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Des recettes de grand-mère gravées dans le marbre

Des collégiens d’Ydes ont compilé des recettes traditionnelles, en soutien avec l’IUT Clermont Auvergne. Le recueil a été remis jeudi 2 mai au directeur aurillacois.

Cinquante élèves et le directeur de l'IUT.
Les collégiens de Ydes ont remis leurs productions à Éric Agbessi, directeur de l’IUT Clermont Auvergne.
© Marie Varnieu

Les vacances de Noël sont idéales pour cuisiner en famille. L’occasion pour les collégiens d’Ydes de questionner papy, mamie, tata, tonton, voire même la voisine pour savoir comment réussir sa truffade. C’est ce qu’a fait Éliot avec sa mamie, et il a tout noté : “Je savais la faire mais je n’avais pas les proportions par exemple”, témoigne le jeune garçon de 12 ans, qui a choisi “un plat local, de chez nous” pour partager un moment privilégié avec son aïeule. Axel s’est lui aussi rapproché de sa grand-mère, ancienne professeure au collège ydois, pour qu’elle lui dévoile ses secrets de cuisson pour un jarret de veau exquis. 


Tester un projet universitaire


Ces échanges intergénérationnels s’inscrivent dans le projet plus large d’université foraine, qui rassemble l’IUT Clermont-Auvergne et la communauté de communes Sumène-Artense. Et c’est le “finger food” qui sera développé cette année. Littéralement “manger avec les doigts”, ce concept consiste à proposer une alimentation adaptée permettant à un public âgé, handicapé, diminué(1), de retrouver de l’autonomie et de l’indépendance lors des repas. 
Jeudi 2 mai, une cinquantaine de collégiens de Georges-Brassens a donc remis deux exemplaires du recueil de recettes traditionnelles collectées à Éric Agbessi, directeur de l’IUT, qui a lui aussi fréquenté l’établissement, à l’époque d’un certain... Georges Pompidou ! “Il y a un lien entre vous et nous, un lien intergénérationnel qui se poursuit aujourd’hui, et pourquoi pas demain, si vous êtes intéressés par la biologie, la gestion des administrations, l’informatique, l’enseignement,...” Les collégiens et leur principale, Martine Lombard, ont été invités à visiter l’IUT et le lycée agricole, avec l’idée de “casser les barrières” qu’il peut y avoir entre le monde rural et le monde universitaire. “Ça peut faire peur”, concède Sophie Rodier. La directrice adjointe en charge de la formation a également annoncé aux classes que chaque enfant serait destinataire d’un open badge, une sorte de passeport numérique qui “valide une compétence en dehors des compétences formelles reconnues par un diplôme. C’est une reconnaissance de leur travail, qui montre que ce sont des jeunes investis. Ça les suivra même après le Bac”.


Carambouches


Un travail pour lequel les 6es ont été épaulés depuis la rentrée par quatre professeurs (MM. Brigeot pour la SVT, Barbier du CDI, Veyssière pour les maths et Guérin en arts plastiques) pour mener à bien ce projet de retranscrire 55 recettes traditionnelles qui seront d’abord testées par le corps enseignant puis adaptées aux difficultés alimentaires ou nutritionnelles rencontrées par les personnes âgées en étant cuisinées sous forme de “carambouches, des petites bouchées qui permettent de retrouver les saveurs malgré des difficultés de déglutition par exemple, illustre Éric Agbessi. Les personnes âgées peuvent ainsi déguster le même repas que les autres”. Ce tour de force sera réalisé grâce à l’investissement des équipes de l’Inrae Aurillac dans ce projet : “Il y a un double objectif à tester ce projet universitaire : offrir aux personnes âgées des saveurs gustatives qu’elles ont perdues ; et permettre à nos collègues de l’Inrae de travailler sur la mastication.”
Cette université foraine se conclura par un repas intergénérationnel avant la fin de l’année, en Sumène Artense. Les enfants pourront ainsi se rendre compte que leur investissement aura permis aux anciens de profiter d’un moment gourmand, comme avant.

(1) Souffrant de troubles sensoriels (malvoyance, malentendant, diminution du goût et de l’odorat), physiques (arthrose, paralysie), psychologiques (dépression, isolement), cognitifs (démence, maladie d’Alzheimer,...).

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