Des capteurs d'ambiance connectés pour lutter contre le stress thermique
Haute-Loire Conseil Élevage a installé des capteurs d'ambiance dans 5 élevages sur le département afin de proposer des solutions pour limiter le stress thermique sur les animaux.
Haute-Loire Conseil Élevage a installé des capteurs d'ambiance dans 5 élevages sur le département afin de proposer des solutions pour limiter le stress thermique sur les animaux.


Des capteurs VALOMILK à l'essai depuis 2 ans
Pour optimiser le confort des bâtiments d’élevage, Haute-Loire Conseil élevage, dans le cadre d'un projet avec la FIDOCL (Fédération Interdépartementale des Entreprises de Conseil Élevage), teste depuis 2 ans l'installation de capteurs d'ambiance connectés (VALOMILK) dans des bâtiments d'élevage laitier. Cette étude fera l'objet d'une restitution par le conseiller Antoine Roche, lors de l'assemblée générale du Contrôle laitier, le mercredi 29 octobre prochain à Yssingeaux.
"Le 3 juillet, en raison d'une température très élevée, on a mesuré une perte de plus de 6 kg de lait par vache…"
Lutter contre le stress thermique
L'objectif de ces mesures, c'est de lutter contre le stress thermique à travers un diagnostic bâtiment. Le premier capteur a été installé au Gaec d'Emeral à Mézères, en 2023, sur l'exploitation de Loïc Ramel alors conseiller en élevage et aujourd'hui installé en tant qu'associé. Depuis, d'autres ont été achetés ou loués et placés dans les élevages des Lycées agricoles de Brioude-Bonnefont et de George Sand à Yssingeaux, et au Gaec Au Beau Fix à Fix St Geneys et Gaec de la Pensée à Monistrol/Loire.
60 à 70 capteurs sur la région
De tels relevés sont également réalisés dans les départements du Rhône, l'Ain, la Saône-et-Loire, l'Ardèche, la Drôme, l'Isère, et les deux Savoies, soit au total 60 à 70 capteurs. Les conseillers altiligériens et leurs homologues de la région peuvent alors comparer les résultats et ainsi affiner leurs diagnostics et leurs conseils.
Une batterie de mesures
Ces capteurs réalisent toute une batterie de mesures. Ils relèvent ainsi la température et l'humidité qui donnent le THI un indicateur de stress thermique.
Antoine Roche explique : "à partir de 70-75 de THI on note un stress thermique pour les animaux qui conduit à une baisse de la production laitière. Au-dessus de 80, les vaches ne sont pas bien, elles halètent et perdent en production laitière notamment".
Le capteur relève également le taux de CO2 qui permet d'avoir un indicateur quant au renouvellement d'air et à la ventilation du bâtiment. Le bruit ambiant, la lumière, le taux de particules fines souvent en lien avec le paillage, sont d'autres éléments relevés. Enfin, les boîtiers enregistrent la fréquentation, c’est-à-dire le passage des animaux et peuvent ainsi repérer des problèmes d'agglutinement qui peuvent indiquer des zones plus ou moins agréables pour les animaux.
Lire aussi : Comment un capteur sert à gérer le stress thermique ?
Évaluer la perte de lait induite
Avec l'ensemble de ces données, et par extrapolation, les conseillers peuvent évaluer la perte de lait induite sur une journée, une semaine, un mois ou plus, et le cumul par vache pour l'ensemble du troupeau. Antoine Roche donne l'exemple de cet été.
"Le 3 juillet, en raison d'une température très élevée, on a mesuré une perte de plus de 6 kg de lait par vache. Et sur juillet et août, cette perte atteint 190 à 200 kg/vache". Il avance néanmoins : "ces chiffres sont discutables, mais ils permettent de mesurer l'impact du stress thermique sur les vaches".
Ce n'est pas nouveau, tous les éleveurs savent que par des températures élevées, les vaches sont moins bien et la production laitière baisse.
Mais à partir de ces relevés, les éleveurs avec l'appui de leur conseiller, vont pouvoir appréhender le niveau de stress sur leur troupeau, en identifiant les éléments déclencheurs et envisager des solutions pour limiter les risques. Ponctuellement, le conseiller peut notifier par SMS à un éleveur, un THI élevé et l'avertir d'une baisse de production laitière la veille, voire d'une perte de lait potentielle.
Dans nos régions de montagne, avec des hivers rudes, les bâtiments laitiers sont souvent trop hermétiques pour des étés avec des températures plus élevées et sur une plus longue durée. Cette étude est réalisée en situation réelle, dans des bâtiments de structures différentes (charpente bois ou métallique, bardages bois ou autre…) et à différentes altitudes.
Ces capteurs peuvent aussi être installés pour n'importe quelles productions, dans des nurseries, en élevages hors sols…
Pour en savoir plus, rendez-vous à l'assemblée générale de Haute-Loire Conseil élevage, mercredi 29 octobre au Lycée agricole George Sand à Yssingeaux.