Sécheresse
FDSEA et JA 43 se battent sur tous les fronts
L'acheminement des 7000 tonnes de pailles commandées via le réseau FDSEA/JA s'organise par transporteurs routiers ou convois ferroviaires. Un premier train devrait arriver la semaine prochaine. Dans le même temps le syndicalisme a suivi de près la commission d'enquête et le comité départemental sécheresse qui ont précédé l'instruction du dossier que la DDT doit présenter au Ministère pour le Comité national du 25 août.

Gilbert Guignand : «Comme nous l’avions dit et écrit la cellule de crise Sécheresse à la FDSEA s’est réunie à plusieurs reprises pour suivre de près le dossier sécheresse. Ce matin en conseil d’administration, nous avons plus particulièrement travaillé sur 2 points importants : la reconnaissance au titre des calamités agricoles et les commandes de paille».
Sur le dossier des calamités agricoles, où en sommes nous pour la Haute-Loire ?
G.G. : La Commission nationale des calamités agricoles - ou Comité National de l’Assurance en Agriculture (CNAA) - qui s’est réunie la première fois le 12 juillet a donné un avis favorable au dossier de la Haute-Loire comme pour 41 autres départements. Notre dossier présenté au Ministère par l’administration portait sur 14 cantons retenus suite au Comité départemental d’expertise et à sa mission d’enquête du 20 juin. Deux autres journées d’enquête sur le terrain ont eu lieu les 19 et 20 juillet et ce sur l’ensemble des cantons. Le Comité d’expertise s’est ensuite réuni le 27 juillet en Préfecture. Suite à cela la DDT va instruire un nouveau dossier qui sera présenté lors de la prochaine commission nationale, le 25 août.
Comme pour les 14 premiers cantons, la FDSEA et les JA vont tout faire pour appuyer le dossier et faire reconnaître l’ensemble du département, à l’exception de quelques communes sur le secteur de Saugues/Pinols, au titre des calamités agricoles. Des arguments techniques ont été apportés en complément du dossier prenant ainsi en compte au-delà du déficit hydrique les problèmes de froid rencontrés sur plusieurs secteurs. Nous défendons le dossier face à l’administration qui se range souvent derrière des cartes et des relevés.
Alors justement, qu’est-ce que peuvent faire la FDSEA et les JA dans ce dossier ?
G.G. : Comme je l’ai dit, le dossier est instruit et présenté par l’administration auprès du Ministère. Le syndicalisme et notamment la FDSEA et les JA, comme la Chambre d’Agriculture, sont présents sur le plan départemental lors des enquêtes de terrain et du Comité départemental. Pour la FDSEA, Jean-Michel Durand a fait le tour des cantons avec la commission. On est là pour donner notre avis et argumenter afin que la réalité du terrain soit bien prise en compte. Par la suite, nous envoyons un argumentaire dûment renseigné à la FNSEA, qui elle, siège au Comité national pour défendre les dossiers départementaux.
Je tiens également à apporter quelques précisions pour bien faire comprendre aux agriculteurs comment tout cela se passe. Outre les dossiers départementaux, le Comité national se base sur des données théoriques recueillies à partir de photos satellites, de relevés hydriques et de production de biomasse. Ces données nationales servent de base ; elles sont étudiées et comparées avec les chiffres des dossiers régionaux.
Et pour avoir connu d’autres périodes de sécheresse et donc défendu d’autres dossiers calamités agricoles, je peux vous dire qu’ils se sont largement complexifiés. Ils sont de plus en plus techniques. Néanmoins, comme toujours, la FDSEA et les JA travaillent d’arrache-pied pour défendre le dossier Haute-Loire même si c’est difficile compte tenu des différences importantes d’un secteur à l’autre et des données climatiques de ce mois de juillet. Par ailleurs du fait qu’un très grand nombre de départements français est concerné et que l’argent public ne coule pas à flot, nous devons tout faire pour défendre les intérêts des agriculteurs altiligériens…».
Toujours dans le cadre de la sécheresse mais sur un autre plan, la FDSEA et les JA se sont lancés dans une opération de commande de paille d’envergure…
G.G. : Oui les premiers camions sont arrivés depuis déjà quelques semaines. Plus de 1000 tonnes de paille en provenance du sud sont aujourd’hui livrées. Reste maintenant à acheminer la paille qui vient de la Marne. Une organisation se met en place avec la SNCF (voir encadré ci-dessus) et même si c’est loin d’être simple, la solution par le train est indispensable face à un manque de disponibilité de transports routiers. Ces derniers continuent de faire des livraisons, mais le trafic devrait s’accélérer en septembre-octobre. Globalement l’opération se passe bien. Je sais que des problèmes de qualité sont à déplorer sur quelques livraisons. Les agriculteurs concernés sont en contact avec la FDSEA. Un responsable local se rendra sur chacune des exploitations afin de proposer une solution.
La logistique est en marche et toutes les commandes devraient être honorées d’ici Toussaint.
Commandes
4200 tonnes devraient arriver par train
La FDSEA et les JA affichent leur volonté de faire venir 60 à 70 % de leur commande de paille par voie ferrée. Même si tout n’est pas encore complètement finalisé, des accords ont été passés avec la SNCF. Ainsi deux gares de Haute-Loire, Arvant et Brioude, accueilleront les convois de paille qui seront ensuite partagés avec le département du Cantal qui lui n’a pas de gare adaptée.
Selon nos informations du moment, à partir du 8 août, il devrait arriver sur ces gares, 2 trains par semaine et ce pendant 10 semaines d’affilé. Ces trains de 30 wagons et 600 m de long transporteront environ 420 tonnes.
Si tout se passe bien, la Haute-Loire pourrait voir arriver 4200 tonnes de paille par le réseau ferrovière ; le reste, à savoir quelques 1800 tonnes, prendra la route. Pour des raisons évidentes de coûts, c’est l’Est du département qui devrait être servi par des transporteurs routiers.
Pour quitter les gares et rejoindre les exploitations, la Fédération a mis en place une logistique interne qui s’appuie sur son réseau à savoir les présidents de syndicats locaux. Les exploitants qui ont passé commande seront avertis en temps et en heure par leur président de syndicat pour connaître les détails de leur livraison. Si les trajets les plus courts entre la gare et les exploitations pourront se faire en tracteurs, des transporteurs seront sollicités pour les secteurs plus éloignés.