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Face à la « volatilité » du prix du sucre, la CGB se montre prudente

Réunie en assemblée générale, la CGB (betteraviers, FNSEA) a appelé à la maîtrise des surfaces de betteraves en 2024. Pour le syndicat, il s'agit de s'assurer de la stabilité des cours, alors que les importations ukrainiennes mais aussi les défis liés à la jaunisse inquiètent la profession.

Réunie en assemblée générale, la CGB (betteraviers, FNSEA) a appelé à la maîtrise des surfaces de betteraves en 2024. Pour le syndicat, il s'agit de s'assurer de la stabilité des cours, alors que les importations ukrainiennes mais aussi les défis liés à la jaunisse inquiètent la profession.
Réunie en assemblée générale, la CGB (betteraviers, FNSEA) a appelé à la maîtrise des surfaces de betteraves en 2024. Pour le syndicat, il s'agit de s'assurer de la stabilité des cours, alors que les importations ukrainiennes mais aussi les défis liés à la jaunisse inquiètent la profession.
© JC Gutner

Alors que le cours du sucre a connu un « brutal décrochage », le vice-président de la CGB (betteraviers, FNSEA) et président de la CGB Aisne, Guillaume Gandon, a déclaré « observer le marché mondial avec attention », à l'occasion de l'assemblée générale de la CGB le 7 décembre. Et d'ajouter qu'il est nécessaire de « s'assurer que le marché du sucre soit le moins volatil possible ». Or, selon Olivier Crassard, analyste de marché pour le négociant Sucden, le marché du sucre « se caractérise par sa volatilité ». Olivier Crassard explique notamment ce récent décrochage par la décision du gouvernement indien, qui « s'était engagé à faire de l'éthanol, mais ayant en tête le problème de sécurité alimentaire sur son propre marché, a annoncé la cessation immédiate de production d'éthanol ».
De son côté, Nicolas Rialland, directeur général de la CGB, estime que, « aujourd'hui, rien ne garantit le prix des betteraves qui seront semées à l'avenir ». Lors de sa conférence de presse annuelle le 28 novembre, le syndicat betteravier avait annoncé en conférence de presse une rémunération de la betterave pour la campagne 2023-2024 autour de 55 EUR la tonne. « C'est une bonne nouvelle car nos coûts de production ont très fortement augmenté ces dernières années », avait souligné Franck Sander, président du syndicat des betteraviers. Et d'ajouter qu'à moins de « 35 EUR par tonne, la betterave n'est plus rentable, alors qu'il y a quatre ans le point d'équilibre était à 25 EUR par tonne ».

ECLAIRAGE L'institut de relations internationales et stratégiques s'est récemment penché, dans un livre paru en 2023, sur « la géopolitique du sucre ». Et questionne, à travers ses deux auteurs, Sébastien Abis et Thierry Pouch, le futur de la filière française de production sucrière.

La filière sucrière en questions : quel(s) futur(s) l'attend ?

Issu principalement de la canne, ce produit de large consommation s'obtient également grâce à la betterave sucrière, une culture-clé en Europe. Or, depuis la fin des quotas sucriers européens en 2017, cette filière traverse une époque mouvementée. Aux fluctuations des prix s'ajoutent des incertitudes réglementaires, industrielles et agricoles. La France, pleinement concernée par ces dynamiques, saura-t-elle préserver ce secteur, alors que ses objectifs de souveraineté sont actuellement redéfinis ?
L'ouvrage entend plus largement questionner le devenir d'une filière, de l'amont avec la production de betteraves, à l'aval avec les industries sucrières, au moment où la France s'interroge sur les contours de sa puissance agricole, tandis que certains pays, comme le Brésil, l'Inde ou la Russie, placent le sucre au centre de leurs ambitions. Quels pourraient alors être les futurs de la betterave dans les territoires français et européens ? Serions-nous cohérents à vouloir arracher la betterave de nos champs ? Ne serait-ce pas plutôt responsable d'en planter durablement ? Selon les auteurs, « le sucre est un produit fortement internationalisé : 40 % de la production mondiale est mise sur le marché alors que les exportations de blé représentent 25 %, et le riz 7 à 8 % ».
Sébastien Abis est directeur du Club Demeter et chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Il est également enseignant à l'Université catholique de Lille et à Junia, ainsi que chroniqueur et conférencier. Thierry Pouch est économiste, chef du service études économiques et prospective aux chambres d'agriculture France, chercheur associé au laboratoire Regards de l'université de Reims Champagne-Ardenne et membre de l'académie d'agriculture de France.
C'est le deuxième ouvrage que Sébastien Abis et Thierry Pouch publient ensemble, après s'être penchés sur la question de l'agriculture et de la mondialisation en 2013 (paru aux éditions Presses de Science Po). Si la question du sucre peut sembler anecdotique, les chercheurs rappellent que dans un moment de bouleversement tant climatique que géopolitique, le sucre n'est pas anodin. Ce dernier, dont la demande ne cesse de croître, n'échappe pas aux enjeux actuels, tant politiques, qu'économiques que de souveraineté alimentaire. Comme le rappellent les auteurs, « l'agriculture et l'alimentation sont au centre des relations internationales et des enjeux stratégiques contemporains. Il est dans l'intérêt de l'Europe et de la France de maintenir ces questions en haut de l'agenda politique ».

Géopolitique du sucre : La filière française face à ses futurs, par Sébastien Abis, Thierry Pouch, 14 EUR, Iris éditions, 154 pages, paru en novembre 2023.

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