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Chambre d’agriculture de la Creuse
Equarrissage : des problèmes à ne pas laisser pourrir

L’assemblée consulaire a tenu séance la semaine dernière.

La tribune lors de la session avec notamment Didier Kholler, directeur départemental de l’agriculture (3e à partir de la gauche), Jean-Philippe Viollet (à sa gauche), président de la chambre, et Gilles Pivette, (à sa gauche) directeur de la chambre.
La tribune lors de la session avec notamment Didier Kholler, directeur départemental de l’agriculture (3e à partir de la gauche), Jean-Philippe Viollet (à sa gauche), président de la chambre, et Gilles Pivette, (à sa gauche) directeur de la chambre.
© D.R.

Après la séance, le 4 décembre au matin, le président de la chambre d’agriculture, Jean-Philippe Viollet, a fait un compte-rendu à la presse des dossiers abordés.

Il a tout d’abord fait un point sur le dossier de l'équarrissage. « L'Etat et les collectivités se désengagent, a rappelé Jean-Philippe Viollet. Nous avons bien protesté contre cela. Dans chaque département, la chambre d'agriculture doit assurer la collecte désormais. Il nous fallait fixer une taxe, dont le prix serait fixé soit au kilogramme, soit au forfait. Nous avons opté pour la deuxième solution » Là où ça coince, c’est que les agriculteurs, qui paient une taxe d'équarrissage à la chambre, ont fait état de nombreuses anomalies : « Certains cadavres ne sont pas ramassés en temps et en heure* (parfois jusqu'à cinq jours de retard). On imagine le malaise dans un village qui a un cadavre d'animal pendant plusieurs jour sur place, a décrit Jean-Philippe Viollet. Et puis, il y aussi les soucis rencontrés par ces éleveurs qui appellent la Saria pour faire enlever un animal, et qui découvrent qu'ils ne sont pas sur le fichier de l’entreprise ». La chambre a donc demandé à la préfecture d'organiser une réunion tripartite Chambre-Etat et Sifdda (Saria), la société qui s'occupe de l'équarrissage en Creuse, à Dun-le-Palestel. « Nous voudrions la mise en place d'un numéro de téléphone d'urgence » a annoncé Jean-Philippe Viollet.

Les autres dossiers

Les abattoirs

La Direction régionale de l’agriculture (Draf) a présenté un dossier sur les perspectives pour les abattoirs limousins. Sur ce sujet, l'Etat a une politique globale, qui dépasse le cadre régional. Et actuellement, une grande partie des animaux creusois ne sont pas abattus en région Limousin, mais partent notamment en Auvergne. Certains des neuf abattoirs présents sur le sol régional doivent être mis aux normes. « Des abattoirs sont en sous capacité », indique le rapport. Il propose notamment de « conforter ou augmenter les tonnages abattus, de promouvoir l'engraissement et l'abattage sur place, d'organiser la filière ovine avec la région Poitou-Charentes (voir notre édition du 20 novembre) ». Il propose aussi de « conserver les capacités d'abattage de Lubersac et de Saint-Yrieix », en Corrèze, « avec un projet d'outil neuf ». A ce sujet, le président de la chambre a paraphrasé Coluche : « Il ne faut pas que certains soient plus égaux que d'autres », expliquant qu'il souhaitait, tout comme le conseil général, la construction d'un abattoir en Creuse.

Le pôle économique

Le projet est porté par la chambre d'agriculture. Elle a convaincu, d'après son président, les autres chambres consulaires : une maison de l'économie pourrait voir le jour à Guéret, regroupant la chambre de Métiers et de l'artisanat, la chambre de commerce et d'industrie, et la chambre d'agriculture. Au plus tôt en 2011. L'idée est de s'installer dans de l'existant, de ne pas construire. A ce stade du projet, aucun lieu n'est encore acté (mais le siège du Crédit agricole, près du Carrefour Guéret, est une solution envisagée par certains élus).

L'intérêt pour la chambre d'agriculture, selon Jean-Philippe Viollet, c'est de « mutualiser les moyens. On pourrait imaginer des mises en commun de compétences pour gérer les questions des formalités (centre de formalités) des dossiers, ou pour l'apprentissage, par exemple. » Avec, comme but final annoncé, une augmentation de la qualité des services rendus aux agriculteurs. Ce projet émerge alors que la régionalisation doit bouleverser l'organisation des chambres. « Il faut un pôle économique fort en Creuse, pour éviter que tout ne parte à Limoges », affirme sans tourner autour du pot le président Viollet.

Assises du monde rural

Ces assises des territoires ruraux, chapeautées par Michel Mercier, ministre du développement rural et de l'aménagement du territoire, doivent déboucher sur de « nouvelles ambitions » pour ces territoires, sans être plus précis, notamment sur les moyens et les axes.

« Faites des propositions, mais elles ne doivent pas être agricolo-agricoles », ont demandé les représentants de l'Etat au président Viollet, dans le cadre de ces assises. Les élus paysans se sont donc attelés à ce délicat exercice, de contribuer à un débat, sans (trop) parler de ce pourquoi ils ont des compétences reconnues. Des propositions ont été remises aux représentants de l'Etat, à charge pour eux de les faire remonter à Paris. Voici les pistes de travail avancées : Favoriser l'émergence de projets (non aux freins administratifs) ; limiter la hausse des charges (viser l'autonomie, tant en eau, qu'alimentaire ou énergétique) ; maintenir les personnes âgées dans les territoires ; aider à l'installation des jeunes en campagne.

Taxes et transparence

La chambre va présenter à la population agricole les méthodes de financement des taxes sur le foncier agricole. « Nous allons y travailler. Et nous irons à Bonnat présenter les résultats ! », a annoncé Jean-Philippe Viollet, en référence à la réunion du mois dernier à Bonnat avec des agriculteurs FDSEA mécontents. Le président a affirmé que le prix payé à l'hectare en Creuse était le moins cher du Limousin. « Les taxes n'ont pas augmenté. Nous sommes encadrés par le ministère de l'agriculture. En 2010, celui-ci a décidé une hausse maximale de 1,5 %. Les chambres peuvent ensuite ajouter un surcoût exceptionnel… mais en tous les cas, c'est le préfet qui décide, à la fin ».

Etre transparent sur les actions des agents, voilà le but que se fixe Jean-Philippe Viollet. « Nous voulons détailler aux agriculteurs comment et pourquoi il y a tel ou tel tarif pour telle ou telle prestation de la chambre », a affirmé le président. Selon lui, il n’y aura pas de hausse des tarifs des prestations en 2010.

* L'entreprise chargée de ramasser les cadavres d'animaux est tenue de passer dans les trois jours suivant le signalement par l'éleveur.

La chambre en 2010

« La masse salariale a été contenue », explique Gilles Pivette, directeur de la chambre. Les dépenses se maintiennent. Le budget de la chambre sera de 6,5 millions d'euros en 2010. Elle compte 79 salariés équivalent temps-plein.

Les dépenses :
personnel : 66 % ; charges de fonctionnement : 27 % ; subventions : 7,1 %

Les recettes :
taxes : 37 % ; subventions (Europe, Etat, région, département) : 20 % ; prestations facturées et cotisations : 43 %.

Du fait du désengagement de l'Etat, la chambre est financée aux 4/5 par les agriculteurs. « C'est un progrés », selon le président Viollet, qui se souvient du temps où la proportion était inversée.

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