Aller au contenu principal

Face aux crises, les grandes exploitations multispécialisées

Quelle qu’en soit l’origine, les crises agricoles, alimentées par la libéralisation des marchés, menacent l’Europe et la France. Dans ce contexte d’instabilité économique, les experts s’interrogent sur un modèle d’exploitation agricole mieux capable de résister aux aléas.

Les grandes exploitations multispécialisées ont au moins trois ateliers, la multispécialisation peut constituer un véritable outil de compétitivité limitant les coûts de production.
Les grandes exploitations multispécialisées ont au moins trois ateliers, la multispécialisation peut constituer un véritable outil de compétitivité limitant les coûts de production.
© Sophie Bourgeois

Les conclusions d’une étude de FranceAgriMer et d’Agreste laissent penser que les exploitations de grandes tailles, avec plusieurs ateliers, seraient plus résistantes face à la volatilité des marchés. Conclure que ce modèle sera la norme est hâtif. Mais la question mérite d’être posée. « Trouver des solutions dans la structure des exploitations, c’est une nécessité dans une période où l’intervention publique tend à diminuer et où la régulation des marchés ne semble plus une option », estime Patrick Aigrain, cosignataire de l’étude. Partant de l’idée que les risques diminuent lorsque tous les œufs ne sont pas dans le même panier, les experts* ont émis l’hypothèse que le modèle des grandes exploitations avec plusieurs ateliers, en productions animales ou végétales, voire une combinaison des deux pouvait « constituer un mode d’adaptation à ce contexte d’instabilité endémique ». Leur étude est allée vérifier dans l’histoire récente si ce type d’exploitation s’est révélé plus résistant que les autres entre 2000 et 2010. Les observations semblent confirmer leur hypothèse. Ces exploitations, bien qu’encore minoritaires en nombre, ont plus que d’autres tenu face aux crises. Elles se sont même développées.
Les grandes exploitations multispécialisées ont mieux résisté
Entre 2000 et 2010, le nombre d’exploitations agricoles a chuté de 26 %. Seules les exploitations ayant une production brute standard (PBS) supérieure à 100 000 euros ont vu leur nombre augmenter. Il y a un lien fort entre la taille de l’exploitation et sa résilience (ndlr : résistance aux aléas). Les exploitations sans atelier visible ont perdu la moitié de leur effectif, elles étaient toutes caractérisées par une PBS inférieure à 25 000 euros. La plus forte progression concerne les exploitations dont la PBS est supérieure à 250 000 euros. Forts du constat que les très grandes exploitations multispécialisées n’ont pas seulement résisté mais qu’elles ont même connu une forte progression ces dernières années, les signataires de l’étude ont décidé de placer leur loupe sur cette catégorie d’exploitations agricoles définie comme « associant au moins trois ateliers et présentant en 2010 une PBS d’au moins 200 000 euros ». En 2010, près de 70 000 exploitations ont une PBS de plus de 200 00 euros, soit 14 % des exploitations. Selon le classement par Otex, elles se répartissent entre productions animales (51 %) et autres, dont les productions végétales (49 %). Sur ces 70 000 exploitations, 12 057 combinent au moins trois ateliers. La répartition sur ce panel est toute autre : 94 % de ces exploitations sont associées aux productions animales. Plusieurs causes peuvent expliquer ce phénomène. Les crises à répétition qui ont touché l’élevage ont pu inciter les producteurs à diversifier leurs activités et à diminuer les coûts de production (avec la mise en place d’un atelier fourrager par exemple).

La suite dans le Réveil Lozère, page 9, édition du 22 décembre 2016, numéro 1389.

Les plus lus

Pour les producteurs de lait, l'interprofession doit être une instance de dialogue  sur tous les sujets.
« Les industriels veulent-ils encore faire tourner leur usine avec du lait français ? »

Après la démission du président du Cniel, et alors que les producteurs de la zone Alpes Massif central alertaient depuis…

Deux hommes et une femme devant le panneau de l'hostellerie
La famille Rouchet redonne vie à Curebourse

Bien implantés à Aurillac, Mickaël et Audrey Rouchet ont racheté l’hostellerie Saint-Clément, avec l’ambition d’y accueillir…

Une attaque de loup sur brebis et agneau, le 24 octobre dernier à la Tour d’Auvergne, a été confirmée par l’OFB
Une première attaque de loup dans le Puy-de-Dôme

En octobre, 4 nouveaux signalements de constats de prédation avec suspicion de loup ont fait l'objet d'expertise par le…

Les coupures de journaux de 1983
20 octobre 1983 : quand la tondue de Saint-Flour sortait de l'ombre

Le film, “La recluse de Saint-Flour, contre-enquête” revient sur l’affaire Esther Albouy. 
Il déroule l’existence de “…

L'alimentation animale, la clé de performance productive des animaux

Une alimentation adaptée et une gestion optimisée des fourrages participent à garantir les performances du troupeau laitier et…

En présence d’Emmanuel Ferrand, conseiller régional, délégué au fonds Feader, Ludivine et Pierre Lot ont présenté leur exploitation agricole.
Garantir des prêts à l'installation en agriculture, c'est possible en Auvergne-Rhône-Alpes

Ludivine Lot s'est installée aux côtés de son conjoint, Pierre au Breuil dans l'Allier grâce notamment au fonds de garantie…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière