Dermatose nodulaire contagieuse : un foyer en Savoie
Après plusieurs cas en Italie, la France est à son tour touchée par la DNC, la dermatose nodulaire contagieuse, avec un cas confirmé dimanche en Savoie. Hormis dans les zones réglementées autour des foyers, les mouvements d'animaux ni le commerce et l'export ne sont restreints.
Après plusieurs cas en Italie, la France est à son tour touchée par la DNC, la dermatose nodulaire contagieuse, avec un cas confirmé dimanche en Savoie. Hormis dans les zones réglementées autour des foyers, les mouvements d'animaux ni le commerce et l'export ne sont restreints.

Dimanche 29 juin en soirée, le ministère de l’Agriculture a confirmé un foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans un élevage bovin en Savoie, il s’agit du premier jamais enregistré en France. La semaine dernière, la maladie a fait son apparition dans trois élevages en Sardaigne, puis vendredi un cas a été également confirmé par les autorités italiennes en Lombardie, ce foyer étant en lien avec ceux de l’île sarde. La DNC est par ailleurs actuellement présente en Tunisie, en Algérie et en Libye.
Un élevage savoyard contaminé
Cette maladie strictement animale n’affecte que les bovins, les zébus et les buffles. Les autres espèces, comme les ovins et les caprins, ne sont pas concernées. Elle n’est pas transmissible à l’homme, ni par contact avec des bovins infectés, ni par l’alimentation, ni par piqûres d’insectes. Il n’y a en outre aucun risque pour la santé humaine lié à la consommation de produits issus de ces animaux, souligne le ministre de l’Agriculture, l’alimentation et de la forêt.
Eradication obligatoire
En revanche, cette maladie animale est fortement préjudiciable à la santé des bovins et conduit à des pertes de production importantes. Elle se transmet entre animaux par piqûre d’insectes de type stomoxe ou taons (mouches). Dans l’élevage bovin touché en Savoie, les bovins ont présenté des signes cliniques évocateurs (fièvre et nodules sur la peau). Conformément au droit européen qui impose l’éradication de cette maladie, par arrêté préfectoral de déclaration de l’infection, le foyer devait être dépeuplé (abattu) afin d’éviter que cette maladie ne s’installe et ne se dissémine.
Zone réglementée
De plus, une zone réglementée d’un rayon de 50 kilomètres autour de ce foyer instaure, par arrêtés préfectoraux, des mesures de prévention par renforcement de la surveillance vétérinaire, ainsi que des restrictions notamment sur le déplacement des bovins visant à éviter que la maladie ne se diffuse dans d’autres élevages, en particulier au-delà de cette zone réglementée.
Cette situation ne doit pas avoir d’impact sur les marchés ni sur la progression des cours", Patrick Bénézit, FNB
Hormis dans les zones réglementées concernées autour des foyers déclarés, en Savoie comme en Italie, les mouvements d’animaux se poursuivent. Aussi, “cette situation ne doit pas avoir d’impact sur les marchés ni sur la progression des cours”, fait valoir Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine, qui met en garde contre l’invocation de cet argument sanitaire infondé. En s’étonnant que soit fait état d’une absence de demande transalpine dans les broutards lourds au marché au cadran de Mauriac alors que 88 % des veaux proposés ont été vendus lundi... à des cours défalqués de plusieurs dizaines de centimes.
Quels symptômes ?
La DNC, dont la période d’incubation varie entre 4 et 14 jours (voire un mois), se manifeste par plusieurs signes généraux : fièvre pouvant atteindre 40°C, abattement, anorexie, chute de lactation, hypertrophie des ganglions lymphatiques, nodules sur la peau, les muqueuses, les membranes et les organes internes. Ces symptômes peuvent entraîner la mort de l’animal. Il est recommandé de surveiller quotidiennement l’état de santé de ses animaux et d’alerter immédiatement son vétérinaire sanitaire en cas de suspicion. Dans ce cas, le vétérinaire déclarera une suspicion à la DDETSPP et pourra réaliser des prélèvements sur les animaux. Des mesures conservatoires, tels que l’isolement des animaux, l’interdiction de mouvement ou le renforcement de la biosécurité devront être appliquées.