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Calamités
Douche gelée pour les viticulteurs

Avec des températures qui sont descendues jusqu’à -8°C dans la nuit du 7 au 8 avril et après deux nuits consécutives de gel, la récolte viticole va être fortement compromise dans tous les vignobles français en particulier en Auvergne.

Corinne Laurent, viticultrice dans le saint-pourçinois, a posté une photo sur twitter d’un bourgeon avant et après les nuits de gel qui se passe de commentaire. Les dégâts sont immenses.
Corinne Laurent, viticultrice dans le saint-pourçinois, a posté une photo sur twitter d’un bourgeon avant et après les nuits de gel qui se passe de commentaire. Les dégâts sont immenses.
© Corinne Laurent

" On a beau s’y attendre mais une fois face à la réalité, nous ne sommes jamais prêts ". Entre écœurement et impuissance, Jean-Michel Ferrier, viticulteur à Louchy-Montfand dans l’Allier et président du syndicat des viticulteurs de Saint-Pourçain multiplie les coups de fils auprès de ses troupes. Partout, le même constat, les trois nuits de gels consécutives, ont anéanti une bonne partie de la récolte 2021.
Avec un thermomètre qui est descendu à -8°C, la nuit du mercredi 7 au jeudi 8 avril a porté le coup de grâce. Au Nord du vignoble, mercredi matin, la messe était déjà dite chez certains, avec des taux de perte estimés entre 90 et
100 %. " Sous l’effet du gel et de la neige mêlée, les bourgeons ont littéralement brûlé ", explique Jérôme Giraud, viticulteur installé à Besson. Des bourgeons qui venaient juste d’éclore, la semaine précédente, à la faveur de températures extraordinairement élevées pour la saison. La combinaison des deux facteurs aura été fatale dans bien des secteurs.

Le feu, un rempart fragile

" C’est encore trop tôt pour savoir si tout est compromis. Il y avait des bourgeons qui n’étaient pas encore partis. On peut espérer que ceux-ci n’ont pas été touchés par le gel. Il va falloir attendre la sortie des bourgeons pour savoir si les raisins ont avorté ou pas. On le saura courant avril. On peut espérer une petite récolte sur le rouge, mais sur le blanc c’est fini ", explique dépité Jean-Michel Ferrier. Plus au sud, du côté du vignoble des Côtes d’Auvergne, Pierre Deshors, viticulteur sur la commune du Crest, et président de la fédération viticole du Puy-de-Dôme, partage la même inquiétude : " Sur Châteaugay avec des températures descendues jusqu’à -7°C, les collègues estiment les pertes de l’ordre de 90%, le secteur de Billom a également été impacté, plus au sud, cela dépend des versants. Nous y verrons plus clair dans quelques jours ". Les feux allumés ici et là par des exploitants ont pourtant tenté de défier les assauts du gel. Pas sûr qu’ils aient été suffisants. " En-dessous d’une certaine température, l’efficacité est très limitée ", concède Pierre Deshors.
Une fois le premier bourgeon mort, quid du cycle végétatif de la vigne ? " Selon les variétés, d’autres bourgeons peuvent sortir mais ils seront beaucoup moins fructifères que les premiers ", précise le vigneron puydômois.

La goutte de trop…

Au-delà de l’inquiétude, la lassitude pointe chez tous les acteurs régionaux de la viticulture, déjà ébranlés par une crise sanitaire qui n’en finit plus de déstabiliser leurs traditionnels débouchés. " Côté aval, nous en sommes toujours à gérer quotidiennement des soucis de commercialisation ", raconte Pierre Deshors.
Le coup de gel constitue la goutte de trop pour Jean-Michel Ferrier. " Si nous n’avons pas de volumes, nous allons perdre des marchés. D’autres prendront la place en France ou à l’étranger car force est de constater que c’est tout le vignoble français qui a été touché par cet épisode violent de gel ". Et demain, il faudra se battre pour les reconquérir… tout comme il faudra certainement batailler aussi pour émarger au fonds de calamités agricoles.

 

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