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Élevage caprin : sur douze hectares, une production pour deux

Le Gaec Blancher à Brageac élève une centaine de chèvres et transforme tout le lait en fromages, vendus en grande distribution et dans les magasins alentours. Il produit aussi du miel.

Benoît et Francis Blancher se sont associés en 2012 et ont construit un bâtiment à Brageac pouvant accueillir 120 chèvres. Sur douze hectares, les chèvres sont en ration sèche.
Benoît et Francis Blancher se sont associés en 2012 et ont construit un bâtiment à Brageac pouvant accueillir 120 chèvres. Sur douze hectares, les chèvres sont en ration sèche.
© UC

"Les chèvres, on a toujours été dedans !" Quand ils étaient enfants, Francis et Benoît Blancher, les deux associés du Gaec Blancher, se souviennent qu'ils aidaient souvent leur mère à la ferme. Jeanine élevait une cinquantaine de chèvres à Contres à Chaussenac et fabriquait du fromage. "On traisait à la main, on surveillait les chèvres qui pâturaient les communaux, on n'était pas bien contents, mais on y allait quand même !", racontent les deux frères en souriant.

Nouveau bâtiment en 2012

Dès ses 18 ans, Francis se destine à la fabrication fromagère : il passe 17 ans à la laiterie Grange à Loupiac puis six ans chez Duroux. Benoît choisit le commerce dans la grande distribution et travaille douze ans à l'Intermarché de Mauriac comme responsable des fruits et légumes. En 2008, quand sa mère part à la retraite, il décide de s'installer pour reprendre l'exploitation. "Je participais déjà, ça me plaisait, je ne suis pas parti de rien", relève-t-il. À ce moment-là, il n'y a qu'un seul fromage qui a fait - et qui fait tou-jours ! - la réputation de l'élevage : le chaussenacois, un caillé rapide de 70 grammes rond et plat. "Mon grand-père en fabriquait déjà, c'était le fromage traditionnel que l'on trouvait dans toutes les fermes qui avaient deux-trois chèvres", indique Benoît.

 

Très vite, l'exploitant est dépassé par le travail, les fromages se vendent bien, les mises aux normes s'imposent, il est temps d'envisager un avenir plus grand. Les deux frères décident de s'associer en 2012 et de construire un nouveau bâtiment à La Sudrie de Brageac. "Pour s'en sortir économiquement, il fallait augmenter le troupeau - 110 chèvres Saanen  - et produire davantage. On a décidé de diversifier : avec un seul produit tout en frais, c'était ingérable." Francis est aux manettes en fabrica-tion : avec le CFPPA d'Aurillac, il met au point une tome pressée de 2 kg, la blanchette, puis une tome plus petite de 400 g proche du cantal, le brageacois. Viendront aussi les lactiques, des buchettes de 150 g. Tous les fromages sont écoulés en grande distribution, dans les épiceries fines et les restaurants, soit une cinquantaine de clients dans un rayon de 50 km autour du site. Benoît se charge de la traite, des commandes et des livraisons. En 2019, le Gaec a transformé 100 000 litres de lait et réalisé 200 000 EUR de chiffre d'affaires.

 


La relève est assurée

"On ne se plaint pas, commentent les éleveurs. On bosse sans arrêt, mais on aime ce qu'on fait." Les deux frères le reconnaissent : cela n'a pas été facile pour autant ! De trouver du foncier : "avec seulement 12 ha, on est autonome en fourrages mais les chèvres sont en ration sèche". De maîtriser toutes les étapes : élevage-fabrication-affinage. "Quand on a changé de bâtiment, la première année a été catastrophique !", témoignent-ils. Tous deux travaillent pour la génération suivante : Clément, 18 ans, le fils de Benoît, est en bac pro à la MFR de Marcolès et devrait ensuite se spécialiser en transformation fromagère : "On espère qu'il va s'installer avec nous, confie Benoît. C'est important qu'il y ait une suite."

 

L'apiculture, de plus en plus compliquée

Le Gaec Blancher produit et commercialise aussi du miel toutes fleurs. C'est Francis l'apiculteur. "On avait dans le village,à Chaussenac, un pépé qui faisait du miel. Je lui donnais un coup de main, ça m'a plu, j'ai repris  quelques ruches et puis voilà."

Voilà. Aujourd'hui, l'apiculteur exploite une dizaine de ruchers de 15 à 18 ruches et fabrique dans l'ancienne fromagerie de Contres transformée en miellerie. La production est très variable. "On peut faire 3 tonnes une bonne année, comme 1,5 tonne l'année suivante, relève Francis. 2019 a été mauvaise à cause de la sécheresse. L'apiculture devient compliquée : chaque année, il y a des pertes. On rattrape une trentaine d'essaims mais on ne parvient plus à dépasser les 140 ruches, alors qu'on était à 170 ruches quand on a créé le Gaec."

L'apiculteur ne produit qu'un seul type de miel et ne transhume pas. Pour écouler son miel, le Gaec utilise aussi les mêmes circuits de commercialisation que pour ses fromages. Mais à 10 kg de miel par ruche, voire moins, l'atelier devient à peine rentable. "Tous les ans, on est en rupture... On va voir à l'avenir comment ça se présente", résume Francis Blancher.

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