En vidéo > Action syndicale : Opération escargot avec une cinquantaine de tracteurs venus de l'Est du département
Une quarantaine de tracteurs venue de l'Est du département a rejoint le centre-ville d'Yssingeaux le 5 février. Objectif : rencontrer le président de la Région.
Vendredi 5 février au matin, les agriculteurs adhérents à la FDSEA et aux JA de l’Est du département ont organisé une opération escargot en tracteurs jusqu’à Yssingeaux. Ils sont partis à bord de leurs tracteurs (parfois équipés de remorques ou tonnes à lisier... vides) de Monistrol-sur-Loire, de Beauzac, de Retournac, de St Didier-en-Velay, d’Aurec-sur-Loire, de St-Pal-de-Mons..., entraînant derrière eux une dizaine de kilomètres d’embouteillage, pour rejoindre le centre ville d’Yssingeaux où ils comptaient rencontrer le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes et un représentant de la sous-préfecture.Cette mobilisation témoigne une fois de plus de la colère et du désespoir d’une profession qui déplore une baisse générale de ses prix à la production.
Prix : «c’est la catastrophe !»
«Aujourd’hui c’est la catastrophe au niveau des prix, que ce soit en viande ou en lait. On ne vit plus de notre métier. Il faut faire revenir du prix sur nos exploitations ; la grande distribution a joué le jeu (en consentant des hausses de prix à répercuter jusqu’aux producteurs), or les industries laitières n’ont pas répercuté ces hausses auprès des éleveurs laitiers. Le prix du lait baisse puisqu’au mois d’août on était à 32 centimes par litre de lait contre 27 centimes en ce moment» explique André Peyragrosse, agriculteur à Beauzac et délégué cantonal FDSEA.Du côté des Jeunes Agriculteurs, le président Anthony Fayolle a évoqué les cibles de cette action : «La situation est assez grave sur de nombreuses exploitations et la conjoncture de l’élevage en général n’est pas bonne. Nous sommes là pour alerter les pouvoirs publics, via notre rencontre avec le secrétaire général de la sous-préfecture, sur la situation difficile dans laquelle se trouvent les agriculteurs. Le ministre de l’agriculture doit réagir à l’échelle nationale, pour que l’on obtienne des actions concrètes au niveau des filières, mais aussi à l’échelle européenne, pour que l’on introduise de l’intervention. Dans un second temps, nous souhaitons rencontrer Laurent Wauquiez pour voir quel travail on peut mettre en route avec lui pour nous aider». Les agriculteurs attendent notamment de sa part l’organisation d’une table ronde entre producteurs, indutriels et grande distribution. «Notre président de région avait fait des promesses au cours de sa campagne électorale, un revenu décent pour les agriculteurs... Il faut à présent qu’il nous dise ce qu’il veut faire de l’agriculture de notre département» a indiqué André Peyragrosse.
Une visite d’exploitation en perspective
Une fois les tracteurs installés sur la place d’Yssingeaux, une délégation d’agriculteurs a été reçue par le secrétaire général de la sous-préfecture. Ce dernier a pris note de toutes les difficultés rencontrées par les agriculteurs et a confirmé l’intention de la sous-préfète, Agnès Chavanon, d’organiser, dans les jours qui viennent, une rencontre avec les agriculteurs sur une exploitation de l’Est du département.
Une table ronde en vue
Les agriculteurs ont également été reçus par le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez. Bien au fait des problèmes auxquels se trouve confrontée la profession agricole, ce dernier a répondu favorablement à la demande des agriculteurs en s’engageant à réunir autour d’une même table les agriculteurs, les distributeurs et les industriels.Laurent Wauquiez a détaillé les axes de travail engagés ou à engager sur le territoire régional : développer la présence des produits locaux au sein de la restauration collective (lycées, cantines administratives...), développer les marchés à l’exportation et faire remonter au niveau européen l’idée que la régulation des marchés agricoles est une nécessité. La région ayant en charge la gestion du second pilier de la PAC, Laurent Wauquiez a demandé aux agriculteurs de lui faire part des évolutions qui permettraient d’aller dans le sens d’une simplification administrative au bénéfice de la profession agricole.
Véronique Gruber