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Écologie et économie main dans la main

À l’heure du déconfinement, l’Ademe veut être à la pointe d’un développement économique vu sous un nouveau jour, au cœur des préoccupations environnementales.

© Sylvain Desgroppes

Et si la reprise économique tant attendue et surtout tant espérée en sortie de confinement était l’occasion d’écrire une nouvelle page. C’est l’envie au sein de l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (Ademe) Nouvelle-Aquitaine. Son directeur Lionel Poitevin a tenu une visioconférence ce mercredi 13 mai sur le thème « Comment concilier reprise économique et transition écologique ? », expliquant le rôle de l’agence dans cette période.
Pleinement dans son périmètre d’action, l’Ademe peut jouer un rôle primordial dans la mise en place de nouvelles façons de penser le développement économique, social, et environnemental. Son soutien aux entreprises engagées dans la transition écologique se met en place autour de trois axes : une avance sur la trésorerie, une avance sur les achats, et une prolongation des appels à projet. L’objectif : redynamiser l’économie.
« À travers des apports de trésorerie, des reports d’échéances, des avances sur des projets en cours ou nouveaux, on veut proposer une aide majeure pour enclencher des financements au sein des entreprises », estime Lionel Poitevin. « Les appels à projet et appels à manifestation d’intérêt sont prolongés, de nouveaux thèmes vont être ciblés pour s’adapter à la crise, avec la volonté de laisser le temps aux entreprises de nous répondre », continue le directeur.
Au-delà de l’engagement traditionnel de l’Ademe, la volonté du directeur est de développer sur tous les plans une nouvelle approche du développement, que ce soit au niveau scientifique, au niveau technique, au niveau philosophique, au niveau de l’organisation territoriale de l’économie... La thèse de la sobriété qu’il défend se veut plus vertueuse, et sans verser dans la décroissance, défend l’idée d’une croissance plus contrôlée.

Développement maîtrisé
Voici comment Lionel Poitevin résume cette idée de la sobriété : « C’est, dans un contexte où les ressources naturelles sont limitées, la capacité à nous interroger d’une part sur nos besoins, d’autre part sur la manière de les satisfaire en limitant notre impact sur l’environnement ». Une façon de n’envisager la croissance que sous l’égide d’une double rationalité, à la fois économique et environnementale. Des exemples existent en région.
L’Ademe, à travers ses appels à projet, a en effet soutenu la mise en place de projets fondés sur la territorialité, la mise en commun de compétences, le collectif et les complémentarités entre les entreprises. « On cherche à mutualiser les services à l’échelle d’une zone pour optimiser l’utilisation des ressources. On est dans l’économie circulaire, dans les circuits courts, que les déchets de l’un soient une ressource pour un autre », présente le directeur.
Parmi les exemples, celui d’une entreprise de la Vienne. « Cotton Wood recycle des polystyrènes et autres plastiques pour remplir ses produits (poufs, fauteuils, coussins...), utilisant ainsi beaucoup moins de plastique neuf. Cela n’est possible que par l’intervention de l’Ademe, car au départ, recycler le plastique revient plus cher. Il faut du temps pour que l’économie se mette en place, que le cycle soit bien opérationnel », abonde Lionel Poitevin.
En agriculture, cette approche territoriale et cette volonté de remettre au goût du jour les circuits courts sont présentes depuis longtemps. La crise sanitaire a remis en évidence ces idées. La méthanisation est une belle illustration. « Le produit de base est local, il offre une production de ressource utilisée localement, et le digestat reste sur place aussi pour l’épandage, donc les déchets sont réutilisés », note le directeur de l’Ademe.
L’idée sous-jacente est celle de la relocalisation, au cœur d’une prise de conscience de la société. L’Ademe souhaite encourager cette dynamique. « Il faut soutenir une innovation qui va permettre d’opérer un virage économique dans cette reprise. Il faut que les nouveaux modes de développement se tournent vers les territoires, où nos TPE et PME ont un rôle à jouer », conclut Lionel Poitevin.

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