Des rendements tristement record
Le gel du mois d’avril avait immédiatement brisé les espoirs des viticulteurs de l’air de Saint-Pourçain. Les vendanges n’ont fait que confirmer les craintes alors que les stocks sont déjà bas.
Jusqu’à cette année, c’est 1991 qui faisait office de référence en matière de gel. « En 91, nous avons eu de tout petits rendements mais nous avions du stock alors nous avons fait le dos rond et fait avec ce que nous avions », se souvient Corinne Laurent, présidente de la fédération des vignerons indépendants de l’Allier, installée à Saulcet.
Les années se suivent et se ressemblent
Cette année, pour elle, comme pour la quasi-totalité des viticulteurs de l’aire d’appellation du vignoble de Saint-Pourçain, il faudra s’accommoder de faibles rendements sur des trésoreries déjà fragilisées par plusieurs années compliquées. « Depuis 2009, nous n’avons eu qu’une année sans aléas, c’est 2015. Les autres, nous avons eu soit du gel soit de la grêle », évoque encore Corinne Laurent.
Des stocks extrêmement tendus en blanc
Cette année, le gel tardif du mois d’avril a endommagé la plupart des parcelles dont les plus touchées atteignent péniblement cinq hectolitres/ hectare. « Au niveau de la Cave coopérative, nous atteignons 60 % de perte en blanc et 45 % en rouge », évoque Jean-Marc Josselin, président de l’Union des vignerons qui craint de voir arriver une rupture des stocks. « En rouge, nous devrions ne pas en arriver là mais en blanc, c’est beaucoup moins certain. Il va nous falloir contingenter nos stocks pour la grande distribution et certainement devoir refuser certains marchés à l’export ». En espérant que cela suffise et surtout en espérant de pouvoir reconstituer les stocks dés la prochaine récolte.
Demande de dérogation
De son côté, le Syndicat des viticulteurs à déjà demandé une dérogation au Cahier des charges de l’ AOC auprès de l’INAO afin de modifier légèrement les assemblages selon les cépages qui ont le plus résisté au gel. « J’ai obtenu un accord de principe du comité régional en attendant une décision finale au mois de novembre », explique Jean-Michel Ferrier.
Venu, in situ, pour constater ces maigres vendanges, Pascal Sanjuan, préfet de l’Allier évoque le Fond d’allégement des charges (*) Une année blanche permettant de reporter les annuités sur l’année suivante. En espérant que celle-ci soit plus généreuse en raisins.
(*) Rappelons que les cultures assurables ne sont pas éligibles aux Calamités agricoles