Étangs de Marfon : la qualité… à la source
En parallèle d’un cheptel salers, le Gaec des Étangs de Marfon (Polminhac, Cantal) élève des truites qu’on peut venir pêcher, mais dont les filets tranchés saumonés sont aussi prisés des restaurateurs.
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Au plus glacial des petits matins d’hiver comme au cœur de la fournaise des épisodes caniculaires, sa température est invariable, immuable : 11°C. Une thermie qui, associée à un débit lui aussi globalement stable et à une qualité exceptionnelle, fait de la source de Marfon une véritable bénédiction sur ce versant de la vallée de la Cère. En premier lieu pour les habitants du petit hameau situé à quelques encablures de Polminhac qui, au milieu du siècle dernier, se sont rassemblés en Asa, association syndicale autorisée, ont investi collectivement dans un château d’eau et dans des conduites permettant de raccorder chaque foyer en eau potable moyennant une cotisation annuelle de 100 € pour une consommation illimitée. « On est l’une des rares et dernières Asa à gérer l’eau, un village d’irréductibles », sourit Jean-Philippe Tourde, précisant que cette eau de source répond à toutes les analyses et normes requises par l’ARS.
11°C toute l’année
Pour cet éleveur salers installé en 1994, si elle n’est pas une fontaine de jouvence, cette eau est en revanche une matière première inestimable pour le second atelier qu’il a développé avec Sylvie son épouse : la pisciculture de Marfon. « Sur l’exploitation, il y avait un étang naturel alimenté par la source et régulièrement, des gens demandaient à mes parents s’ils pouvaient venir y pêcher, raconte l’agriculteur. Ça leur a donné l’idée d’en faire une activité complémentaire aux salers ». Cinq bassins artificiels sont dès lors creusés donnant officiellement naissance aux Étangs de Marfon avec un double concept : celui d’une pisciculture et d’une activité de pêche ludique pour les familles.
Un Gaec aux multiples casquettes
Le Gaec des Étangs de Marfon fait vêler 110 mères salers (monte naturelle) en croisement charolais (75 %) avec des naissances étalées (octobre/novembre puis mars/avril). Les veaux sont destinés broutards à l’export (Italie) et l’ensemble des réformes sont engraissées. Le couple estive quasiment l’essentiel du cheptel fin mai sur plusieurs estives : vallée de l’Impradine sous le Puy Mary, plateau du Limon et Coptasa, « pour nous permettre de faire un minimum de foin dans la vallée », glissent les éleveurs qui parviennent ainsi à assurer leur autonomie fourragère*. Objectifs du couple : diminuer progressivement l’effectif à 100 vaches pour sécuriser le système et pouvoir se doter d’une stabulation moderne en lieu et place du bâtiment actuel où les animaux sont à l’attache.
* 140 ha de SAU avec les montagnes.