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Deux Cuma, un seul socle de travail

Les Cuma de Bertignat et Pont David ont accueilli les congressistes de la FNCUMA à qui ils ont présenté leur installation et surtout leur organisation de travail.

Une trentaine de congressistes ont répondu présents à la visite dans le Livradois-Forez des Cuma de Bertignat et Pont David organisée dans le cadre du congrès de la FNCuma.
Une trentaine de congressistes ont répondu présents à la visite dans le Livradois-Forez des Cuma de Bertignat et Pont David organisée dans le cadre du congrès de la FNCuma.
© MC

Les Cuma de Bertignat et Pont David dans le Livradois-Forez rassemblent 45 adhérents, tous éleveurs. La première a été créée en 1956 pour l’acquisition de petits matériels (arracheuse à pommes de terre, épandeur à fumier…) tandis que la deuxième est née en 1976 pour l’ensilage. Le rapprochement entre les deux entités se fait naturellement dès les années 1985 à travers l’investissement en commun de plusieurs outils. Michel Madère, président à l’époque de la Cuma de Bertignat se souvient. « Travailler ensemble nous a permis d’acquérir des machines plus performantes, mieux adaptées à nos besoins et de les rentabiliser plus rapidement. Malgré tout, les deux coopératives continuent d’exister et d’être indépendantes dans leur comptabilité. » Ce contexte particulier était au cœur de la visite du 5 juin dernier des congressistes de la FNCUMA, désireux de comprendre l’organisation de travail de ces deux coopératives de matériels et moteurs dans leur territoire.

Deux salariés à la Cuma

Cette entente permet aux deux Cuma de posséder quatre tracteurs, une moissonneuse-batteuse, une ensileuse, deux presses carrées, quatre tonnes à lisiers, deux groupes de fauches de six et dix mètres, deux charrues… Deux hangars, dont un construit en 2012 sur la commune de Bertignat, garantissent le stockage du matériel. « Les deux bâtiments appartiennent à la Cuma de Pont David qui les met à disposition de la Cuma de Bertignat » explique Marc-Antoine Madère, prési- dent de la Cuma de Pont David.

Jusqu’en janvier dernier, leurs outils fonctionnaient grâce à l’intervention de salariés du Service de Remplacement du Puy-de-Dôme, fac- turée directement à l’agriculteur adhérent à l’association. « Les horaires étaient compliqués à gérer, surtout lors des gros chantiers où le salarié changeait régulièrement d’employeur. L’établissement du planning n’était pas non plus une partie de plaisir ! » La Cuma de Pont David a donc embauché deux salariés. L’un est en CDI à temps plein et le second, un jeune agriculteur, en CDI-Intermittent sur la base de 300 heures/an. « Quand ils ne conduisent pas les engins, ils entretiennent le matériel et sont mis à disposition des adhérents de la Cuma. La facturation se fait en fonction des heures réalisées chez chaque agriculteur. » Les adhérents de la Cuma attendent « fluidité » et « souplesse » de cette nouvelle organisation. Jusqu’à présent ils devaient assurer eux-mêmes le manque de main d’œuvre, ce qui occasionnait parfois quelques désagréments. « Nous avons du matériel de plus en plus perfectionné qui, pour certains d’entre eux, ne sont utilisés qu’une seule fois dans l’année. Il est donc important de bien les connaitre, d’être habitué à leur fonctionnement afin d’éviter d’éventuelles casses » assure Marc-Antoine Madère.

Le bon sens paysan

L’autre particularité de ces deux Cuma est la « Banque de Travail ». Lancée en 1976, ce dispositif permet de quantifier l’entraide entre les agriculteurs au travers « d’unité de temps de travail ». Contrairement à ce que laisse penser son appellation, il n’est pas question de rémunération financière. Michel Madère explique : « lors des ensilages, nous avons tous besoin, à un moment ou à un autre, de tracteurs ou de remorques supplémentaires et du chauffeur. Ce coup de main est assuré par l’agriculteur lui-même qui, en retour, s’attend à recevoir lui aussi de l’aide le moment venu. Nous avons quantifié cette entraide pour avoir une parfaite égalité et que ce ne soit pas toujours les mêmes qui donnent de leur temps et toujours les mêmes qui le reçoivent ». Ainsi, l’agriculteur ayant bénéficié de l’entraide devra rendre ce service soit par ses propres soins (temps de travail ou prêt de matériel) ou en dépêchant un salarié à sa charge. Une organisation pour le moins originale mais qui semble satisfaire puisque « personne ne s’en plaint ! » selon l’agriculteur.

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