pas une zoonose mais elle peut entraîner des pertes économiques considérables. La vigilance s’impose lors des mouvements internationaux et les équipes sont sensibilisées à cette éventualité.

La découverte d’un foyer de fièvre aphteuse en Allemagne et de 11 foyers en Slovaquie et en Hongrie l’hiver dernier vient rappeler que cette maladie peut survenir à tout moment et en tout lieu. Classée A dans la Loi Santé Animale européenne, au même titre que la DNC, l’éradication passe par des mesures sanitaires (vaccination, dépeuplement et désinfection). Il n’a pas été enregistré de nouveau foyer depuis le 17 avril 2025 dans ces pays et on peut penser ces épizooties enrayées.

Une maladie très contagieuse, …

La fièvre aphteuse est une des maladies virales les plus contagieuses affectant les animaux de rente. Elle est provoquée par des virus de la famille des Picornaviridae, relativement stables et résistants dans l’environnement (1 mois par temps doux et humide, plusieurs mois dans le purin ou les fourrages) mais qui restent sensibles aux désinfectants (importance du nettoyage et de la désinfection dans les foyers). Ils sont classés en 7 sérotypes (A, O, C, SAT1, SAT2, SAT3, Asia1) avec plusieurs sous-types pour chacun. Elle peut toucher tous les mammifères bi-ongulés (artiodactyles) comme les bovins, les ovins, les caprins et les porcins, ainsi que les espèces sauvages apparentées. Elle n’est pas dangereuse pour l’homme.

… une propagation par différents vecteurs…

La maladie se transmet directement d’un animal à l’autre ou alors de manière indirecte par l’intermédiaire des produits animaux. Toutefois, l’homme peut également être le vecteur d’épizooties. Des personnes revenant d’un pays où la maladie circule peuvent transporter sans le savoir le virus de la FA et contaminer un élevage.

… et des signes cliniques évocateurs

Après une incubation moyenne de 2 à 5 jours, la maladie se caractérise par l’apparition d’aphtes et d’érosions sur les muqueuses buccales, nasales et mammaires et sur les onglons (bourrelets coronaires et espaces interdigitaux). Ces lésions entraînent une salivation intense et filante (signe caractéristique de la maladie), des troubles de la mastication, des boiteries et des chutes de production laitière.

Les petits ruminants, diffuseurs du virus

Chez les ovins et les caprins, les lésions sont discrètes et fugaces, si bien qu’elles passent presque toujours inaperçues. Les signes d’alerte de la maladie dans ces espèces sont la mortinatalité et les avortements. Du fait de cette faible symptomatologie, ces espèces sont souvent responsables de la propagation de l’épizootie.

Les bovins, révélateurs du virus

Chez les bovins, le premier signe clinique est la fièvre, l’hyperthermie pouvant atteindre 41 °C. Elle s’accompagne d’abattement, d’inappétence, de non-rumination et d’une chute de la production laitière. Des vésicules apparaissent dans la cavité buccale. Elles se rompent en 12 à 24 heures pour donner des ulcères superficiels douloureux entraînant une salivation importante, avec difficulté à se nourrir et s’abreuver. Leur cicatrisation a lieu en quatre à six jours. Sur les pieds, on observe des vésicules puis des ulcères sur le bourrelet coronaire et dans l’espace interdigital, entraînant des boiteries. Les trayons sont aussi le siège de vésicules, lesquelles, sur les bovins en lactation, peuvent être le premier signe détectable de la maladie. Du fait de la gravité des symptômes, la maladie est le plus souvent identifiée lorsqu’elle touche les bovins.

Les porcins, amplificateurs du virus

Chez les porcins, le premier signe de la maladie est la fièvre qui engendre de la prostration. Comme pour les autres espèces, les lésions sont localisées à la bouche, à la mamelle et aux pieds. Fréquemment, le groin est le siège d’une énorme bulle, coalescence de plusieurs vésicules. Les lésions des tétines remontent jusque sur la mamelle. Les animaux malades éprouvent des difficultés à se déplacer, ils « marchent sur des aiguilles », les ulcères du bourrelet coronaire et de l’espace interdigital les font énormément souffrir et des chutes d’onglon peuvent être observées. C’est l’espèce qui multiplie le plus le virus.

Ils bavent, ils boitent, et si c’était la fièvre aphteuse ?

Tous les détenteurs/propriétaires de ruminants et de porcs doivent rester très attentifs vis-à-vis des signes cliniques évocateurs de fièvre aphteuse et doivent alerter immédiatement leur vétérinaire et la DDETSPP. Sur les ruminants, les symptômes sont très proches de ceux de la FCO et de la MHE. Si la suspicion est confirmée, un Arrêté Préfectoral de Mise sous Surveillance (APMS) est pris. Les animaux suspects sont confinés et tous les mouvements sont bloqués sur l’exploitation en attendant les résultats des prélèvements. Si la suspicion est confirmée, un Arrêté Portant Déclaration d’Infection (APDI) est prononcé avec une zone de protection de 3 km de rayon autour du foyer et une zone de surveillance de 10 km. L’élevage est alors dépeuplé puis entièrement désinfecté. Une vaccination en périphérie du foyer peut être décidée pour limiter la propagation de la maladie.

Une surveillance pour les animaux introduits et leurs moyens de transport…

Le transfert d’animaux infectés représente la voie majeure d’introduction de la maladie. Il convient de s’assurer du statut sanitaire de l’exploitation d’origine de tout animal introduit. L’introduction d’animaux d’origine inconnue, sans traçabilité est à proscrire. Par ailleurs, tout véhicule ayant transité dans les pays infectés devra faire l’objet d’une désinfection avant d’entrer en élevage. Aucun fourrage, litières, paille en provenance de ces pays ne doit être introduit dans l’élevage.

… et par toute personne voyageant dans les pays enzootiques

Il est interdit de rapporter des produits d’origine animale (produits laitiers ou carnés ou tout autre produit de type cornes, fourrures ou cuirs non traités…) et ce sous quelque forme que ce soit : sandwichs, restes de repas… Il est interdit de rapporter des animaux vivants. Attention, un animal malade ne présente pas nécessairement les symptômes de la maladie. Pendant le voyage, il faut éviter autant que possible les contacts avec des animaux d’espèces sensibles. Ces recommandations et comportements responsables sont d’autant plus importants pour les personnes ayant une activité en élevage en France. Vous êtes éleveurs, vous avez des précautions à prendre si vous revenez d’un de ces pays : de retour sur le territoire européen, les vêtements et les chaussures utilisés doivent être nettoyés et désinfectés.

DNC – FA, une vigilance nécessaire face au risque

La présence aux portes de l’Europe de ces virus constitue une menace permanente. À l’échelle internationale, ce sont des maladies animales parmi les plus dévastatrices. Il est donc primordial de rappeler les informations et recommandations d’usage pour prévenir l’introduction et la propagation de ces virus. Pour toute information complémentaire, consultez la DDETSPP, votre vétérinaire ou GDS Creuse.

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