Devenir acteur du rural, ça ne s’apprend pas à l’école
Le syndicat reconduit la 12e édition de sa formation Devenir acteur en milieu rural.
Cinq semaines de formation, “exilés” sur les hauteurs de Thiézac... de quoi décourager de nombreux jeunes pressés de s’installer ou de travailler au sortir de leur formation agricole, de l’aveu même de Marc Piganiol. Pourtant, cet ancien stagiaire de la formation “Devenir acteur en milieu rural”, adhérent des Jeunes agriculteurs et actuellement aide familial et agent de remplacement, garde un souvenir nostalgique de la session qu’il a suivie à l’automne 2006. “Cela apporte une ouverture d’esprit que je n’aurais pas acquise ailleurs, sans parler de la première semaine consacrée à apprendre à parler en public”. Une semaine dont se souvient lui aussi Jean-François Navarro, stagiaire il y a dix ans d’une formation remise au goût du jour par le CDJA de l’époque, et devenu depuis responsable aux JA de cette action : “Ce premier module axé sur la communication a été le plus dur. Ce n’est pas évident de se présenter devant les autres, mais l’ambiance du groupe prend vite le dessus”. Marc confirme : “Si le groupe s’entend bien, comme ce fut le cas pour moi, on passe cinq semaines formidables, à tel point qu’on n’avait plus envie de repartir travailler ensuite.” Lui et ses homologues du cru 2006 entretiennent le contact depuis et ont mis en oeuvre trois projets en moins de deux ans : participation au grand marché de Noël organisé au pied de la Tour Eiffel en 2007, présentation des filières lait et viande du Cantal en GMS et d’animaux lors de la Fête de la terre le 19 juillet dernier à Jaleyrac.
À l’école des responsabilités
Un environnement - le cadre retiré mais animé de Trielle - et un programme propices à révéler les personnalités. Marc se souvient ainsi d’un jeune très réservé, devenu depuis président de l’équipe JA de son canton. Et la formation a servi de pépinière à bien des jeunes responsables impliqués aujourd’hui, bien sûr dans le syndicalisme jeune, comme Nicolas Bardy (secrétaire général départemental), Gilles Amat (vice-président national), ou dans les organisations professionnelles (OPA) cantaliennes, à l’image de David Roussel, l’actuel président de l’Adasea. “Cela se veut une véritable école à la responsabilité et à l’engagement que ce soit au sein du milieu agricole, du tissu associatif ou de la vie municipale”, rappelle Jean-François Navarro.
Acteur de son territoire
Un objectif prioritaire chez les JA : “Nous avons impérativement besoin de renouveler les responsables pour garder un modèle agricole porté par la profession. C’est la raison pour laquelle nos différents partenaires des OPA s’impliquent à nos côtés.” Les stagiaires de la prochaine session, prévue du 7 octobre au 7 novembre prochains, auront ainsi l’opportunité d’appréhender concrètement le fonctionnement des organisations agricoles. “À l’école, on n’a pas vraiment la tête à s’y intéresser”, reconnaît Marc Piganiol, pour qui ces contacts avec les présidents et directeurs des structures agricoles constituent un enrichissement pour de futurs agriculteurs. Les stagiaires iront en outre échanger avec certains de leurs prédecesseurs impliqués depuis dans un conseil municipal ou un comité des fêtes. Déçus qu’un nombre trop peu important de jeunes profitent de la chance de cette formation, Marc compte aussi sur le fait que ces sessions continuent de servir d’équivalence pour le stage six mois (un mois), même si ce n’est pas le plus important à ses yeux. “Le Comité départemental à l’installation a décidé que cette équivalence serait toujours valable dans le nouveau parcours à l’installation aidée, prévu pour 2009”, complète Jean-François Navarro. Ces deux-là en tous cas ont développé à l’évidence une aptitude à convaincre... avec passion. Renseignements : JA - 04 71 45 56 00.