Festival viticole et gourmand de Saint-Pourçain-sur-Sioule : une 19e édition pleinement réussie
Vignerons, agriculteurs, artisans, métiers de bouche et du tourisme, tous ces acteurs locaux du territoire du Bourbonnais ont su, pendant 10 jours, mettre en lumière les nombreuses richesses du département, qui ont ravi un public venu nombreux, en attendant le 20e anniversaire en 2026.
Vignerons, agriculteurs, artisans, métiers de bouche et du tourisme, tous ces acteurs locaux du territoire du Bourbonnais ont su, pendant 10 jours, mettre en lumière les nombreuses richesses du département, qui ont ravi un public venu nombreux, en attendant le 20e anniversaire en 2026.








Une belle parenthèse
« Nous essayons que ce festival soit une belle parenthèse pour les habitants de Saint-Pourçain et du territoire dans cette ambiance, ces actualités nationales, mais aussi locales, un peu lourdes. Nous n’oublions pas les terribles dégâts causés par la tempête du 25 juin. L’idée est de laisser tout cela derrière nous, le temps de ces 10 jours de fête où nous allons festoyer autour de nos bons produits, et profiter ainsi du savoir-faire de nos viticulteurs et agriculteurs », souligne Emmanuel Ferrand, maire de Saint-Pourçain-sur-Sioule, et conseiller régional.
« Nous sommes fiers de notre ruralité ; ce côté département agricole et rural ne nous déplaît pas du tout, bien au contraire. Lorsque nous voyons ce qui se passe dans les villes et dans les grandes zones urbaines, on se dit que le bon sens paysan existe encore un peu, c’est notre véritable leitmotiv », poursuit-il.
Une aubaine pour les 33 communes concernées, très contentes d’y être associées.
Organisé conjointement par l’association Fêtes et Animations (polos verts), et la Communauté de communes Saint-Pourçain Sioule Limagne, ce festival a mis en lumière ses miss, et désigné Lola Gominon, Miss Saint-Pourçain-sur-Sioule, comme Reine du Festival 2025, avant le traditionnel verre de l’amitié qui a rassemblé élus et partenaires de l’événement.
« Nous savons que ces temps sont compliqués et que la rentrée va être active, il est donc important de prendre le temps de se retrouver en famille, entre amis et profiter de ce festival. Ce dernier met en lumière tout ce qui singularise notre territoire, produits locaux, paysages à travers les randonnées, les nombreuses communes qui mettent de la vie au sein de la communauté de communes. Sans oublier le nombre croissant de touristes qui découvrent les joies de notre département », relate Véronique Pouzadoux, présidente de la communauté de communes Saint-Pourçain Sioule Limagne, et conseillère départementale de l’Allier.
Ode au vin de Saint‑Pourçain
Au centre des festivités pendant ces 10 jours de rencontres sur le territoire, le vin de Saint-Pourçain n’a cessé de régaler les papilles des connaisseurs, mais aussi de personnes de passage, curieux de découvrir cet excellent produit, fruit du travail d'une soixantaine d'exploitations viticoles.
« Cette année 2025 est un peu particulière avec des éléments climatiques qui ont fait des gros dégâts sur la vigne. Les prélèvements les plus hauts sont à 11 degrés et les plus bas à 9,5 ; nous estimons une vendange précoce début septembre qui s’annonce de très bonne qualité. Nous n’avons pas eu de problème de mildiou cette année, ni d’oïdium, mais nous nous attendons à des rendements moyens sur l’appellation (35 hectos). Nous avons eu des pertes sur des communes de l’ordre de 25 à 90 % », tient à rappeler Laurent Amy, président du syndicat des viticulteurs de Saint-Pourçain.
« Aujourd’hui, le vin de Saint-Pourçain est dans une bonne dynamique avec 20 caves indépendantes, une cave coopérative qui englobe 45 adhérents, le tout sur 600 hectares de vignoble. Nous avons quelques nouvelles installations dans un contexte pas toujours évident. Ce festival viticole et gourmand nous offre une belle parenthèse qui nous fait du bien au moral. C’est très important que les différents viticulteurs jouent le jeu dans chaque commune concernée. Je m’aperçois qu’il y a beaucoup de touristes (plus que l’année dernière), ce qui est très positif pour le territoire », précise le président, heureux de cette manifestation qui éclaire le terroir et le travail des gens de la terre.
Des traditions séculières
Ce festival viticole et gourmand ne serait rien sans la présence des défenseurs du bien-manger local, et des mets typiques du Bourbonnais, dont les recettes se transmettent de génération en génération.
À côté du traditionnel pâté aux pommes de terre, confectionné avec soins, nous trouvons les bénévoles de la confrérie de la pompe aux grattons, dont la présence est même remarquée au sein de l’Assemblée à Paris.
« Notre but est de faire la promotion d’un produit typiquement bourbonnais et séculier, puisque nous en retrouvons des traces au Moyen-Âge. Le seigneur allait ramasser ses taxes (blé, vin…) chez des paysans qui n’avaient pratiquement rien. Ils leur restaient cette pâte à pain, à laquelle ils rajoutaient des grattons, pour donner du goût. Nous sommes là pour faire découvrir ce produit aux nombreuses personnes de passage, qui en tombent sous le charme », souligne le président et Grand Gratonnier, Michel Verrier, qui n’oublie pas de préciser que cela doit s’accompagner d’un petit vin blanc ou rosé de Saint-Pourçain.
Pas très loin, nous retrouvons le stand du célèbre dessert, le Piquenchâgne, et le coprésident de l’association moulinoise du Piquenchâgne, Bernard Fleury : « nous venons tous les ans ici à Saint-Pourçain, pour présenter ce dessert aux poires (piquées verticalement) qui avait disparu des étals des pâtissiers, depuis de nombreuses années. Nous nous sommes fait un devoir de le faire connaître, d’où notre présence sur les différentes manifestations du département ».
Tout comme la pompe aux grattons, les paysans, à l’origine, utilisaient cette pâte à pain en l’agrémentant de poires ou de pommes.
« Nous avons repris cette recette, et l’avons améliorée pour en faire quelque chose de moderne », souligne le président qui, grâce aux nombreux partenaires (pâtissiers, restaurateurs), en assure la pérennité et la transmission.
Rencontre avec Guillaume Lottin, éleveur de volaille à Voussac
Sur la place Georges Clemenceau, le jeudi 14 août, nombre d’agriculteurs en profitent pour présenter leurs confections aux nombreux visiteurs attirés par les bonnes odeurs que dégagent les produits ornant les différents étals.
Ainsi, nous avons pu échanger avec Guilaume Lottin, installé depuis 2009 à Voussac, sur une exploitation de 147 hectares, avec 90 vaches allaitantes en vache charolaise et avec une production de volailles fermières (poulets, canettes et pintades), en vente directement à la ferme ou sur d’autres points de commercialisation.
« J’ai une production de 300 volailles par mois, que je vends soit en entier, soit découpées. Ce sont des volailles que j’achète à 3 semaines, et qui sont ensuite élevées dans des cabanes (quatre) mobiles avec des parcours extérieurs, qui sont au total de huit. Je livre sur Montmarault, Saint-Pourçain et au tout nouveau magasin de producteurs à Vichy qui s’appelle la Supérette Paysanne », présente le jeune exploitant.
« Le but est de faire des volailles de qualité, sur des grands parcours ombragés avec une alimentation saine produite sur place : lait à 90 %, maïs aplati, et du lin pour un apport d’oméga 3 », poursuit-il.
Et devant les bonnes odeurs de cuisson et l’affluence du public, les volailles élevées en plein air connaissent un beau succès, et se dégustent avec un plaisir non dissimulé.
Une cavalcade tout en couleurs
Samedi 23 août à 18 heures, plus d’une dizaine de chars de différentes communes et associations se sont élancés pour rejoindre le centre-ville de Saint-Pourçain-sur-Sioule.
Une belle manière de clôturer ces dix jours qui ont mis en avant le vin du territoire et les nombreux autres atouts de la région.
« Nous avons vécu une très belle semaine, un peu fatigante certes, mais très enrichissante dans les rencontres et la découverte de nos richesses », glisse un membre de l’Ordre des Fins Palais.
Au son des bandas, le nombreux public a apprécié les magnifiques décors des chars, dont certains portaient la Reine du Festival et ses nombreuses dauphines.
« C’est vraiment bien cette année, il y a pas mal de diversité, de musique et tout cela est très coloré », précise Christophe, habitant de la ville de Saint-Pourçain.
En attendant la 20e édition l’année prochaine, qui promet de belles surprises, place en cette fin de soirée aux traditionnels bal et feu d’artifice.
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