Élisabeth Borne prête à « expérimenter » avec les régions sur l'agriculture
La Première ministre veut créer des « régions pilotes » pour certaines politiques publiques, notamment en matière d'agriculture. L'annonce intervient alors que des discussions débutent entre la Rue de Varenne et les régions sur la gouvernance du parcours à l'installation, du portage du foncier, de la gestion de l'eau ou de la forêt.
Intervenant le 16 septembre au 18e congrès des Régions de France, à Vichy, la Première ministre Élisabeth Borne s'est dite ouverte à « expérimenter » de nouvelles politiques publiques avec les conseils régionaux, citant notamment l'agriculture. « Certaines régions m'ont déjà fait part de leur volonté de mener des expérimentations sur certaines politiques publiques, a-t-elle déclaré. J'y suis favorable et je souhaite que, dans les prochaines semaines, nous identifiions des régions pilotes pour innover dans certains domaines stratégiques comme la transition écologique, la réindustrialisation, la formation ou l'agriculture. » Interrogés par Agra presse, Matignon et Régions de France précisent que cette annonce n'avait pas été préparée en amont, et ne fait pas référence à des discussions préalables ou en cours entre les deux organisations. Charge donc aux ministères concernés d'y donner corps.
D'emblée, l'idée de « régions pilotes » fait écho à la demande, adressée de longue date par la région Bretagne, d'expérimenter sur son territoire la gestion complète des aides Pac. Après avoir échoué à l'obtenir sur la nouvelle programmation 2023-2027, le président de la région Bretagne Loïg Chesnais-Girard n'aurait pas renoncé à convaincre le gouvernement de la lui confier pour la suivante (2028-2034). Et pour cause, en 2019, il avait réussi à persuader le gouvernement d'expérimenter une décentralisation dans sa région. Lorsque Julien Denormandie était ministre du Logement, l'élu breton avait obtenu la mise en place d'un dispositif expérimental d'un « Pinel breton ». Mais la gestion de la Pac et son contrôle par Bruxelles seront sûrement un plus gros morceau à négocier avec Paris.