Lentille du Puy
Désherbage mécanique : avantages et inconvénients
Une démonstration d'utilisation d'une herse étrille sur une culture de lentilles s'était tenue jeudi 15 mai sur la commune de Monlet. L'occasion de montrer les forces et faiblesses de cet outil de désherbage mécanique, qui a suscité un certain intérêt.
Une démonstration d'utilisation d'une herse étrille sur une culture de lentilles s'était tenue jeudi 15 mai sur la commune de Monlet. L'occasion de montrer les forces et faiblesses de cet outil de désherbage mécanique, qui a suscité un certain intérêt.

Une technique en voie de développement...
Pour Grégory Savant, directeur de l'Organisme de Défense et de Gestion (ODG) de la Lentille verte du Puy, la démonstration de Monlet avait pour but de convaincre les producteurs. « Cette démonstration a voulu montrer que la culture de la lentille était adaptée au désherbage mécanique ».
« C’est assez encourageant en termes d’efficacité »
... qui suscite l'intérêt des producteurs...
Le désherbage mécanique n’est « pas nouveau » dans la culture de la lentille, mais « il se développe », affirme M. Sauvant. « On a toujours travaillé sur une agriculture raisonnée : si on n’a pas besoin de quelque chose, on s’en passe ». À Monlet, le passage de la herse étrille a montré des résultats satisfaisants : 60 à 70 % des adventices ont été détruites. « C’est assez encourageant en termes d’efficacité », ajoute le directeur de l’ODG de la Lentille du Puy. Effectivement, les agriculteurs présents lors de la démonstration ne sont pas restés indifférents non plus ; Joël Battonnet, conseiller spécialisé dans les productions végétales, nous confie que la plupart d’entre eux ont été « intéressés » par l'utilisation de la herse étrille sur leurs champs de lentilles. « Certains souhaitent être suivis pour obtenir plus de conseils sur son emploi", affirme-t-il. Selon Grégory Sauvant, « il faut vulgariser le désherbage mécanique à tous ». Cela passera par un apprentissage approfondi de cette technique, de sorte que chaque producteur soit en capacité de réaliser le désherbage le plus efficace possible.
"Il faut vulgariser le désherbage mécanique à tous", Grégory Sauvant, directeur de l'ODG de la Lentille Verte du Puy
... mais présente des inconvénients auxquels s’adapter.
Parallèlement, le désherbage mécanique induit plusieurs difficultés pour l’agriculteur. Parmi ceux-ci se trouve la question de la disponibilité des machines : M. Sauvant affirme qu’« il n’y a pas d’organisation particulière sur ce type de matériel ». Autrement dit, l’obtention d’une herse étrille pour désherber peut reposer sur l’entraide, les prêts amicaux… La météo est aussi d’une importance capitale : le passage de la herse étrille doit se faire sur une terre sèche et fine, et surtout avant que les adventices ne soient trop développées. Mais Grégory Sauvant rassure : « La culture des lentilles est variable, sensible à la météo… On est habitué à cela, alors il n’y a pas d’inquiétude ». L'homme nous rappelle également le souci des pierres en surface sur les champs, auquel se heurte le passage de la herse étrille : « C'est une des raisons pour lesquelles les producteurs de lentilles utilisent moins cet outil ». Enfin, ces derniers devront légèrement augmenter la densité de leurs semis (de 10 à 15 %, selon Arvalis) afin de compenser d'éventuelles pertes. Le désherbage mécanique revient ainsi a priori un peu plus cher, mais constitue néanmoins une alternative efficace pour l’élimination des adventices. Les réglages possibles sur la herse étrille (inclinaison des dents…) permettent de s'adapter à la surface cultivée.
Où en sont les lentilles en 2025 ?
D'après Grégory Sauvant, l'année a plutôt bien débuté pour les producteurs de lentilles du Puy : « Cette année, on a eu jusque-là les bonnes fenêtres météo : la terre n'était pas trop humide mi-avril, les pluies ont permis la levée des semis, et les récentes chaleurs ont aidé le développement des jeunes pousses ». Le rythme de croissance des lentilles est bon . Il s'inscrit ainsi dans la norme habituelle, pour le moment : il suit un cycle de 130 à 150 jours entre les semis et les récoltes, du début du printemps à juillet. M. Sauvant rassure au sujet des maladies : « Nous n'en avons pas constatées sur les parcelles de référence du réseau de surveillance de l'ODG ». L'état sanitaire général des lentilles est donc « correct » pour l'instant, mais l'inquiétude demeure : « Cette année, on a gagné en surface. Il y a de fortes chances que l'on se trouve sur une zone qui pourrait être touchée par les aléas climatiques (grêle…). ». L'homme souhaite rester prudent : il se souvient des fortes et soudaines chaleurs survenues les années précédentes, et a pris connaissance des dégâts causés par la grêle dans le Puy-de-Dôme ce week-end.