Aller au contenu principal

Faire preuve de volonté

Lundi 15 avril, la commission chasse de la Fnsea du Puy-de-Dôme s’est réunie pour trouver des solutions et enfin atteindre un seuil « acceptable » de dégâts de gibiers.

Des dégâts de gibiers récurrents et qui s’aggravent sur le département avec de nouveaux secteurs subissant des dégâts, comme le Cézallier. Sur la photo des dégâts de sangliers à Mazayes.
Des dégâts de gibiers récurrents et qui s’aggravent sur le département avec de nouveaux secteurs subissant des dégâts, comme le Cézallier. Sur la photo des dégâts de sangliers à Mazayes.
© Mélodie Comte

À la demande de la Fnsea et des JA, la Préfète se rendra lundi 29 avril, à 14h30, sur la commune de Mazayes pour constater l’ampleur des dégâts causés par les sangliers. L’édition de l’Auvergne Agricole du 25 mars 2019 faisait état de 25 hectares complètement détruits pour une seule et même exploitation sur cette commune. « Nous invitons la profession à se joindre au rendez-vous pour faire écho des situations vécues dans les différents secteurs », convie Didier Imbert, lui-même chasseur et agriculteur à Clerlande.
Intolérables pour les exploitants tant ils prennent des proportions importantes, les dégâts se cumulent aux difficultés climatiques et sanitaires. « Lorsque j’ai eu mon collègue au téléphone, j’ai vraiment ressenti de la détresse, pour la perte fourragère causée, mais aussi les aspects sanitaires et le prix du lait, qui peut être aussi impacté par la présence de butyriques », explique Didier Egoux, délégué local Fnsea 63 sur Pontgibaud. En faisant le tour de table, le constat est identique : les populations de gibiers augmentent et si la pression de la chasse est suffisante, les dégâts sont limités mais ce n’est pas le cas partout. « On ne peut pas tolérer une vingtaine d’hectares de détruits dans les jours qui précèdent la fermeture de la chasse ! » s’exclame Christophe Saby, agriculteur et président d’une société de chasse. Eric Garde, délégué local d’Arlanc, constate que des exploitants arrêtent le maïs uniquement à cause des dégâts répétés, « c’est inadmissible », déplore-t-il. Si tous s’accordent à dire qu’il faut privilégier le dialogue et les compromis pour que le loisir de la chasse s’entende avec l’activité de production agricole, ils sont aussi prêts se mobiliser pour que les sociétés fassent vraiment preuve d’une volonté de régulation des populations. Selon eux, c’est là que le bât blesse : « Nous sommes désormais dans une mode du no kill, les chasseurs font travailler les chiens, courir les sangliers sans faire baisser les populations », concluent les participants.


En plaine, les ragondins font des dégâts !


En plaine, les dégâts sont liés davantage au petit gibier tels que corvidés, palombes, mais aussi ragondins. La problématique des corbeaux n’est pas traitée par la chasse et ils déplorent également des incivilités « les vols ou écrasement de cages de piégeage, leurs ouvertures… », pénibles à supporter. Aussi, les ragondins, de plus en plus présents détruisent les berges et fossés, « je n’ose plus passer près des fossés avec une moissonneuse, je laisse 5 ou 6 rangs pour ne pas abîmer mon matériel » explique Rémy Petoton, agriculteur à Saint-Rémy-de-Chargnat. « Qui paiera la réfection des berges lorsque celles-ci seront détruites ? », s’interroge Didier Imbert.
La commission n’est pas résignée pour autant, une dizaine de solutions a été établie et sera proposée à la Préfète le 29 avril pour plus de régulation, mais aussi une meilleure connaissance des populations et une implication de la profession dans les commissions et sociétés de chasse.


Adeline Javion

 

À noter
Lundi 29 avril à 14h30 à Mazayes, Madame la Préfète se rendra sur une exploitation pour constater l’ampleur des dégâts de gibier.

Les plus lus

Nicolas Peny (au centre) a ouvert les portes de son exploitation aux agents de l'OFB en formation.
Les agents de l'OFB ont désormais l'obligation de se former à la découverte de l'agriculture

Une quinzaine d'agents de l'OFB AuRA a suivi une formation de trois jours pour en apprendre davantage sur le monde agricole,…

Deux hommes et une femme devant le panneau de l'hostellerie
La famille Rouchet redonne vie à Curebourse

Bien implantés à Aurillac, Mickaël et Audrey Rouchet ont racheté l’hostellerie Saint-Clément, avec l’ambition d’y accueillir…

Une attaque de loup sur brebis et agneau, le 24 octobre dernier à la Tour d’Auvergne, a été confirmée par l’OFB
Une première attaque de loup dans le Puy-de-Dôme

En octobre, 4 nouveaux signalements de constats de prédation avec suspicion de loup ont fait l'objet d'expertise par le…

Des personnes regardent l'agricultrice donner à manger à ses vaches
Diversification, le plaisir de faire visiter sa ferme

Quelles sont les motivations d’Alexandra Berthon à faire visiter sa ferme ? Tel était le sujet d’une visite au Gaec du Mont…

vue aérienne de terres agricoles
Fermages 2025, l’évolution des méthodes de calcul

Propriétaires bailleurs et fermiers doivent redoubler d’attention : le calcul des fermages évolue. Longtemps limité à l’…

Deux nouvelles attaques de loup dans le Puy-de-Dôme, une troisième en cours d'analyse

Alors que le département accusait une seule attaque où la responsabilité du loup n'est pas écartée, deux autres viennent s'…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière