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Face à de nouveaux enjeux, une invitation à habiter sans s’étaler

La question de la densification de l’habitat est posée par le CAUE, Cantal ingénierie et territoires, l’office public de l’habitat...Une journée de réflexion était lancée jeudi 24octobre.

À Saint-Mamet, l’éco-quartier est en lien direct avec la nature, tout en inventant une forme d’habitat avec une moindre emprise au sol. Recentrer le bourg là où se développent déjà de nouveaux services, tout en valorisant le patrimoine existant, un pari engagé à Polminhac.
À Saint-Mamet, l’éco-quartier est en lien direct avec la nature, tout en inventant une forme d’habitat avec une moindre emprise au sol. Recentrer le bourg là où se développent déjà de nouveaux services, tout en valorisant le patrimoine existant, un pari engagé à Polminhac.
© Agence Estival & Atelier Site-architecture

Et  si on s’inspirait des centres anciens de nos villages ? Là où les maisons mitoyennes donnent sur l’espace public et s’ouvrent, à l’arrière, sur un jardin privatif. La densité y est forte ; la vie sociale aussi. Pour sortir d’un modèle de lotissements, souvent périphériques où plus personne ne se connaît derrière ses haies, deux solutions s’offrent aux élus en charge de l’urbanisme : redynamiser des centres bourgs anciens, ou bien recentrer le cœur du bourg sur des zones plus neuves, là où des lotissements sont déjà construits ou en cours. Voilà une petite partie des thèmes abordés jeudi 24 octobre dans l’atrium de l’Hôtel du Département, lors de la journée “Habiter sans s’étaler”, programmée par le CAUE, Cantal ingénierie et territoires et Cantal habitat(1). Non seulement le nouveau modèle évoqué a un intérêt social évident, en limitant l’individualisation de la société, mais aussi économique pour les commerces de proximité, dynamique pour les collectivités qui cherchent à maintenir leurs services.

Stop à l’étalement

En outre, recentrer l’habitat, c’est aussi maîtriser l’emprise sur les terres agricoles et... faire  des économies en limitant les coûts induits : moins de réseaux à construire pour le contribuable, moins de déplacements pour les familles, etc. “Si on persiste à fonctionner avec des parcelles de 800 à
1 000 m2, il va falloir continuer à étaler l’urbanisme (...) alors qu’on voit bien que les gens en ont très très peu l’usage, ça les empoisonne plus qu’autre chose, ils passent leur temps à tondre... Ce n’est qu’un espace de représentation ou d’usage ponctuel ; un gamin va y jouer au ballon 10 min, mais peut-être aurait-il préféré retrouver ses copains sur un vrai terrain de foot.” Voilà l’analyse sans filtre de Benoît Garnero, paysagiste et élu. Il témoigne dans une séquence vidéo, choisie pour engager la discussion avec les élus, les architectes, les bailleurs sociaux... Extraite du film de Yann Sinic “Un monde pour soi”, l’extrait s’appelle “Habitat Tupperware”, en référence au côté hermétique des célèbres boîtes alimentaires. Certaines communes du Cantal se sont penchées sur le sujet et ont présenté leurs travaux ou leurs projets au cours de tables rondes.

Réinventer une centralité

D’abord était abordée la question “Quelle centralité à inventer pour nos villages ?” avec pour exemple l’aménagement du centre-bourg de Polminhac : déplacement des services à l’écart de la RN 122, afin de créer du lien autour de l’école. Une sorte de glissement du centre vers une partie basse, favorisée par des acquisitions foncières déjà réalisées pour abriter des services (réalisation d’un réseau de chaleur, création d’une garderie, d’un gîte de groupe, déménagement envisagé de la mairie...). Pour le maire Jean-Louis Robert et son adjointe Marie-Noëlle Moulier, il s’agit de retrouver une déambulation facilitée par des déplacements doux que la route nationale, par sa circulation et le stationnement difficile, ne permet pas. C’est aussi d’une certaine manière inclure au cœur du bourg les lotissements déjà existants et qui se trouvent aujourd’hui un peu loin du centre actuel.
Cette même réflexion est valable pour Vézac, commune pour laquelle le maire, Jean-Luc Lentier, ne veut plus “agir au coup par coup”, mais s’engage dans une “stratégie d’aménagement à long terme”.  Celle-ci est lancée par la création d’un pôle  inter-generationnel, d’un foyer de vie et de nouveaux commerces qui rejoignent une zone relativement neuve, où est déjà implantée une supérette. L’objectif est bien de regrouper autour d’une nouvelle place les services (médecins, pharmacie...), les commerces existants et nouveaux et l’habitat (logements en construction). Les projets peuvent parfois évoluer en fonction de l’environnement et de sa protection.

L’environnement pour atout

“Comment composer avec le paysage pour un habitat attractif ?”, était le thème de la seconde table ronde. À Saint-Mamet-la-Salvetat, le maire Éric Février explique être parti de la valorisation d’une zone humide pour penser ses projets : déplacement de l’école à proximité, création d’un éco-quartier, de jardins partagés... À Montmurat, petite commune aux conditions topographiques particulières (bourg escarpé avec vue à 360°), Patrick Le Ray voudrait voir la loi Montagne, qui durcit les conditions d’urbanisme, s’adapter à ce contexte particulier. D’autant que son projet de “quartier durable à haute qualité environnementale et paysagère” tient compte du classement Natura 2000 de parcelles.    

(1) Le Conseil en architecture, urbanisme et environnement est présidé par Stéphane Briant, le CIT par Bruno Faure et l’office de l’habitat par Jean-Antoine Moins.

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