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Hommage
"Femme de", Thérèse Debatisse était "Elle" avant tout

Militante discrète mais tenace, femme de cœur, Thérèse Debatisse nous a quittés en cette fin de novembre.

Thérèse Debatisse
Thérèse Debatisse
© DR

Thérèse Debatisse s'en est allée. Son départ nous replonge sur ses traces dont les origines sont ancrées dans les plaines fertiles du Nord. Durant sa vie, Thérèse conservera la mémoire de cette terre qui l’a vu naître, grandir et s’épanouir.

Une militante née

Aînée d’une famille d’agriculteurs de sept enfants, elle rejoint ses parents sur la ferme à l’âge de 16 ans, un brevet élémentaire en poche. Les capacités de la jeune fille étaient certaines, si bien que le corps professoral aurait souhaité qu’elle poursuive ses études, mais " mon père et ma mère avaient besoin de bras sur la ferme, ça coulait de source, c’était le travail qui commandait " avouait-elle, il y a quelques années, à Sophie Chatenet, journaliste pour la Presse agricole du Massif Central.
Comme une évidence de l’après-guerre, Thérèse milite très vite à la JACF et devient, à 24 ans, secrétaire générale du mouvement national. Le chantier est titanesque. En 1950, le mouvement est déjà une organisation de masse et le journal " Jeunes Rurales " dans lequel écrit Thérèse tire à 150.000 exemplaires.

Des valeurs humaniste et progressiste

C’est durant ces années d’engagement à la JACF que Thérèse croise le chemin de Michel Debatisse, jeune agriculteur auvergnat, investi lui aussi dans les instances parisiennes de la jeunesse agricole chrétienne. Elle a 29 ans, il en a 26 et ont en partage des valeurs humaniste et progressiste. Le jeune couple se marie en 1956 et Thérèse quitte son Nord d’enfance pour s’installer à Palladuc, au cœur de la montagne thiernoise. En 1957, le sourire de la petite Véronique vient combler le couple. Mais alors que l’investissement syndical de son mari grandit et que les allers-retours Palladuc-Paris se font de plus en plus nombreux, Thérèse poursuit son militantisme dans le syndicalisme agricole local.
Elle participe activement à la vie de la commission féminine, s’intéresse aux Groupements féminins animés par la conseillère de la Mutualité Sociale Agricole. Pendant des années, elle en sera d’ailleurs la présidente permettant aux agricultrices du secteur d’acquérir les compétences nécessaires pour tenir la comptabilité et aider à la gestion des exploitations aux côtés de leur mari. Cet engagement chevillé au corps conduira Thérèse à s’engager à la MSA du Puy-de-Dôme dont elle assurera la vice-présidence durant plusieurs années. Soucieuse du bien-être de ses concitoyens, très vite Thérèse prend part à la vie municipale ; elle sera Maire de Palladuc durant des années.
Parmi ses nombreuses réalisations communales, on retiendra l’extension de la zone industrielle à proximité de la sortie de l’autoroute qui a boosté le développement économique du secteur pour lequel Thérèse n’a eu de cesse d’œuvrer.

Le goût des autres

Thérèse Debatisse n’était pas que la " femme de ". C’était " Elle " avant tout, dans toute sa personnalité qui, par son caractère, ses engagements et sa détermination a beaucoup œuvré pour l’agriculture et la reconnaissance du travail des femmes dans les exploitations.
Par amour sans aucun doute et par conviction certainement, elle a permis à son mari d’exercer totalement ses missions en assurant le travail quotidien sur l’exploitation, mais toujours tournée vers les autres, pour les autres. Elle aimait son prochain, avait le goût des autres : une valeur chrétienne pour rassembler, accompagner et construire ensemble.
A Véronique Sauzedde, sa fille qui  elle aussi a œuvré aux côtés des agriculteurs, ses petits-enfants et à tous ses proches, L’Auvergne Agricole, la Fnsea63 et les JA63 adressent leurs sincères condoléances. Thérèse restera à jamais dans nos cœurs.

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