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Des fake-news qui tombent à l’eau...

Les vrais chiffres de la consommation en eau nécessaire pour produire un kilo de viande bovine ou un litre de lait, bien loin des données fantaisistes alimentées par les anti-élevage.

Le cycle de l’eau lié à l’agriculture, source Idele 2023.
© Idele

15000 litres : c’est le volume d’eau consommée pour produire 1 kilo de viande, en tout cas, c’est encore l’information régulièrement véhiculée dans les médias nationaux ayant pignon sur rue mais qui s’avère scientifiquement erronée. Dans sa publication, “Quelques idées fausses sur la viande et l’élevage”, l’Inrae bat ainsi en brèche des fake-news souvent basées sur des simplifications ou généralisations abusives sciemment entretenues par les détracteurs de l’élevage
Ce chiffre de 15000 litres est ainsi obtenu par la méthode de “water footprint” (empreinte de l’eau) qui englobe l’eau bleue (réellement consommée par les animaux et l’irrigation des cultures), l’eau grise (utilisée pour dépolluer les effluents et les recycler) et enfin l’eau verte (eau de pluie). Une méthode conçue pour les sites industriels qui ne tient pas compte des cycles biologiques, rappelle l’Inrae. En réalité, 95 % de cette “empreinte eau” correspondent à l’eau de pluie, captée dans les sols et évapotranspirée par les plantes, et qui retourne de fait dans le cycle de l’eau. Un cycle qui continuera sans animaux.

550 à 700 l pour 1 kg de viande

Aussi, la communauté scientifique s’accorde à dire qu’il faut entre 550 et 700 l d’eau pour produire 1 kg de viande de bœuf. En eau utile, il faut 20 à 50 l/kg dans le contexte français. L’empreinte eau des élevages laitiers est elle de l’ordre de 1 à 3 litres par litre de lait, loin des 150 l fantaisistes qui circulent ici ou là. À titre de comparaison, on estime que la production d’un smartphone nécessite environ 
2500 l d’eau. En moyenne, lorsqu’elle est présente dans le produit, la batterie, souvent composée de métaux rares, représente 40 % de cette empreinte 
(il faut 67 l pour en extraire un gramme de métaux rares). 

Chat-GPT : le verre bien plein... 

L’IA fait mieux ou plutôt bien pire : selon un rapport du Conseil économique, social et environnemental (Cese), développer et entraîner ChatGPT-3 a demandé 700000 l d’eau et ce chat-bot consomme près un demi-litre d’eau pour générer 10 à 50 réponses. À ce rythme, l’OCDE(1) estime que l’IA pourrait consommer 4,2 à 6,6 milliards de mètres cubes d’eau en 2027, soit la moitié de ce que prélève tous les ans le Royaume-Uni.

Moins de 1 % de la surface fourragère irriguée 

Quid de l’irrigation, bouc émissaire du discours et du militantisme écologistes ? On estime à seulement 150000 ha (essentiellement du maïs fourrage) les surfaces fourragères irriguées en France, sur les 15 millions d’hectares de surfaces fourragères totales destinées à l’élevage tricolore, soit 1 % environ de la surface. “Pourtant, l’irrigation raisonnée serait la bienvenue en élevage afin de sécuriser la production fourragère dans un contexte de changement climatique”, assure André le Gall de l’Institut de l’élevage(2). 

Lire aussi L'irrigation des fourrages vaut-elle le coup ?

À une échelle plus globale, la part de l’agriculture dans les prélèvements bruts d’eau bleue en France est en moyenne de 9 % (entre 2010-2019), soit 2,9 milliards de mètres cubes prélevés, dont une partie se retrouve dans les produits végétaux et animaux destinés à l’alimentation humaine. Ce sont 2,3 milliards de m3 qui sont consommés par les filières agricoles, les 0,6 Mdm3 restants rejoignent le milieu duquel ils ont été prélevés. 

(1) Organisation de coopération et de développement économiques.
(2) Auteur de “Consommations d’eau en élevage : entre sobriété et résilience”, août 2022.

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