Prix du lait : la guerre des prix
« Faire pression pour ne pas finir pressé »
Prix du lait : la guerre des prix
Les producteurs de lait ne veulent pas faire les frais de la guerre des prix que mènent actuellement les entreprises. Explications avec Yannick Fialip, président de la section régionale laitière.
Pour Yannick Fialip, président de la section régionale laitière l’attitude des entreprises n’est pas de nature à pérenniser l’avenir de la filière, bien au contraire.
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Auvergne Agricole
Le prix du lait payé au producteur est à nouveau ébranlé. Comment expliquer cette situation ?
Yannick Fialip : Au printemps, nous avons signé un accord interprofessionnel sur le prix du lait à la fois au niveau national et régional. Force est de constater qu’aujourd’hui certaines coopératives et groupes privés ne le respectent plus, en payant le lait en dessous du prix fixé, sans qu’aucune raison économique le justifie.
Yannick Fialip : Au printemps, nous avons signé un accord interprofessionnel sur le prix du lait à la fois au niveau national et régional. Force est de constater qu’aujourd’hui certaines coopératives et groupes privés ne le respectent plus, en payant le lait en dessous du prix fixé, sans qu’aucune raison économique le justifie.
Et pourtant certaines entreprises mettent en avant la nécessaire restructuration…
Y.F : Les raisons plus ou moins frauduleuses sont avant tout celles de la compétitivité. Leur seul objectif est d’augmenter leur marge en payant le lait moins cher au producteur. Elles se font ouvertement de l’argent sur leur dos. Quant aux restructurations, les entreprises sont très frileuses à des rapprochements ou à des partenariats pour améliorer la rémunération des éleveurs.
Quelles conséquences peuvent engendrer le non respect de l’accord interprofessionnel ?
Y.F : A terme, ces entreprises là ne seront plus crédibles dans les négociations. Quand on tombe d’accord sur un prix, il va de soit que l’on doit l’appliquer. D’autant plus quand à la base ce prix est déjà très faible. En le baissant encore plus, les entreprises méprisent davantage le travail des producteurs.
Qu’envisagez vous pour enrayer cette spirale du « moins disant » ?
Y.F : Nous allons demander à chaque producteur d’entreprendre auprès de son entreprise une démarche d’explication sur la baisse du prix du lait. Dans ce cadre là, il nous paraîtrait normal que chaque producteur réclame le remboursement des prélèvements financiers faits par ces entreprises. Si la situation continue, les représentants des producteurs n’auront qu’à constater qu’il n’y a plus d’accord interprofessionnel sur les prix national et régional.
Avec des risques pour la filière…
Y.F : En poursuivant les baisses de prix, les entreprises porteraient une grosse responsabilité quant à l’avenir de la filière laitière de notre région. La seule logique qui consiste à faire baisser le prix du lait à la production nous semble une logique suicidaire. Elle ne vise qu’à renforcer la marge des entreprises et des centrales d’achat sur le dos des producteurs sans baisse de prix à la consommation.
Propos recueillis par Sophie Giraud