Calamités agricoles
Evaluation sécheresse enclenchée sur le terrain
Après un été de sécheresse et de chaleurs inédites, l'heure est à l'évaluation des pertes sur les prairies et fourrages avant une éventuelle indemnisation du régime des calamités agricoles.
Après un été de sécheresse et de chaleurs inédites, l'heure est à l'évaluation des pertes sur les prairies et fourrages avant une éventuelle indemnisation du régime des calamités agricoles.
Entre le 5 et le 12 août, la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme a organisé deux visites de terrain avec les agriculteurs et le représentant de la DDT afin de commencer à évaluer l'entendue des pertes fourragères consécutives à la sécheresse et aux fortes chaleurs qui se sont abattues cet été sur le département.
Dans les secteurs d'Ambert et de Thiers, les dégradations sur les prairies sont indiscutables et les conséquences impactantes pour les exploitants. "C'est encore trop tôt pour évaluer les dégâts qui varient selon les secteurs et les exploitations, mais la perte de récolte est bien réelle partout " constate Sabine Tholoniat, secrétaire de la Chambre d'agriculture, présidente de la Fnsea 63. "C'est une double peine pour les exploitants car cette perte intervient dans un contexte de hausse des charges qui fragilise davantage leurs trésoreries et donc leurs capacités à acheter du fourrage demain ". Dans le cadre de cette tournée sécheresse, la profession a donc demandé au représentant de l'Administration de prendre en compte les dégradations et les pertes constatées, et de les intégrer dans l'indemnisation issue du régime des calamités agricoles (régime mobilisé par le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, en date du 22 août- lire p.06- NDLR).
Incertitude sur l'indemnisation
Impossible pour le moment de se prononcer sur le niveau d'indemnisation qui sera octroyé, "il faut pour cela attendre le bilan fourrager qui sera réalisé au plan national ; c'est lui qui conditionne la fixation des indemnisations définies au plan national" précise Sabine Tholoniat. Mais l'élue de la Chambre insiste sur la nécessité d'une indemnisation à la hauteur des difficultés "car sinon on va tout droit vers la décapitalisation des cheptels. Le risque est énorme, car si des mères sont vendues aujourd'hui, c'est la prodution de demain qui est atteinte et des filières entières qui sont fragilisées".
Les pluies de ces derniers jours ont certes amélioré la situation dans certains secteurs, mais elles ne compenseront jamais les pertes enregistrées. Sabine Tholoniat souhaite que ce nouvel épisode de sécheresse et de chaleur cumulées suscite une prise de conscience sérieuse sur la gestion de l'eau. "On ne peut pas continuer comme ça ! Certes, tous les hectares ne sont pas irrigables mais si nous avions des barrages conséquents nous pourrions sécuriser des surfaces pour l'agriculture et aussi pour les autres usages, notamment l'eau potable".