« Donner une meilleure visibilité aux dossiers lozériens et du Massif central »
Présidente de la chambre d’agriculture de Lozère, Christine Valentin vient d’être élue vice-présidente de l’APCA¹ en charge de l’élevage ainsi que présidente du Sidam². Entretien avec l’agricultrice.
Vous avez été élue, le 20 mars dernier, vice-présidente de l’APCA en charge de l’élevage. Quel est le travail de cette commission ?
La commission élevage de l’APCA effectue tout un travail de réflexion sur la réglementation en matière d’identification animale mais possède aussi tout un volet de conseil et de développement au service des chambres d’agriculture et des éleveurs. C’est ce deuxième point que je compte bien développer en interrogeant notamment les chefs de service des différents départements qui connaissent les besoins des agriculteurs.
Au travers de retours papier ou de visites que nous effectuerons dans les différents territoires, nous comptons bien engager une grande réflexion. L’idée, c’est que l’APCA puisse proposer un socle commun dédié à l’élevage. Un socle que chaque département pourrait ensuite s’approprier pour accompagner au mieux les agriculteurs.
Quels sont vos autres projets au sein de la commission élevage ?
J’aimerais aussi arriver à développer la recherche et l’innovation. C’est un travail indispensable, en amont du conseil, pour pouvoir accompagner au mieux les éleveurs.
L’idée est de développer le système ascendant : les agriculteurs expriment leurs besoins à leurs chambres d’agricultures qui les font ensuite remonter à l’APCA.
Vous restez en charge du dossier montagne à l’APCA, souhaitez-vous apporter des changements sur ce volet ?
Concernant la montagne, je reste sur un dossier que je connais bien. Sur ce volet, le rôle de l’APCA est d’apporter un appui technique en harmonisant notamment les dossiers des différents massifs et en donnant de la matière à réflexion pour les pouvoirs publics. C’est donc un dossier très technique qui ne devrait pas être amené à connaître de gros changements.
La semaine dernière, vous avez également été élue à la présidence du Sidam². Quels sont les axes de travail de la structure ?
Le Sidam est un organisme dédié aux problématiques du Massif central. Nous devrions donc garder une certaine continuité sur les dossiers en cours tout en rajeunissant les méthodes de travail. Nous continuerons de travailler sur la valorisation des produits en accompagnant des projets comme ce qui avait été fait avec la marque Mont Lait ou ce qui est en train de se faire avec Alt. 1886. Cette dernière devrait d’ailleurs bientôt commercialiser ses produits.
Et puis le Sidam travaille aussi sur la mutualisation, au travers du Cluster Herbe, et sur l’aspect environnemental avec le programme AP3C³. Ce dernier entre d’ailleurs dans sa deuxième phase qui permettra d’énoncer différentes préconisations pour s’adapter, anticiper et limiter le changement climatique.
Vous avez été élue, il y a quelques semaines, à la tête de la chambre d’agriculture de Lozère. Comment vous organiserez-vous ?
Tout d’abord, je ne suis pas seule à la tête de la chambre d’agriculture. Les vice-présidents ont en charge bon nombre de dossiers et j’ai une totale confiance en eux. Quoi qu’il en soit, je garde la Lozère comme priorité et je compte bien être le plus souvent possible ici. Même si je vais devoir aller de temps en temps à Paris, je pourrai, par visioconférence, travailler aussi depuis la Lozère.
Justement, quelles seront les retombées pour la Lozère ?
Le poste de vice-présidente de l’APCA apportera une meilleure visibilité aux dossiers qui concernent la Lozère et le Massif central. Quand on est dans une instance de décision, il est plus facile de se faire entendre. Il est aussi plus facile d’anticiper les changements car on les voit venir. Cela apportera donc un bénéfice à la chambre d’agriculture de la Lozère et aux agriculteurs lozériens dans leur ensemble.
1. L’assemblée permanente des chambres d’agricultures qui réunit les présidents des chambres d’agricultures départementales et régionales.
2. Le service interdépartemental pour l’animation du Massif central qui regroupe 17 chambres d’agricultures du Massif.
3. Adaptation des pratiques culturales au changement climatique.