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Faux semis contre glyphosate, le match est ouvert en Limagne

La gestion des adventices à l’inter-culture est au cœur des interrogations des professionnels agricoles puydômois.

Déchaumeurs, vibroculteurs, herses… Pas moins de sept outils ont été passés au crible lors de la journée du 18 septembre à Culhat.
Déchaumeurs, vibroculteurs, herses… Pas moins de sept outils ont été passés au crible lors de la journée du 18 septembre à Culhat.
© Mélodie Comte

La question est sur toutes les lèvres depuis plusieurs mois, comment se passer de glyphosate ? Depuis l’annonce du gouvernement d’interdire l’utilisation de la molécule d’ici trois ans, les acteurs agricoles sont en effervescence. Le 18 septembre dernier, la FD Cuma conjointement avec la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme organisaient une journée de démonstration de gestion des adventices en inter-culture. Sept matériels, plus ou moins innovants, ont été testés en conditions réelles à Culhat.

Conditions extrêmes


Malgré une chaleur écrasante et un sol très sec, les démonstrations de matériels ont tenu leurs promesses. Cover-crop, déchaumeur à disque indépendant, vibroculteur, néo-déchaumeur Rau-Polymag et Horsh-Terrano (dents et disques), herse de déchaumage et herse écomulch ont été testés sur une parcelle avec un précédant blé. L’objectif de la journée pour Alban Mialon, conseiller agronomie à la Chambre d’agriculture, est de «montrer aux agriculteurs une alternative possible à l’utilisation systématique du glyphosate en inter-culture». La technique du faux semis consiste à détruire les adventices avant leur montée en graine et donc à épuiser le stock de graines sur la durée. L’agronome l’assure, «il est possible de réduire de 40% la levée des adventices avec un faux-semis et de 70% avec trois passages». La technique n’est pas récente. Les Cuma de Bord de Limagne, des Domaines Réunis ou encore de Four à Chaux ont d’ailleurs investi depuis longtemps dans ces matériels travaillant le sol de façon superficielle. Nombre d’agriculteurs du département sont également propriétaires de déchaumeurs et autres outils. Ce jour-là, ce sont donc davantage les résultats économiques qui intéressent la cinquantaine de cultivateurs ayant fait le déplacement.

Résultats économiques


Charles-Henri Layat, animateur à la FD Cuma, a chiffré pour chaque outil le coût de l’intervention (achat du matériel en commun, tracteur, carburant et main d’œuvre). Sur le Cover-crop de 4 mètres, le coût à l’hectare est de 30€ et le temps de travail de 0,5 heure. Pour le déchaumeur à disques indépendants de 3 mètres, il faut débourser 26€/ha et compter 0,5 h/ha.
Avec un vibroculteur de 5,5 mètres, équipé d’un rouleau, le coût est de 15€/ha et le temps de travail de 0,25 h/ha. Les néo-déchaumeurs Rau-Polymag et Horsh-Terrano sont respectivement à 23€/ha et 33€/ha pour tous deux 0,5 h/ha. Enfin, les herses de déchaumages (12 mètres) et écomulch (6 mètres) reviennent à 5€/ha et 8€/ha pour une durée de travail allant de 5 à 10 minutes par hectare. «En comparaison, un passage de glyphosate à 2,5 L/ha revient à 32€/ha» précise l’animateur.
Devant ces chiffres, Pascal Robillon, l’agriculteur accueillant la manifestation, est plus que perplexe. Eleveur laitier et producteur de céréales, il avoue utiliser systématiquement le glyphosate. «Non pas que j’apprécie d’employer de la chimie précise-t-il, c’est avant tout pour une question de temps». «Entre les vaches et les champs, nous avons toujours quelque chose à faire. Le faux semis c’est bien mais ça demande beaucoup de temps puisqu’il faut plusieurs passages». L’agriculteur l’avoue, si le glyphosate venait à être interdit, la structure de son exploitation changerait «par la force des choses» et «ce ne sont pas les champs qu’on arrêtera».

Mélodie Comte

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