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Des décisions pleines de non-sens

Interdiction des phytos sur les SIE dans les prochains semis.

© Christian Gloria

Deux ans seulement après son entrée en vigueur, la commission européenne, sous la pression des États membres et l’absence d’opposition du Parlement européen, un nouveau texte a été voté en juin dernier.
À compter de la Campagne 2018, pour pouvoir être comptabilisées en SIE :
- Les cultures fixant l’azote, les cultures dérobées, les jachères et les bandes le long des forêts ne devront avoir reçu aucun traitement phytosanitaire ;
- Les intercultures courtes devront rester implantées pendant au minimum 8 semaines.
Cette décision est un non-sens :
- Économique, car on ne pourra détruire ces cultures que d’une façon mécanique, ce qui impliquera un surcoût en main-d’œuvre, matériel et carburant ;
- Agronomique : ces cultures légumineuses permettent de fixer l’azote dans le sol ;
- Écologique : ces cultures permettent de fixer en même temps de l’azote et du CO2 dans le sol et la destruction mécanique de ces cultures accentue les émissions de CO2, la dégradation du carbone et l’érosion des sols.
Le Gouvernement, au nom de l’État français, s’oppose à la ré-homologation du glyphosate contre l’avis de toutes les agences scientifiques (ANSES, EFSA, ECHA…) porté par une certaine idéologie, par des pseudo-scientifiques et par des écologistes qui ne savent même pas que l’écologie est une science.
Si cette décision aboutissait, les conséquences néfastes pour l’agriculture seraient :
- Économiques : n’ayant aucune alternative, la destruction des adventices, notamment pérennes (chiendent, millefeuilles, rumex…) sera mécanique, ce qui impliquera un surcout estimé par Arvalis à plus d’1 milliard d’euros ;
- Agronomiques : l’augmentation du travail mécanique du sol et le retour quasi-systématique au labour contribueront à la dégradation de la matière organique et à l’érosion ;
- Écologique : les sols ne pourront pas stocker le carbone (remise en cause de l’ambition des 4 pour 1 000 de carbone dans les sols lors de la COP21). Le travail mécanique contribue à la destruction de la vie microbienne des sols.
Cette décision serait un coup porté aux agriculteurs, qui depuis des années ont su se remettre en cause dans leurs pratiques pour pouvoir « produire plus et surtout produire mieux »

Didier Dhume
Président de la section Grandes Cultures de la FDSEA de la Creuse

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