Contractualisation
Des prix sinon pas d'avenir !
FNSEA 63 et JA 63 ont organisé conjointement une conférence de presse en présence du Préfet du Puy-de-Dôme pour revenir sur l'importance de l'application de la loi EGAlim 2 pour l'avenir des exploitations.
FNSEA 63 et JA 63 ont organisé conjointement une conférence de presse en présence du Préfet du Puy-de-Dôme pour revenir sur l'importance de l'application de la loi EGAlim 2 pour l'avenir des exploitations.

La loi EGAlim 2 nourrit les espoirs de toute une profession en concrétisant plusieurs années de combats en faveur d'un prix construit dans le respect des coûts de production. La contractualisation en viande bovine est l'étendard de cette législation dont le but est d'inverser les rapports de force, entre l'amont et l'aval, au sein des filières agricoles. Lors d'une conférence de presse le 17 janvier au Gaec du Puy Giroux à Romagnat, la FNSEA 63 et JA 63, en présence du Préfet du Puy-de-Dôme, Philippe Chopin, ont rappelé l'importance d'appliquer cette loi et appelé le Gouvernement à la faire respecter.
Le temps du prix imposé est terminé
"Nous avons les produits agricoles de meilleures qualités d'Europe ! Nous en sommes fiers mais nous n'en vivons pas !" Sabine Tholoniat ne mâche pas ses mots face à la presse. La présidente de la FNSEA 63 veut que le message passe, tant auprès des journalistes qu'auprès des agents de l'État. L'agricultrice thiernoise témoigne de l'espoir de toute une profession de vivre décemment de son métier et ce en partie grâce à la loi EGAlim 2. "Être rémunéré au juste prix pour le travail fourni c'est la moindre des choses. Cette nouvelle législation est très importante puisqu'elle nous permet d'aller chercher de la valeur à travers divers mécanismes notamment la contractualisation. "
Obligatoire depuis le 1er janvier, la contractualisation en viande bovine promet d'inverser les rapports de force entre amont et aval de la filière. Pourtant des voix s'élèvent, "les éleveurs doutent d'avoir le pouvoir de renverser le système établi depuis plusieurs décennies". Le but de la manœuvre est pourtant là : rééquilibrer la balance des négociations. Le contexte actuel, avec une demande forte mais des prix qui évoluent peu, est le parfait exemple d'un manque de transparence. "Les marchés ne s'expriment pas et cela nous interroge. La contractualisation va nous permettre d'aller chercher la valorisation de nos produits." Sabine Tholoniat en appelle aux services de l'État et à la force publique pour accompagner les producteurs de viande dans la mise en place de ces contrats. Philippe Chopin, préfet du Puy-de-Dôme promet "d'accompagner les agriculteurs dans la première génération de contrats" et précise également "une accélération des contrôles pour constater les manquements à la loi". Une adresse mail(1) a également été créée pour répondre aux interrogations des agriculteurs ou pour signaler le non-respect de la loi.
Le renouvellement des générations suspendu au revenu
La loi EGAlim 2 arrive dans un contexte plus que jamais incertain pour l'agriculture. L'inflation générale exponentielle fait craindre aux producteurs, une rupture entre charges de productions et rémunération. Ce scénario pourrait alors plonger le pays dans un manque de produits agricoles à court et moyen termes. Quentin Beaumont, président de JA 63 avertit l'assemblée de journalistes : "dans 10 ans, 50% des agriculteurs vont partir à la retraite. Il y a des jeunes pour reprendre les exploitations parce qu'ils aiment ce métier mais l'alourdissement des investissements les dissuade. Le risque est trop important pour un faible revenu qui dépend, bien souvent, majoritairement des aides de la PAC". Les syndicats professionnels et l'État appellent les éleveurs à suivre l'obligation légale de la contractualisation.
(1) signalement@agriculture.gouv.fr