Distillerie Couderc : la gentiane se dévoile lors d’une visite d’atelier sur le site d’Aurillac
La gentiane sous toutes les coutures, c’est ce que propose de découvrir la distillerie Louis-Couderc lors d’une visite commentée de ses locaux, entièrement repensés pour accueillir le public.
La gentiane sous toutes les coutures, c’est ce que propose de découvrir la distillerie Louis-Couderc lors d’une visite commentée de ses locaux, entièrement repensés pour accueillir le public.

Une journée dédiée à la fée jaune
Le jaune était partout vendredi 4 juillet. Dans le ciel, avec un soleil éclatant, et dans les verres, sur les murs, jusque sur une paire de boucles d’oreilles, avec une gentiane mise une nouvelle fois à l’honneur par la distillerie Louis-Couderc.
La gentiane, fée jaune de la distillerie Louis-Couderc
La fée jaune est le cœur de l’activité de la maison depuis plus d’un siècle, qui propose de “faire savoir son savoir-faire” en organisant une visite de son atelier, rue de la Fromental à Aurillac, baptisée “À la rencontre de la fée jaune”.
Un projet mûri pendant trois ans
Une nouveauté qui a nécessité trois ans de réflexion et de lourds travaux d’aménagement du site de 800 m2, qui abrite également les bureaux de la société. Jean-Jacques Vermeersch, PDG de la distillerie labellisée “Ma Région, ses terroirs” confiait :
Nous avons joué d’astuces pour accueillir les visiteurs dans les meilleures conditions possibles sans perturber la production.
Un financement partagé avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes
Au bas mot, un peu plus de 100 000 € ont été mobilisés, auxquels la Région Auvergne-Rhône-Alpes a participé à hauteur de 50 %. “Un vrai levier financier, et à ce niveau, c’est rare”, saluait le patron de l’établissement, dont tout l’historique, et même son avenir, a été retracé en images sur une fresque visible depuis l’extérieur du bâtiment.
On vendait la gentiane en baricou de 37 litres !
Histoire de la gentiane et de la distillerie
Une implantation en plein cœur d’Aurillac en 1908
En 1908, le contexte du centre-ville aurillacois est florissant : 26 troquets, “on vendait la gentiane en baricou de 37 litres !” Louis Couderc y installe la Distillerie du centre rue Victor-Hugo qui, dix ans plus tard, part à la conquête de Paris, poussée par l’essor du succès des Auvergnats de Paris.
Marie Couderc, pionnière du développement
Son épouse, Marie Couderc, reprend les rênes de l’entreprise en 1924, après le décès de Louis. “Une sacrée ambition pour l’époque”, relève Jean-Jacques Vermeersch, qui rappelle que c’est à elle que l’on doit “le développement des savoir-faire autour des crèmes de fruits. Pendant que les cueilleurs de gentiane la récoltait, ils en profitaient aussi pour ramasser les myrtilles, les mûres sauvages,...”
1936 : les congés payés boostent les ventes
Les congés payés de 1936 donneront un coup de fouet à la distillerie, avec des touristes qui viennent en Auvergne et repartent avec des liqueurs, des pâtes de fruits et des pastilles de Vichy !
Des années 1950 aux années 2000 : mutations et croissance
Le slogan “la gentiane vraie” est popularisé en 1952 et 18 ans plus tard, la distillerie investit la rue de la Fromentale, à Aurillac, pour accompagner les ambitions de la marque apéritive, qui rêve plus grand, en participant à la création de la foire à la châtaigne de Mourjou.
Un fruit qui sert de base à des liqueurs et des crèmes qui s’exportent jusqu’au Japon... “C’était original, tout le monde en voulait !” La châtaigne va peser jusqu’à 60 % de la production de la distillerie et à l’inverse, “la gentiane jaune est en chute libre...”
2003 : un tournant vers la modernisation
En 2003, la direction prend un nouveau virage avec le passage de témoin entre Claude Monteau et Jean-Jacques Vermeersch.
Je travaillais au Département et j’avais une vraie volonté de m’inscrire dans le temps dans le Cantal et sur Aurillac. En une nuit, la décision était prise. Ça m’a coûté un mariage et 23 kg !
Le jeu en a valu la chandelle, avec une maison Couderc qui reprend des couleurs, jaunes mais pas que, et un centenaire fêté avec l’édition d’une bouteille de gentiane spéciale.
Malgré la crise Covid, le bâtiment et l’identité visuelle font peau neuve. La millionième bouteille de gentiane sort des usines et déjà, Jean-Jacques Vermeersch se projette sur 2028 et “nos 120 ans”.
D’ici là, le public pourra retrouver en images, en vidéo et en dégustations cette histoire centenaire parsemée de succès, d’innovations, mais aussi de remises en question qui ont fait de cette enseigne un emblème du terroir cantalien.
Visite (1 h 30 environ) tous les jeudis de 14 h 30 à 16 heures sur réservation : www.visite.
distillerie-couderc.com. Entrée : 10 €, gratuit -12 ans